La Maison-Blanche, sous l’égide de Donald Trump, a proposé le 2 mai 2025, sa vision du budget des États-Unis pour 2026. Le New York Times décrit ce budget public (lien vers le document en PDF) comme le plus bas de l’histoire des États-Unis, avec 163 milliards de dollars de coupes. Cette proposition est une « requête » adressée au Congrès américain, qui doit décider s’il la suit ou non. Au Sénat et à la Chambre des représentants, les Républicains sont majoritaires, ce qui donne à Trump une certaine liberté pour appliquer son programme, même si le Congrès reste, à la fin, décisionnaire sur le budget.
Dans ces nombreux items fournis par la Maison-Blanche, une section complète est dédiée à la Nasa et à ses missions. Pour l’Agence spatiale publique, cela ne fait pas l’ombre d’un doute : le président américain a accentué le virage vers une privatisation totale de l’exploration spatiale. Les coupes budgétaires pour la Nasa sont immenses et les projets affectés sont capitaux.
Aux côtés des 143 millions de dollars enlevés au financement de l’engagement pour la Nasa en faveur des STEM (Science, Technologie,
Ingénierie et Mathématiques), jugé trop « woke », on trouve la fin du financement des recherches par satellite sur le climat ou encore l’abandon de la mission « Mars Sample Return ». La Maison-Blanche, qui coupe plus de 2 milliards de dollars à la catégorie « Space Science » dans laquelle elle est rangée, estime que faire revenir sur Terre des échantillons martiens n’a aucun intérêt puisque les hommes iront rapidement sur Mars — oui, du Musk dans le texte.
SLS et station internationale lunaire Gateway, c’est terminé

Mais le plus gros choc budgétaire, peut-être, est à retrouver à la ligne « Legacy Human Exploration Systems ». En un paragraphe laconique, la Maison-Blanche enterre le projet SLS (Space Launch System) du programme Artémis, jugé trop coûteux à lancer. Le SLS sera cloué au sol après 3 vols autorisés par le budget et la continuité de la mission pour ramener des humains sur la Lune sera confiée à des entreprises privées (on peut deviner à qui).
Cette ligne de coupes budgétaires enterre également Lunar Gateway, projet de station lunaire internationale porté par les États-Unis. Elle constitue un élément fondamental du programme Artémis, conçu pour établir une présence humaine durable sur la Lune et servir de tremplin pour l’exploration future du système solaire. Ce projet international réunit les agences spatiales américaine (Nasa), européenne (ESA), japonaise (JAXA) et canadienne (CSA). Le retrait des États-Unis du projet Lunar Gateway, qu’il a initié, pourrait porter un coup fatal à l’engagement des différentes agences spatiales, qui se coordonnaient autour de la Nasa. Et les implications pour les entreprises privées, sollicitées autour de Gateway, sont aussi potentiellement catastrophiques.
En octobre 2024, le Français Thalès se réjouissait par exemple d’avoir obtenu de l’ESA une extension pour peaufiner son module ESPRIT destiné à la station spatiale, co-construit avec l’expert en aéronautique italien Leonardo. Le module ESPRIT devait servir à gérer les communications depuis la Lune jusqu’à la Terre et à « alimentera la station en xénon et en ergols chimiques pour prolonger sa durée de vie ». Un coup dur pour la recherche et pour les industriels du secteur — plus de 4 milliards de dollars ont déjà été investis ces dernières années dans le seul projet Gateway.
Les différentes agences impliquées n’ont pas encore réagi à cette demande toute fraîche de la Maison-Blanche.
Seule augmentation du budget de la Nasa ? La contribution au financement des missions humaines vers la Lune (pour battre la Chine) et Mars. On ne vous fait pas un dessin : vous avez deviné, une nouvelle fois, à qui cela devrait profiter.
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