La pression est colossale, actuellement, sur SpaceX. L’entreprise américaine n’est plus forcément assurée de gérer l’atterrissage des astronautes sur la Lune lors de la mission Artémis III, prévue pour la mi-2027, au plus tôt. Pire encore : même si SpaceX restait le prestataire privilégié de la NASA pour cette tâche, du retard additionnel est à craindre sur le planning.
C’est en effet ce que révèle un document interne et confidentiel obtenu par le média Politico, le 14 novembre. D’après le calendrier évoqué à l’intérieur, la mission Artémis III ne pourrait pas être menée à l’horizon prévu (entre la mi-2027 et la fin 2027), à cause, notamment, du retard de SpaceX. Il faudrait attendre au moins un an, avec une échéance fixée à septembre 2028.
Un nouveau calendrier officieux, selon une fuite chez SpaceX
En se fondant sur cette fuite, la chronologie globale visée par SpaceX pour les trois prochaines années serait la suivante :
- Juin 2026 : test dans l’espace d’un transfert de carburant d’un vaisseau Starship à un autre — ce qui est indispensable dans le cadre du retour des astronautes sur la Lune.
- Juin 2027 : test d’un alunissage du Starship HLS (Human Landing System) sur le satellite, sans personne à bord.
- Septembre 2028 : Artémis III, c’est-à-dire l’atterrissage d’un Starship HLS sur la Lune avec un équipage à bord, prêt à débarquer.
Il s’agit d’un panorama très général, qui ne reflète pas les essais qui auront lieu en plus de ces principaux jalons — SpaceX procédera certainement à des tests complémentaires, pour fiabiliser chaque étape menant jusqu’à l’alunissage — c’est d’autant plus crucial que tout cela vise, in fine, à déposer du personnel sur la Lune, ce qui interdit tout raté.
Ces tests additionnels seront d’autant plus nécessaires si une étape connaît une sortie de piste, pour une raison ou pour une autre. Il faut espérer pour SpaceX que cela n’arrive pas trop : de fait, les marges de manœuvres sont très étroites avec ce calendrier et il n’y a guère de place pour du retard, sans risquer de fragiliser tout ce nouvel édifice.
Le Starship ne convainc pas tout à fait
Ces derniers mois, des doutes de plus en plus vifs ont émergé sur SpaceX et sa capacité à tenir son rang : Washington désire voir des astronautes américains sur la Lune le plus vite possible, idéalement pendant le deuxième mandat de Donald Trump, mais surtout avant les Chinois, qui ont aussi un plan pour envoyer des taïkonautes sur place.
Or, le programme Artémis qui entend concrétiser cet objectif n’avance pas sans difficultés, et certaines viennent de SpaceX. Sa fusée géante Starship a certes beaucoup progressé ces derniers mois, mais son développement est loin d’être terminé. D’ailleurs, elle rencontrait encore de gros échecs durant tout le premier semestre 2025.

On attend également le premier vol orbital du Starship, qui n’a toujours pas eu lieu — pour l’heure, les essais permettent au lanceur d’atteindre l’espace, de larguer des démonstrateurs et de procéder à la rentrée atmosphérique de l’étage supérieur, jusqu’à l’amerrissage dans l’océan Indien. Le premier étage, lui, rentre sur Terre automatiquement.
Estimant que les progrès de SpaceX, bien que réels, ne vont pas assez vite, l’administrateur intérimaire de la NASA, Sean Duffy, a souhaité rouvrir la compétition de l’atterrisseur lunaire pour Artémis III. Une décision qui a fait dégoupiller Elon Musk, le patron de SpaceX, et causé à Sean Duffy bien des tracas sur X (ex-Twitter).
Un électrochoc chez SpaceX, et un nouveau plan sur les rails
Cela a visiblement déclenché un électrochoc chez SpaceX, qui a fini par se livrer publiquement, en affirmant que le Starship HLS reste à ses yeux la meilleure solution pour le retour des Américains sur la Lune. Piquée au vif, elle a promis une architecture « simplifiée » du Starship HLS, mais sans livrer le plan ni le calendrier.
Cependant, SpaceX a communiqué en privé sa nouvelle stratégie à la NASA — l’agence spatiale américaine a confirmé cette information, et cela fait en ce moment l’objet d’une évaluation. Selon Politico, SpaceX prévoit d’intégrer les nouvelles dates dans un calendrier général intégré qu’elle remettra à la NASA en décembre.
Dans tous les cas de figure, même avec un planning actualisé (les dates qui figurent dans ce document sont marquées comme provisoires), SpaceX n’est pas tirée d’affaire. Même avec un report de la mission Artémis III d’un an, les échéances seront difficiles à satisfaire. Il faut espérer que Starship fasse des bonds de géant dans son développement.
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