On pouvait le deviner, c’est maintenant confirmé dans un rapport officiel. La catastrophique implosion du submersible Titan, survenue quelques jours avant l’été 2023, vient bien d’une mauvaise conception de l’engin, et de l’insuffisance des vérifications. C’est ce que conclut le Conseil américain de la sécurité des transports (NTSB), le 15 octobre 2025.
Dans le compte rendu, il est ainsi « constaté que le processus d’ingénierie d’OceanGate pour le Titan était inadéquat et avait abouti à la construction d’un réservoir sous pression en composite de fibre de carbone présentant de multiples anomalies et ne répondant pas aux exigences nécessaires en matière de résistance et de durabilité ».
Par ailleurs, OceanGate « n’avait pas testé le Titan de manière adéquate ». Dès lors, « la société ignorait la résistance et la durabilité réelles du réservoir sous pression, qui étaient probablement bien inférieures à leurs objectifs ». Enfin, le NTSB, enfonçant le clou, a relevé une analyse « erronée » d’OceanGate au sujet des données surveillées en temps réel de cette pièce.
Un submersible qui n’aurait plus dû prendre la mer
En l’espèce, l’agence indépendante considère qu’il aurait fallu « immédiatement retirer du service » ce sous-marin après la plongée n° 80. Mais OceanGate l’ignorait en raison d’un tableau de bord présentant des informations inexactes. D’autres dégradations ont eu lieu par la suite, en particulier après la plongée n° 82, mais dont la cause n’a pas été déterminée.
Le fait est que ces problèmes additionnels ont « encore détérioré et affaibli le réservoir sous pression » jusqu’à la plongée fatale (88). Celle-ci a eu lieu lors d’une excursion sous-marine destinée à visiter l’épave du Titanic, qui repose à un peu plus de 3 800 m de fond. Cinq personnes se trouvaient à bord lord du drame, dont quatre passagers.
La rupture structurelle du Titan avait instantanément tué les cinq présents, dont Stockton Rush (fondateur et directeur d’OceanGate) et le Français Paul-Henri Nargeolet (explorateur et spécialiste de l’épave du Titanic). En raison de la pression extrême à cette profondeur, les victimes n’ont sans doute même pas eu le temps de réaliser ce qui se passait.
Avant que l’on ne saisisse ce qu’il s’est passé, un important dispositif de sauvetage avait été déployé rapidement sur la zone pour tenter de localiser l’engin et déterminer si de l’aide pouvait être apportée. La France faisait partie des pays apportant son concours, en déployant un robot (Victor 6000) taillé pour les abysses. Mais c’était sans espoir.
Des débris appartenant au Titan ont finalement été retrouvés, comme des restes humains. Depuis, OceanGate a suspendu toutes ses opérations et n’a, à ce jour, pas repris ses activités. L’affaire, toujours en cours, n’a pas encore épuisé tout son volet judiciaire. Cependant, elle a d’ores et déjà donné lieu à des documentaires pour retracer la tragédie qui a désormais laissé un autre champ de débris, non loin du Titanic.
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