Habitué à lancer de nouveaux téléviseurs au CES de Las Vegas, Sony a décidé de changer de stratégie en 2023. Pour se différencier de Samsung et des autres géants de la tech, le constructeur japonais a décidé de se concentrer sur ses autres activités. La série télé The Last of Us, le film Gran Turismo, un métavers dédié au football et sa voiture électrique conçue avec Honda étaient à l’honneur de sa conférence de presse du 4 janvier, au même titre que la réalité virtuelle. Ce n’est pas vraiment surprenant, le PlayStation VR2 arrive le 22 février.
Présent à Las Vegas pour couvrir le CES pour Numerama, j’ai eu pas mal de chance. En arrivant en retard à la conférence de presse et en me retrouvant au fond de la salle, j’ai eu l’opportunité de prendre la seconde place dans la longue file d’attente réservée aux médias (peu de journalistes ont pu essayer le casque le 4 janvier). Pendant 30 minutes, j’ai eu l’opportunité de jouer à Horizon Call of the Mountain sur le PS VR2. Que vaut le futur compagnon de la PS5 ? Voilà de premiers éléments de réponse.
Des écrans OLED et un suivi des yeux très séduisants
Avant de parler de l’expérience de jeu, il faut aborder le casque en lui-même. Comme les casques de Meta, le PS VR2 dispose d’un système de « réalité mixte » qui permet de voir au travers du casque grâce à des caméras dissimulées tout autour de l’appareil. Quand on met le casque sur la tête pour la première fois, c’est cette interface qui apparaît. Elle permet de trouver ses manettes facilement et de se positionner dans un endroit agréable, sans risquer de se prendre un mur (on peut d’ailleurs modéliser une pièce). Ensuite, on peut actionner la réalité virtuelle. L’idée est plutôt bonne, mais on regrette fortement le choix de Sony de limiter son produit à des caméras en noir et blanc, alors que Meta et HTC sont déjà passés à la couleur. Il est dommage de lancer un casque déjà dépassé sur cet aspect, encore plus à 600 euros.
Ensuite, le PS VR2 m’a demandé d’effectuer deux réglages :
- Le premier concerne l’écartement des yeux. Grâce à une application très bien conçue, l’interface PlayStation m’a indiqué que mes yeux n’étaient pas positionnés en face des trous. Grâce à une molette située en haut à gauche, j’ai pu corriger l’écartement des lentilles pour les mettre en face de mon regard. J’ai immédiatement perçu la différence visuelle, tout est devenu très net.
- Le PS VR2 supporte aussi le suivi du regard. Une autre application m’a demandé de regarder des points lumineux avec mes yeux, pour apprendre au casque à reconnaître où je regarde. C’est un élément important, puisque c’est comme ça qu’on navigue dans les menus ensuite. On sélectionne une option en la regardant, sans toucher à la manette.
Puisque cette configuration se passe dans une application au fond noir, elle permet aussi de constater à quel point l’OLED change tout pour un casque de réalité virtuelle. Le taux de contraste du PS VR2 n’a rien à voir avec celui des casques de Meta, ce qui rend son utilisation beaucoup plus agréable. L’immersion est vraiment réussie, même s’il faut voir le PS VR2 comme un casque seulement dédié aux jeux vidéo, alors que Meta et HTC vont plus loin.
En ce qui concerne la tenue du casque sur la tête, il ne m’a pas du tout dérangé malgré son encombrement conséquent. Tout est bien équilibré, ce qui est le plus important en VR. Il n’y a qu’une seule chose qui gâche l’expérience…
Le câble est frustrant
En effet, comme son prédécesseur, le PS VR2 est un casque filaire. Relié à une PlayStation 5 à l’aide d’un long fil, le casque de Sony ne peut rien faire seul. Résultat, on ne peut pas vraiment se déplacer comme on le souhaite. J’ai souvent été frustré lorsque je voulais tourner ma tête, puisque chaque mouvement de mes jambes me faisait entrer en contact avec le câble… et je risquais de tomber. Le démonstrateur m’a dit d’utiliser le joystick pour tourner plutôt que mes jambes, ce qui tue complètement l’immersion. J’y vois déjà le défaut numéro 1 du PS VR2, en espérant changer d’avis lors du test complet.
