Dragon Quest sort au Japon en 1986. Créé par Yuji Horii pour le studio Enix, le JRPG est considéré comme le premier représentant du genre sur console. Un an plus tard, dans une tentative désespérée pour sauver Square de la faillite, Hironobu Sakaguchi met en chantier le premier Final Fantasy. Avant la fusion entre les deux studios en 2003, qui a donné naissance à Square Enix, les deux sagas entretenaient une certaine rivalité aux yeux des joueuses et des joueurs. Les deux studios cherchaient en effet à imposer leur vision du RPG par des approches très différentes, misant soit sur la tradition et la simplicité, soit en essayant d’innover.
Dans une interview accordée à Gameinformer le 25 novembre 2025, Yuji Horii revient sur l’époque où les séries évoluaient côte à côte sur le marché du JRPG. Il refuse toutefois de parler de « concurrence », même s’il reconnaît suivre de près ce que faisait Square : « À l’époque, je suivais de près la sortie de Final Fantasy, car c’était un titre qu’il fallait surveiller. »
Yuji Horii explique : « Une différence majeure m’avait frappé : les protagonistes de Final Fantasy sont très bavards. Alors que dans Dragon Quest, l’objectif principal, ou l’expérience proposée aux joueuses et aux joueurs, est de devenir eux-mêmes le protagoniste. »
Une rivalité saine entre Final Fantasy et Dragon Quest
« Dans Final Fantasy, on observe en quelque sorte le protagoniste, mais on ne devient pas forcément le protagoniste du jeu », explique le créateur de Dragon Quest. « Je trouvais que c’était une différence vraiment intéressante et marquante entre Dragon Quest et Final Fantasy, même si je ne les voyais pas forcément comme des rivaux à l’époque ».
Pour Yuji Horii, la différence majeure entre les deux licences tient notamment au traitement du personnage principal. Dans Dragon Quest, le héros est volontairement muet afin de permettre aux joueuses et aux joueurs de mieux s’identifier à lui et de projeter leur propre personnalité dans l’aventure. À l’inverse, Final Fantasy met en scène des protagonistes davantage caractérisés, dotés d’une voix, d’une histoire et d’une personnalité affirmées, ce qui oriente plus fortement le récit et son ton.
« Dans Final Fantasy, les protagonistes parlent beaucoup », explique Yuji Horii, qui précise malgré tout être un grand admirateur de la saga. Il admet d’ailleurs préférer l’épisode dans lequel les voix ont été introduites pour la première fois : « J’aime beaucoup Final Fantasy. Quand j’ai découvert Final Fantasy X, je me souviens avoir pensé que c’était l’aboutissement absolu de la série. »
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