En quelques années, la France a grimpé tout en haut du classement des pays les plus en pointe en matière de transition vers l’IPv6. Cela, même si des disparités importantes subsistent à l’intérieur du pays.

De la huitième à la troisième place en 2022, puis de la médaille de bronze à la médaille d’or en 2025. La France peut désormais s’enorgueillir : après des années d’effort, le pays est devenu le champion du monde de la transition vers l’IPv6. C’est ce que le régulateur des télécoms relève dans son dernier rapport annuel sur l’état de l’Internet dans l’Hexagone.

« En juin 2025, la France s’est hissée en tête du classement mondial de la connectivité en IPv6 », écrit l’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep). Une première place récupérée au détriment de l’Inde, dorénavant deuxième, mais avec un écart encore très faible. Le podium est complété par la Malaisie.

Le classement s’établit comme suit, selon la carte interactive IPv6 sur le top 100 des pays avec le plus d’internautes, dont la dernière mise à jour date du 29 avril 2025.

Top 10 des pays en 2025Degré d’adoption IPv6
France73,3 %
Inde72 %
Malaisie66,8 %
Belgique62,9 %
Allemagne61,5 %
Arabie saoudite61,3 %
Vietnam60,8 %
Israël56,8 %
États-Unis55,7 %
Japon55 %

Le régulateur des télécoms se sert ici principalement de quatre sources pour sortir ce palmarès : Google, Facebook, Akamai (un prestataire majeur pour divers services sur le web) et l’APNIC (le registre régional d’adresses IP pour la zone Asie-Pacifique). Les données sont ensuite agrégées et une médiane est calculée pour générer cette hiérarchie.

Dans ce classement, le pays situé en dernière position est l’Algérie, avec un taux d’adoption d’IPv6 de 0,1 %.

Une première place qui cache de grosses disparités

Si ce classement renouvelé constitue un motif de satisfaction, l’Arcep fait toutefois remarquer que le baromètre IPv6 interne à la France, qui repose sur ses données ainsi que celles de l’AFNIC (Association française pour le nommage Internet en coopération, en charge du domaine de premier niveau attribué à la France .fr), révèle des disparités.

Ainsi, selon des données de fin 2024, la transition vers IPv6 atteignait 87 % des clients fixes et 70 % des clients mobiles grand public. En revanche, les sites web accessibles en IPv6 (pour les domaines en .fr, .re, .pm, .yt et .wf, qui concernent la France) n’ont basculé que pour 35 % d’entre eux. Côté e-mail, le taux n’est que de 23 %.

Source : Arcep
Source : Arcep

Le régulateur ajoute qu’il reste « à finaliser l’activation d’IPv6 sur le réseau d’entreprises des opérateurs et à accélérer la migration vers IPv6 des hébergeurs et des fournisseurs de contenu ». Il y a donc encore du travail, bien que la France soit globalement dans une meilleure posture.

Selon les projections des opérateurs, la transition complète pour le réseau Internet grand public surviendra courant 2027. Orange atteindrait 98,7 % à ce moment-là, suivi de Bouygues Telecom (97 %), SFR (96,6 %, s’il existe encore d’ici là, en raison des perspectives de rachat) et Free (93,5 %). Ce printemps, Free Mobile a activé par défaut l’IPv6.

La bascule vers IPv6, indispensable pour le futur d’Internet

Le principe de l’adresse IP est d’avoir permis de mettre en place un système qui permet de contacter toutes les machines se connectant à un même réseau informatique — en l’occurrence, Internet. Pendant des années, tout cela reposait sur une version du système appelé IPv4, pouvant supporter environ 4,3 milliards d’adresses.

Au début des années 1980, quand l’IPv4 voit le jour, on pouvait se dire que ce volume serait bien suffisant pour couvrir tous les besoins. Mais qui aurait pu prédire qu’Internet connaitrait une telle explosion ? Que l’informatique personnelle se démocratiserait autant ? Que les smartphones, les gadgets en tout genre, les accessoires connectés se multiplieraient ?

Source : Arcep
Source : Arcep

L’Internet des objets a eu raison de l’IPv4. En Europe, par exemple, les adresses IPv4 sont en pénurie depuis 2019, selon les observations faites à l’époque par le RIPE NCC, le registre régional d’adresses IP, qui alloue les IPv4 pour le Vieux Continent. D’où la nécessité de faire émerger un remplaçant, IPv6. Le projet, né dans les années 1990, a été standardisé en 2017.

Avec le système d’adressage IPv6, il n’y aura normalement plus jamais de souci. Ce format offre un espace d’adressage de 340 sextillions d’adresses — à ce niveau, on parle de nombres s’écrivant avec 38 chiffres. Pour avoir une petite idée de la taille : l’Univers visible compte 200 trilliards d’étoiles – c’est « juste » un 200 suivi de 21 zéros.

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