Quelque part, Strauss Zelnick doit en rêver quand même un peu : confier à une IA le développement d’un jeu à succès, comme GTA, pour qu’elle en fasse une nouvelle référence du marché. Imaginez les économies réalisées, probablement au détriment de talents créatifs humains, et la rentabilité qui en découlerait. Mais, pour l’heure, le CEO de Take-Two Interactive est formel : une IA, tout au moins avec les modèles d’aujourd’hui, ne pourrait pas créer un bon GTA.
« Admettons qu’il n’existe aucune contrainte avec l’IA. Est-ce qu’on pourrait appuyer sur un bouton et créer l’équivalent d’une grande campagne marketing GTA ? La réponse est non. A, c’est impossible à faire aujourd’hui et, B, j’estime qu’on n’obtiendrait pas quelque chose de très bon. Vous finiriez avec quelque chose de peu original », révèle-t-il dans des propos rapportés par CNBC le 28 octobre 2025. Selon lui, le fait que les IA se fondent sur des bases de données est un frein à la créativité, qui se trouve au cœur du développement.

Les IA peuvent-elles créer un bon jeu vidéo ?
Strauss Zelnick a un argument massue pour justifier sa vision : les IA se basent sur un ensemble de données anciennes. Elles peuvent s’avérer pertinentes pour faire des modèles prédictifs. Mais, en matière de création pure, elles présentent une limite. À ses yeux, si un algorithme surentrainé peut trouver des solutions dans des domaines comme la science ou la médecine, concevoir un univers riche et complexe — comme l’offrent les jeux de Take-Two Interactive — est une autre paire de manches.
« L’IA est efficace pour tout ce qui implique le traitement de données rétrospectives, et cela peut s’appliquer à de nombreuses choses. Mais pour ce que l’on fait chez Take-Two, tout ce qui n’est pas attaché à ça, elle sera vraiment très, très mauvaise », explique-t-il. Entre les lignes, il pointe du doigt le manque d’âme qui peut émaner d’une création IA, si bluffante puisse-t-elle être de prime abord.
Il évoque par ailleurs un autre souci : la propriété intellectuelle. « Nous devons protéger notre propriété intellectuelle mais, surtout, nous devons être soucieux des autres. Si vous créez une propriété intellectuelle avec une IA, on ne peut pas la protéger. »
Il conclut bien évidemment en ne tarissant pas d’éloges sur le studio Rockstar Games, qui travaille sur GTA 6 : « La créativité de l’équipe est extraordinaire et ce que Rockstar Games est en train d’accomplir, et ce qu’il fait depuis toujours, est de créer quelque chose qui s’approche de la perfection. Par définition, il n’y a pas de créativité qui puisse existe dans un modèle IA, puisqu’il se base sur des données. » Il met en opposition ce qui existe déjà (la donnée) et ce qui n’existe pas encore (l’imagination humaine).
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