Dans le secteur spatial, les retards sont fréquents, et le programme Artémis ne fait pas exception à la règle. Annoncée pour 2024, durant le premier mandat de Donald Trump, Artémis III a été maintes fois repoussée depuis et la date annoncée il y a encore quelques semaines était aux alentours de 2027. Finalement, le président américain a signé un ordre exécutif qui établit la ligne de ses objectifs dans le spatial et une nouvelle date est posée : 2028.
Donald Trump précise vouloir « poursuivre une politique spatiale qui va étendre les possibilités des découvertes humaines, soutenir l’économie et les intérêts vitaux de la nation, débrider le développement commercial et poser les fondations d’un nouvel âge pour le spatial. »
90 jours pour rester devant la Chine
Un vaste programme qui va reposer sur les épaules du nouvel administrateur de la Nasa, Jared Isaacman, confirmé cette semaine par le vote des sénateurs. Le milliardaire va devoir présenter un plan sous 90 jours pour déterminer comment atteindre cet objectif et faire atterrir des humains sur la Lune dès 2028. Ce qui implique notamment d’avoir une vision claire de ce à quoi doit ressembler l’atterrisseur, le Human Landing System qui avait été confié, au départ, à SpaceX.

L’enjeu est grand pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les États-Unis ont connu quelques difficultés dans le développement de cette mission qui repose en grande partie sur le Starship de SpaceX. Comme le lanceur lourd, malgré certains progrès, semble encore très loin de pouvoir assurer une telle mission, l’ensemble reste très incertain. Artémis III requiert une campagne complexe de ravitaillement en orbite nécessitant de multiples lancements avec des lanceurs Starship.
Dans le même temps, la Chine avance ses pions dans son propre programme lunaire habité, dont les caractéristiques le rapprochent davantage de la mission Apollo 11, moins complexe que le projet américain actuel. Une arrivée chinoise avant les États-Unis serait une véritable onde de choc pour le pays qui s’est bâti pendant des décennies sur son leadership spatial.
Et Mars dans tout ça ?
Pour l’instant, le programme chinois est prévu pour un atterrissage en 2030, donc si le calendrier de Donald Trump est maintenu, ce sera bien une victoire américaine, et après ? Le plan du président américain repose également sur la construction d’une base lunaire qui commencerait dès 2030, afin de garantir une présence américaine permanente dans l’espace, ce qui serait un premier pas vers le développement de missions martiennes.
On ignore encore si, dans ce scénario, le programme de la Lunar Gateway, la station lunaire à laquelle l’Europe est censée participer, est encore à l’ordre du jour. En tout cas, Donald Trump espère bien placer des réacteurs nucléaires en orbite autour de la Lune, afin d’engager des activités sur notre satellite sur le long terme.

Tout cela semble suivre peu ou prou les orientations de la Nasa et de l’administration présidentielle depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, à une exception près : Mars. Dans le décret signé par le président, il n’y a quasiment aucune référence à la planète rouge, alors qu’il avait annoncé une mission habitée durant son mandat, projet pourtant soutenu avec ferveur par Elon Musk.
D’après le média Ars Technica, ce changement de cap serait dû au fait que le président aurait été convaincu qu’une telle mission était irréalisable durant son mandat. À partir de là, Mars lui aurait semblé bien moins intéressante.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Toute l'actu tech en un clin d'œil
Ajoutez Numerama à votre écran d'accueil et restez connectés au futur !
Tous nos articles sont aussi sur notre profil Google : suivez-nous pour ne rien manquer !











