Fin octobre 2025, Rockstar Games confirmait le licenciement d’une trentaine de développeuses et développeurs travaillant sur GTA VI, dans ses bureaux du Royaume-Uni et du Canada, sans préciser immédiatement les raisons de ces renvois. Il a fallu attendre plusieurs jours pour que les personnes concernées accusent Rockstar d’avoir cherché à entraver leurs démarches de syndicalisation. Certaines étaient en pleine discussion — notamment sur un serveur Discord dédié — pour rejoindre un syndicat, tandis que d’autres en étaient déjà des membres actifs.
Rockstar, de son côté, affirme que ses employées et employés auraient divulgué des informations confidentielles liées à GTA VI sur Discord, justifiant leur licenciement pour « faute grave ». Alors que la société mère Take-Two Interactive maintient que les accusations d’entrave à la syndicalisation sont fausses, les employés licenciés ont commencé à s’organiser pour faire entendre leur voix.
Dernier fait en date : le 13 novembre, l’IWGB (le Syndicat des travailleurs indépendants de Grande-Bretagne), a publié une déclaration officielle annonçant que 220 membres du personnel de Rockstar ont écrit à la direction de l’entreprise, avec une demande commune pour que les 31 employés licenciés soient « immédiatement réintégrés ». En étant signataire, les salariés de Rockstar North restés en poste affichent maintenant clairement leur position dans ce conflit. Cette prise de parole affiche clairement un soutien collectif envers celles et ceux qui ont perdu leur emploi chez l’éditeur.
Les soutiens des anciens salariés de Rockstar Games s’organisent
Des manifestations ont déjà eu lieu début novembre devant les bureaux de Rockstar Games, toujours en coordination avec l’IWGB, pour exiger la réintégration des travailleuses et travailleurs licenciés. Ces rassemblements ont toutefois réuni principalement les personnes directement concernées. Plusieurs autres rassemblements ont depuis eu lieu devant les bureaux de Rockstar North à Édimbourg, ainsi que devant ceux de Take-Two à Londres et à Paris, transformant l’affaire en véritable mobilisation internationale. Et ce n’est pas terminé : d’autres manifestations sont déjà prévues le 18 novembre.
L’IWGB, qui a porté plainte contre Rockstar à la suite du licenciement des 31 membres, partage l’avis des employés de Rockstar Games qui affirment avoir été licenciés pour avoir tenté de se syndiquer, et accuse l’entreprise de les avoir injustement remerciés. Dans un entretien accordé à The Guardian le 7 novembre 2025, Alex Marshall, président de l’IWGB, s’est dit confiant quant à l’issue de ces poursuites. Il a assuré que le syndicat mettrait en place une défense juridique complète, mobilisant ses différents chargés de dossiers, avocats et juristes.
Selon lui : « Rockstar Games craint que ses employés, qui travaillent dur, discutent en privé de l’exercice de leurs droits à un lieu de travail plus juste et à une voix collective. » Pour le président de l’IWGB : « La direction se fiche des retards de GTA VI et privilégie la répression syndicale en s’attaquant aux personnes qui développent le jeu. Ces dernières années, Rockstar a bénéficié de plusieurs dizaines de millions de dollars d’allégements fiscaux… Les seuls intervenants extérieurs à Rockstar sur le serveur Discord du syndicat étaient des organisateurs syndicaux. »
Avec la mobilisation croissante des salariés encore en poste et les manifestations qui se multiplient, Rockstar devra probablement réagir. Reste à voir si cette pression collective poussera l’entreprise à revenir sur ses choix.
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