La consommation de cannabis altère le sperme des humains et des rats. Dans une étude publiée le 18 décembre 2018 au sein de la revue Epigenetics, une équipe de scientifiques a constaté que cette drogue a pour effet de « reprogrammer » les gènes de l’ADN qui se trouve dans les cellules du sperme.
Selon les scientifiques, ces résultats montrent que la consommation de cannabis, aussi appelé marijuana, entraîne des « risques possibles » pour un futur enfant. Ils ont également observé que la concentration de sperme était plus basse chez les consommateurs de cette drogue.
Les gènes ne mutent pas, ils s’expriment différemment
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs se sont intéressés à la méthylation de l’ADN : il s’agit d’une modification chimique, qui altère la base des nucléotides (molécule à la base de l’ADN) — cette technique a récemment été utilisée pour tenter de dépister un cancer.
Comme l’explique The Verge, la méthylation n’altère pas les gènes eux-mêmes : elle change plutôt la façon dont les gènes s’expriment et à quoi ils vont servir.
La méthylation de l’ADN
L’étude montre que la consommation de cannabis serait capable de changer la façon dont certains gènes s’expriment — d’où cette idée que le sperme est « reprogrammé ». Parmi les gènes concernés, l’un d’eux sert à lutter contre les tumeurs.
Lors de leur expérience, les scientifiques ont exposé des rats au tétrahydrocannabinol (THC), une substance chimique qui active les récepteurs cannabis dans le corps des mammifères. Les chercheurs ont aussi analysé le sperme de 24 hommes, âgés de 18 à 40 ans : la moitié d’entre eux étaient consommateurs de cannabis (au moins une fois par semaine au cours des 6 derniers mois) tandis que les 12 autres n’en avaient jamais consommé, ou moins de 10 fois au cours de leur vie.
On ignore si c’est irréversible
Résultat ? « La méthylation de l’ADN […] différait d’au moins 10 % dans le sperme des humains consommateurs par rapport à celui des non-consommateurs », écrivent les auteurs.
La conclusion de cette étude insiste sur le fait que les chercheurs ignorent si ces changements sont irréversibles. Ils soulignent l’importance de mener d’autres études pour pouvoir établir si ces modifications perdurent après une fécondation et peuvent avoir des incidences sur un futur enfant.
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