La Nasa pourrait-elle être sauvée par le Sénat américain ? Alors que Donald Trump avait réclamé de larges coupes budgétaires, notamment pour toute la partie scientifique de la Nasa, le Comité en charge du budget en a décidé autrement.
Dans un rapport publié le 18 juillet 2025 à propos des dépenses pour l’année 2026, le comité a adopté un projet de loi incluant un budget de 24,9 milliards de dollars pour la Nasa, soit un montant équivalent à ce que l’agence a obtenu l’année précédente. Donald Trump avait réclamé une diminution à 18,8 milliards, avec la majorité des économies ponctionnées dans les caisses de la branche scientifique de la Nasa.
Des missions préservées vers Mars, Jupiter, et pour observer la Terre
Ce résultat n’était pas gagné d’avance, car le comité est à majorité républicaine : 15 membres, contre 14 démocrates. Et pourtant, le projet a été adopté avec 19 voix contre 10, ce qui montre à quel point les sénateurs, même au sein du parti présidentiel, ne sont pas forcément en accord avec la politique menée.
Plus dans le détail, le projet prévoit 7,3 milliards de dollars pour les programmes scientifiques de la Nasa — là aussi à peu près le même montant qu’en 2025 –, avec le sauvetage de plusieurs missions. Parmi elles, des missions déjà en cours qui auraient pu être coupées plus tôt que prévu, comme les orbiteurs martiens Mars Odyssey et MAVEN, mais aussi Juno autour de Jupiter, New Horizons qui explore la ceinture de Kuiper au-delà de Pluton ou le télescope spatial Chandra en orbite depuis 1999.
Les sénateurs soutiennent aussi le projet Landsat Next, qui prévoit une constellation de satellites d’observation de la Terre, un peu à la manière du Copernicus européen. Un programme entamé dès les années 1970 et régulièrement renouvelé via des satellites plus performants, mais qui subit aussi souvent des menaces pour des raisons financières.

Le rapport précise : « Le Comité est inquiet de ce projet de mettre fin à 55 missions du programme scientifique, ce qui est motivé par la pression budgétaire, plutôt que par la valeur scientifique. » Ce qui a poussé à se dresser contre les annulations qui n’avaient pas de justification scientifique avérée.
Bonne nouvelle pour l’Europe : 2 projets de l’ESA sont également soutenus par les membres. Il s’agit de LISA, un projet de détecteur spatial d’ondes gravitationnelles, ainsi que d’ExoMars, la mission prévoyant le lancement d’un rover, Rosalind Franklin, sur Mars. Cette mission a déjà surmonté quelques péripéties avec le retrait de la Russie, qui devait fournir l’atterrisseur avant le début de la guerre en Ukraine.
Retour vers la Lune, mais pour Mars ?
Le budget continuera également à financer le lanceur lourd SLS (Space Launch System), que certains voudraient mettre de côté au profit du Starship, ainsi que le vaisseau Orion et la station lunaire Gateway. Et ce, y compris si « les développements des vaisseaux et les délais des lancements entament la confiance en le fait que les Etats-Unis seront la prochaine nation à faire atterrir des humains sur la surface lunaire ». La compétition avec la Chine semble toujours mener les débats aux Etats-Unis.
Malgré tout, il reste une inconnue. Le rapport de 223 pages ne fait absolument aucune mention de Mars Sample Return, la mission de retour d’échantillons martiens entamé par Perseverance, mais toujours entre parenthèses. Les carottes de roches prélevées sont prêtes, mais aucune architecture de mission n’a été validée pour aller les récupérer. Actuellement, la Nasa serait en train d’étudier deux possibilités, mais ne devrait rendre son rapport que dans environ un an. En l’état, le projet ne semble être ni encouragé, ni définitivement enterré.

Quoi qu’il en soit, il reste encore du chemin à parcourir. Quelques jours plus tôt, le comité du budget des représentants américains (la chambre basse, en opposition à la chambre haute du Sénat) avaient voté pour un budget de la Nasa à 6 milliards pour la partie scientifique, soit plus que ce que proposait la Maison Blanche, mais moins que ce que préconise le comité du Sénat. Tout cela devrait être débattu cette semaine.
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