C’est une publication sur LinkedIn qui a rapidement attiré l’attention des férus d’aérospatiale. Sur deux photographies, un même satellite qui gravite autour de la Terre, identifié comme étant Shijian 26. Mais ce qui frappe, c’est la qualité et la finesse des détails. Ces deux clichés datés du 3 juin 2025 ont été capturés depuis un autre satellite, lui aussi en orbite.
Mais ce n’est qu’un peu plus d’un mois après, le 10 juillet, que ces images ont été partagées en ligne. C’est Susanne Hake, la vice-présidente sénior et directrice générale chez Maxar Intelligence, qui les a publiées sur son profil, non sans fierté : « Maxar Technologies vient de capturer l’image non terrestre la plus claire que nous ayons jamais recueillie ».
Maxar est une entreprise américaine située au Colorado qui conçoit des satellites, fournit des solutions spatiales et de l’imagerie géospatiale de très haute résolution.
Une netteté saluée sur les réseaux sociaux : « Images délirantes du satellite chinois Shijian 26, un satellite d’observation de la Terre apparemment de nouvelle génération, provenant de Maxar », a écrit par exemple le 10 juillet le journaliste Andrew Jones, spécialisé dans le suivi du programme spatial chinois, notamment pour SpaceNews, un site de référence.

Lui et d’autres ont d’ailleurs souligné la résolution extrêmement fine sur ces clichés, qui atteint 1,9 cm. Résultat ? Une « image cristalline » de Shijian 26, a écrit Susanne Hake, et une démonstration de ce que ce type de résolution va permettre « pour la connaissance de la situation spatiale », notamment en matière de sécurité.
Dans la publication partagée sur le réseau social professionnel, il est fait mention de « SSD 1.9 cm ». Cela n’a rien à voir le disque que l’on utilise au quotidien : cela renvoie à un acronyme de Space Sample Distance, sur le même modèle que le Ground Sample Distance (GSD), ou résolution au sol. Une autre photo montre un SSD de 4,9 cm.
Selon l’astronome Jonathan McDowell, le satellite Shijian 26 a été lancé le 29 mai 2025 depuis la base de lancement de Jiuquan, située en Mongolie intérieure (nord-ouest de la Chine). La famille de satellites Shijian, abrégée parfois en SJ, est ancienne. Le premier représentant a été lancé au début des années 1970. Plus de quarante ont suivi depuis.

Les objectifs de chaque satellite Shijian diffèrent. Dans le cas du modèle 26, il est présenté comme un satellite chinois de télédétection optique pour faire de l’observation terrestre et du suivi environnemental. Des facultés qui sont aussi susceptibles de répondre à des besoins militaires, pour collecter des renseignements visuels sur une situation.
« Notre capacité à l’imager ainsi démontre clairement une nouvelle ère dans l’observation de satellite à satellite », a lancé Susanne Hake. En somme, « c’est comme si nous avions un microscope braqué sur la nouvelle course à l’espace », a-t-elle résumé. Pour la photo la plus nette, la distance était de 29,2 km (74,6 km pour l’autre).
Surveiller ce qui se passe dans l’espace
Ces clichés, qui se classent comme photos NEI (Non-Earth Imaging), ne sont pas les premiers du genre. La société vend des prestations commerciales et gouvernementales grâce à des moyens de suivi sur ce qui se passe en orbite terrestre basse(200 à 1 000 km d’altitude), en orbite terrestre moyenne, et jusqu’à l’orbite géosynchrone (35 786 km).
Ce suivi NEI permet de surveiller les opérations des satellites, de détecter des modifications ou des menaces, de fournir du renseignement en temps quasi réel, et cela avec un degré de précision considérable. Une faculté qui n’est pas exclusive à Maxar : sans surprise, la France et d’autres se dotent ou renouvellent leurs capacités de suivi.
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