Récemment découvert, l’hémifusome est une petite structure qui interviendrait dans le tri des déchets cellulaires. Repéré grâce à de l’imagerie de pointe, il est plus présent dans les cellules que ce que les scientifiques imaginaient. Sa découverte ouvre la voie à de possibles nouveaux traitements dans des maladies rares.

« C’est la première fois que quelqu’un visualise cette structure à l’intérieur des cellules », déclare Seham Ebrahim. Elle est professeur adjoint au Département de physiologie moléculaire et de physique biologique de l’Université de Virginie. Elle est aussi la co-autrice d’une nouvelle étude, présentée le 3 juin 2025 dans un communiqué de cette même université.

Qui l’eût cru ? Si le monde scientifique pensait tout connaitre des cellules et des structures qui les composent, il se mettait le doigt dans l’œil jusqu’au coude, pour reprendre l’expression. Improbable et, pourtant, pas impossible, puisque que c’est arrivé : des chercheurs de la faculté de médecine de l’Université de Virginie et des National Institutes of Health (NIH) ont découvert une nouvelle structure cellulaire inconnue jusqu’à présent. Son nom ? Hémifusome.

Un organite est une structure spécialisée qui assure une fonction particulière dans la cellule.

Publiée le 17 mai 2025, dans Nature Communication, leur étude explique le rôle de ce nouvel organite dans le système de recyclage des cellules.

Centre de tri Hémifusome, bonjour !

« L’hémifusome est un tout nouvel organite, et nous pensons qu’il joue un rôle central dans une voie nouvellement découverte pour la construction de corps multivésiculaires — des centres de recyclage clés au sein de nos cellules », explique Seham Ebrahim.

Les corps multivésiculaires sont des organites déjà connus des scientifiques qui trient les déchets des cellules. Les hémifusomes, eux, se formeraient et se dissoudraient selon les besoins de la cellule. Leur rôle ? Faciliter la formation des vésicules et des corps multivésiculaires. « Ce processus est essentiel au tri cellulaire, au recyclage et à l’élimination des débris », précise le communiqué.

La tomographie cryo-électronique (à gauche) et le schéma correspondant (à droite) mettent en évidence la structure distinctive d'un hémifusome, où deux membranes vésiculaires se connectent par un diaphragme d'hémifusion // Source : University of Virginia
L’imagerie électronique et le schéma correspondant (à droite) mettent en évidence la structure d’un hémifusome, lorsque deux membranes vésiculaires se connectent. // Source : University of Virginia

« Nous pensons que l’hémifusome contribue à la gestion de l’emballage et du traitement des matériaux par les cellules, et que, si quelque chose ne va pas dans ce système, cela peut contribuer à des maladies affectant de nombreux systèmes de l’organisme. »

Plus concrètement : « On peut comparer les vésicules à de petits camions de livraison à l’intérieur de la cellule », explique Seham Ebrahim. « L’hémifusome est comme un quai de chargement où les vésicules se connectent et transfèrent leur cargaison. C’est une étape du processus dont nous ignorions l’existence. »

En comprenant comment fonctionne cette nouvelle voie cellulaire, les scientifiques permettent l’exploration de nouveaux traitements, notamment pour des maladies héréditaires où le problème se situe au niveau de la gestion cellulaire des déchets.

Mais comment les hémifusomes sont-ils passés inaperçus jusqu’à présent ?

Cette structure a pu être mise en évidence pour la première fois grâce à une nouvelle technique : « la tomodensitométrie cryo-électronique, une technique d’imagerie de pointe qui gèle les cellules par flash et capture des instantanés 3D en résolution nanométrique de leur architecture interne », explique Bechara Kachar, co-auteur de l’étude. « Cela nous a permis de voir des structures cellulaires qui étaient complètement invisibles avec la microscopie conventionnelle. »

Pourtant, après les avoir découvertes, les scientifiques se sont rendus compte que ces petites structures étaient assez fréquentes dans certaines parties de nos cellules.

« Ce n’est qu’un début », affirme Seham Ebrahim. « Maintenant que nous savons que les hémifusomes existent, nous pouvons commencer à étudier leur comportement dans les cellules saines et ce qui se passe en cas de dysfonctionnement. Cela pourrait nous ouvrir la voie à de nouvelles stratégies pour traiter les maladies génétiques complexes. »

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