À l’occasion d’un nouvel essai longue durée de la Tesla Model 3, on a pu tester la fonctionnalité Navigation en Autopilot, qui permet à la voiture de conduire presque seule sur des trajets compatibles.

Tesla a une ambition sur le marché automobile : être l’un des premiers acteurs à proposer de la conduite 100 % autonome. Depuis plusieurs années, le constructeur américain travaille sur cette mobilité de demain. Non seulement ses voitures actuelles sont équipées pour rouler seules, mais, en prime, il ne cesse de peaufiner son Autopilot, nom donné à ses assistances avancées. Aujourd’hui, on peut affirmer que Tesla propose l’expérience la plus proche de la conduite autonome, grâce notamment à la fonctionnalité Navigation en Autopilot — que nous avons pu tester sur un trajet reliant Paris à Douai à bord d’une Model 3.

Avant de partager notre avis sur cette fonctionnalité, il convient de rappeler que ce n’est pas de la conduite 100 % autonome. Il faut garder ce point crucial en tête : si Tesla automatise de plus en plus ses voitures, il est nécessaire de rester maître à bord du véhicule. Cela implique une vigilance constante, comme si on agissait normalement sur le volant (il faut d’ailleurs garder les mains dessus) et les pédales de freinage et d’accélération. De toute façon, l’Europe bride l’Autopilot, en l’absence d’une législation claire sur le sujet.

Navigation en Autopilot est surtout une option de confort

La fonction Navigation en Autopilot associe deux assistances à la conduite que l’on peut trouver ailleurs : l’aide au maintien de la trajectoire et le régulateur de vitesse adaptatif. La fonctionnalité ajoute une dose d’automatisation : sur des voies rapides, l’idée consiste à laisser la voiture gérer l’allure et maintenir le cap. Elle pourra même décider de changer de voie pour dépasser un véhicule trop lent — par rapport à la vitesse limite que l’on aura fixée (généralement la vitesse maximale autorisée, mais on peut aller moins vite si on veut). L’option Navigation en Autopilot, toujours en phase de bêta précise le menu de la voiture, est pensée pour gérer l’entrée et la sortie sur autoroute.

Comme ce n’est pas encore de la conduite 100 % autonome, la fonction Navigation en Autopilot est davantage un moyen de s’assurer un trajet plus reposant : on lâche la pédale d’accélération, on tient à peine le volant (il faut garder les mains dessus et donner des petits coups de temps en temps) et on se laisse porter par la voiture. Il y a naturellement un peu d’appréhension au début, mais, petit à petit, on finit par y prendre goût. À noter que chaque changement de voie doit être validé par le conducteur, par un coup de clignotant dans la direction voulue. Il s’agit d’une restriction européenne : aux États-Unis, la voiture va jusqu’à prendre la décision elle-même. On peut aussi suggérer un changement de voie, là encore grâce à un petit coup de clignotant à droite ou à gauche.

À en juger par notre expérience sur plusieurs dizaines de kilomètres, la Model 3 ne s’est pas comportée de manière dangereuse. Excellente dans l’anticipation (elle repère les véhicules trop lents pour elle d’assez loin), la voiture n’est pas brusque, ni trop lente, quand elle change de voie (même avec le mode Mad Max, censé être le plus agressif). C’était à craindre de la part d’une intelligence artificielle, qui n’est pas censée faire de sentiment pour les passagers. À notre plus grand étonnement, la fonction Navigation en Autopilot se révèle très pertinente dans ses suggestions. Et comme on est le dernier décisionnaire, on peut toujours tempérer sa fougue en cas de besoin. Au passage, l’étape de validation est plutôt rassurante, puisqu’elle permet de vérifier que la manœuvre est 100 % sûre (comme on le ferait si on conduisait normalement). Entre de mauvaises mains, les dérives peuvent bien évidemment être nombreuses. 

Source : Louise Audry pour Numerama

Source : Louise Audry pour Numerama

Il y a nécessairement un peu de pédagogie à prendre en compte avec cette fonctionnalité Navigation en Autopilot, qui demande aussi de la maîtrise et sait être capricieuse pour se désactiver sans crier gare (il faut prendre le coup avec le volant). Dans l’interface de la Tesla, elle est symbolisée par un petit trait bleu signalant le chemin en cours, une fois son activation validée (par deux coups de commodo droit vers le bas). Quand la voiture veut dépasser, une notification apparaît. On a jugé son placement un peu trop bas, alors qu’il y a largement la place en haut (sous la vitesse). Une simple mise à jour pourrait modifier ce contretemps ergonomique, qui impose de baisser les yeux par rapport à la route. 

Convaincante à partir du moment où on accepte ses limites (rappel : ce n’est pas de la conduite autonome) et qu’on reste vigilant derrière son volant, la fonctionnalité Navigation en Autopilot est proposée dans le pack Autopilot amélioré, facturé 3 800 euros au moment de la commande. Elle est également intégrée dans le niveau 2, qui coûte 7 500 euros et devrait bientôt ajouter la conduite automatisée en ville.

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