On a adoré jouer avec le PS VR2
Quid de Horizon Call of the Mountain le jeu vedette lancé par Sony en même temps que le PS VR2 ? (La marque a aussi annoncé une mise à jour de Gran Turismo 7). Une fois le casque configuré, j’ai pu essayer le titre pendant 30 minutes, en commençant l’aventure au tout début. L’occasion de me familiariser avec le casque et ses manettes, afin de mesurer leur réalisme.
Graphiquement parlant, la PS5 est une redoutable machine pour la VR. Les premières minutes du jeu Horizon m’ont propulsé sur un bateau où je n’avais rien à faire à part contempler le paysage. C’est malin, puisque cela pousse le joueur à admirer la finesse des graphismes de la PS5, aussi bons en VR que sur un écran plat. Le champ de vision du casque est bon, sa fluidité aussi (120 Hz), tout comme sa qualité (presque du 4K sur chaque œil)… La première impression est très positive, jusqu’à ce que le bateau se renverse brusquement. Preuve que l’immersion marche bien : j’ai sursauté et tenté de me protéger avec les bras.
Ensuite, le jeu commence. De rapides tutoriels indiquent comment utiliser les manettes qui utilisent les mêmes gâchettes adaptatives que la DualSense de la PS5. On utilise le majeur pour fermer le poing et escalader, on avance en maintenant les touches Croix et Carré et en effectuant des mouvements avec ses bras, et on se retourne avec les joysticks (puisqu’il faut limiter ses mouvements pour éviter de se prendre le câble). Tout est plutôt intuitif, même si j’ai été un peu déçu par les manettes. Les retours haptiques sont moins fins que sur la DualSense, je n’ai par exemple pas eu l’impression de toucher de l’eau en plongeant ma main dans un lac. À vrai dire, toutes les vibrations m’ont donné l’impression d’être les mêmes. Elles sont agréables, mais pas spectaculaires ou meilleures que sur le Meta Quest Pro. En revanche, les retours haptiques sur le front sont une bonne idée.
Pendant mon voyage, j’ai escaladé (beaucoup) de falaises. Preuve que l’expérience est réaliste, j’ai eu peur du vide en regardant vers le bas, à tel point que mes jambes tremblaient. En ratant une pierre au début du jeu, j’ai même fait une mini-chute sur plusieurs mètres qui m’a fait assez peur. Sony a réussi à reproduire une expérience très réaliste, sans bugs d’affichage pendant ces 30 premières minutes.
La meilleure partie du jeu arrive au moment où j’ai découvert l’arc, que j’ai saisi dans ma main gauche. En passant ma main droite dans mon dos, je pouvais attraper des flèches et les glisser dans l’arc, puis tirer sur des cibles ou des objets. À la fin de la session, j’ai même pu affronter un premier adversaire… tout en esquivant ses attaques. S’il fallait utiliser le bouton croix pour effectuer des esquives, je n’ai pas pu m’empêcher de bouger mon corps. Le combat était vraiment cool… mais la session s’est arrêtée après.
Malgré les 30 minutes avec le casque et la sensation d’acrophobie lors des sessions d’escalade, je n’ai pas eu de nausée post-VR. Au contraire, j’avais même envie de continuer. Le PS VR2 est peut-être moins complet que le Meta Quest Pro, mais il dispose d’une meilleure fiche technique pour les jeux (et la PS5 est évidemment plus puissante qu’une puce mobile).
Je suis maintenant impatient de recevoir le produit le 22 février, en espérant qu’il me convaincra autant après plusieurs heures de jeu.
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