Alors que la situation sanitaire de la France se complique, le Premier ministre Jean Castex prenait la parole ce mercredi 21 juillet, sur TF1, afin de faire le bilan et d’apporter des précisions sur les mesures prises contre l’épidémie de Covid-19.
La prise de parole de Jean Castex arrive une dizaine de jours après celle d’Emmanuel Macron lors de laquelle le président a annoncé plusieurs mesures : la vaccination obligatoire pour les soignants, l’extension du pass sanitaire à de nombreux nouveaux lieux et les tests PCR qui deviennent payant.
Le Premier ministre Jean Castex intervient par ailleurs dans une période de forte reprise épidémique. « Nous sommes entrés dans une quatrième vague du virus », indiquait la veille le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
Le résumé de l’intervention de Jean Castex ce 21 juillet
- 96 % des cas positifs récents n’étaient pas vaccinés
- La quatrième vague a démarré
- Des mesures spécifiques à certains territoires (fermetures des bars et restaurants, port du masque, etc.) pourront être prises
- Un coup d’accélérateur sera mis sur la vaccination des jeunes de 12 à 17 ans en septembre
- Le pass sanitaire ne sera pas demandé dans les établissements scolaires
- Les contrôles des pass se feront par les patrons d’établissements
- Les personnes vaccinées ne seront plus considérées comme cas contact à partir du 21 juillet
Épidémie : la quatrième vague démarre
L’arrivée du variant Delta en France a changé le rythme de l’épidémie. Ce variant plus contagieux représente désormais 80 % des contaminations. Et cette bascule a fait s’accélérer l’épidémie ces derniers jours. Le 19 juillet, Gabriel Attal notait que l’incidence poursuivait son « explosion » avec 86 cas pour 100 000 habitants. Lui et le ministre de la Santé ont tous deux indiqué que la « quatrième vague » avait démarré en France. « On est entre 100 et 130 % d’augmentation des cas en une semaine», avait précisé Olivier Véran, ce mardi sur RTL.
Le nombre de nouveaux cas confirmés en 24h s’est en effet fortement accru. Mardi 20 juillet, Santé Publique France en recensait 18 181. La semaine passée, ce chiffre n’était encore « que » de 6 950. Dans ce contexte tendu, le gouvernement souhaite inciter le plus de Françaises et de Français à se faire vacciner.
Le Premier ministre a confirmé la situation : « On est dans la quatrième vague ». Et il a attiré l’attention sur le fait que 96% des 18 000 nouveaux cas n’étaient pas vaccinés.
Interrogé sur les vacances, Jean Castex a répondu : « Je ne peux pas vous faire de réponse catégorique. Il y a une flambée épidémique, on a une partie de la solution, il faut qu’on la mette en œuvre. »
Des mesures adaptées à chaque territoire
Emmanuel Macron l’avait évoqué lors de son discours : des mesures additionnelles spécifiques pourraient être prises par les préfets, s’ils constatent une flambée de cas sur leur périmètre. Certains territoires ont déjà commencé à le faire. Le masque est ainsi redevenu obligatoire à l’extérieur dans le centre-ville historique de Toulouse afin de ralentir la progression du variant Delta. Dans certaines zones de la Haute-Corse, les bars et les restaurants doivent par ailleurs désormais fermer dès 23h.
Jean Castex est revenu sur cette stratégie différenciée lors de son intervention. Le Premier ministre a indiqué que les préfets auront le droit d’instaurer les mesures suivantes lorsqu’ils les jugent nécessaires, sur leur territoire :
- Fermer certains établissement à partir de 23 H
- Le port du masque peut être généralisé sur un département ou dans certaines zones
Sur la question du couvre-feu, Jean Castex a souligné qu’il ne s’agissait pas de couvre-feu à proprement parler puisque seuls certains établissements étaient fermés.
Le pass sanitaire
Jean Castex est revenu sur l’extension du pass sanitaire à de nombreux nouveaux lieux. À partir de ce 21 juillet, le pass sanitaire est désormais requis pour accéder à tous « les lieux de culture et de loisirs accueillant plus de 50 personnes ». Cela comprend notamment les théâtres, les cinémas, les musées ou les bibliothèques. Cette obligation s’applique à toutes les personnes de plus de douze ans.
Cela ne signifie pas qu’il est obligatoire d’être vacciné pour accéder à ces espaces. Trois documents peuvent en effet faire office de pass sanitaire : un certificat de vaccination bien sûr, mais aussi un certificat de rétablissement ou encore un test PCR ou antigénique négatif de moins de 48 heures. Le fait de demander des tests négatifs récents dans davantage de lieux devrait toutefois inciter plus de personnes à se faire vacciner, espère le gouvernement.
Début août, le pass sanitaire sera d’ailleurs demandé dans bien d’autres endroits notamment les cafés et restaurants, les centres commerciaux de plus de 200 000 m2, les hôpitaux, les maisons de retraite et dans le cadre de certains trajets de longue durée en avion, train ou car.
Le gouvernement a par ailleurs décidé que le public ne sera plus tenu de porter le masque dans les lieux où le pass sanitaire est exigé, a annoncé mardi 20 juillet Olivier Véran sur RTL. Les salariés de ces espaces devront en revanche eux le conserver.
Jean Castex a défendu l’intérêt de l’extension du pass sanitaire. « Un pass sanitaire c’est une incitation à la vaccination mais aussi un moyen de laisser ouvert le plus possible des lieux qui, sans pass, auraient pu être fermés. Les bars et restaurants sont concernés par ça. »
Qui s’occupera de vérifier que les clients suivent les règles et que leur pass sanitaire est bien le leur ?
- Contrôle du pass sanitaire : tous les patrons des établissements
- Vérification d’identité : uniquement les forces de l’ordre, les patrons ne devront pas réaliser de contrôle d’identité
Un délai de tolérance de « 7 ou 8 jours » est prévu pour laisser les cafés et restaurants et autres établissements concernés par le pass sanitaire de s’adapter.
Jean Castex a précisé que les jeunes ne seraient pas tenus de présenter un pass sanitaire pour accéder à leur établissement scolaire.
La vaccination
Les dernières annonces du gouvernement ont donné un coup de fouet à la vaccination. La cible de « 40 millions de primo-injections devrait être atteinte fin juillet », avait indiqué Jean Castex le 20 juillet. C’est un mois plus tôt que ce qui était prévu avant qu’Emmanuel Macron n’annonce de nouvelles mesures le 12 juillet. Le Premier ministre a précise sur TF1 qu’il visait 50 millions de primo-vaccinés fin août.
Le 20 juillet, la Direction générale de la Santé indiquait que :
- 38 184 499 de Françaises et de Français ont reçu au moins une dose (soit 56,6 % de la population)
- 31 310 025 personnes sont complètement vaccinées (soit 46,4 % de la population)
La vaccination a progressé un peu plus vite dans d’autres pays. Au 15 juillet, près de 48 % des Américains étaient complètement vaccinés et 52 % des Britanniques.
Jean Castex a confirmé la décision de ne plus considérer à partir d’aujourd’hui les personnes vaccinées comme cas contacts. Il a affirmé : « Nous avons prévu qu’au mois de septembre nous allons mettre le paquet pour vacciner dans les collèges et lycées. » Sur la vaccination des enfants de moins de douze ans, il précise que cela dépendra « de l’avis de l’autorité sanitaire ».
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