Comme chaque année, Elon Musk a encore beaucoup promis aux fans, actionnaires et investisseurs de Tesla pour 2025. Mais entre ambitions affichées et réalité industrielle, il y a souvent comme une faille spatio-temporelle.

Elon Musk est connu pour les délais irréalistes de ses annonces publiques. C’est sa manière de motiver les équipes à se dépasser pour atteindre l’objectif, même s’il est intenable. Le « Elon Time » est un sujet de moquerie récurrent, au point que certains ont créé des outils en ligne qui calculent l’objectif réaliste par rapport au délai initial annoncé par Elon Musk.

En 2025, le chef d’entreprise n’a pas failli à son habitude et a encore fait de grandes promesses, notamment auprès des investisseurs de Tesla. Si certaines auraient pu se réaliser dans les délais impartis, d’autres déclarations, y compris faites en milieu d’année, étaient tout simplement perdues d’avance, comme le soulignait également Electrek le 30 décembre 2025.

Des annonces rapides chez Tesla, mais pas toujours suivies de production

Chez Tesla, les idées d’Elon Musk fusent, mais l’industrialisation repose sur un autre tempo. Il faut dire qu’il est toujours plus simple de faire un prototype ou de donner les grandes lignes d’un projet plutôt que de le mettre en œuvre. En 2025, la marque n’a pas échappé à cette règle.

Côté nouveaux modèles, c’est un peu la douche froide entre ce que le public attendait vraiment de la marque et ce que Tesla a dévoilé. Même si le Model Y restylé (dévoilé en janvier) et sa version Standard (en octobre) auraient pu répondre à la demande, l’enthousiasme des précédentes années n’est plus au rendez-vous. Et ce ne sont ni les Model S ni les Model X vaguement restylés qui changent la donne. Les modèles sont un choix rationnel (à part le Cybertruck) pour passer à l’électrique, mais la petite étincelle de passion s’est éteinte depuis quelques années.

Le nouveau Tesla Model Y Standard à l'essai. // Source : Robin San Vicente pour Numerama
Le nouveau Tesla Model Y Standard à l’essai. // Source : Robin San Vicente pour Numerama

Elon Musk a également voulu se montrer rassurant en annonçant la production de série de son Tesla Semi pour 2025, mais là encore, le calendrier a glissé plutôt à 2026, voire 2027 pour la montée en cadence de la production. Quant au Roadster, il reste ce symbole parfait de la promesse éternelle : toujours évoqué, jamais daté, encore moins livré. Le modèle devait être la démonstration spectaculaire de l’année… ce sera peut-être celle de l’année prochaine (ou non). Rien de nouveau sous le soleil, mais la stratégie finit par lasser, y compris du côté de certains investisseurs.

Le seul objectif qui semble tenir la route concerne le Cybercab, les premiers exemplaires sortant déjà de la ligne d’assemblage de la Gigafactory d’Austin depuis quelques jours. Ce serait bien la première fois qu’un projet de véhicule Tesla n’accumule pas plusieurs années de retard.

Début de production du Tesla Cybercab // Source : Tesla
Début de production du Tesla Cybercab. // Source : Tesla

Robotaxi et FSD, les deux projets prioritaires

L’été 2025 a été marqué par une nouvelle salve d’annonces autour du service de robotaxi de Tesla. Sur le papier, la vision reste impressionnante : des Tesla capables de circuler sans conducteur pour assurer des courses sur demande. Elon Musk a voulu en faire trop en annonçant que d’ici à la fin 2025, plus de la moitié de la population américaine pourrait accéder à un service de robotaxis Tesla.

Un Robotaxi de Tesla à Austin au Texas // Source : Jose del Corral via X
Un Robotaxi de Tesla à Austin au Texas. // Source : Jose del Corral via X

Dans les faits, le calendrier annoncé apparaissait difficilement tenable dès le départ. Réglementation, validation logicielle, responsabilité juridique : aucun de ces sujets ne se règle à coups de conférences médiatisées ou de publications sur X. Le service de robotaxi progresse, mais il lui faudra encore de longs mois pour se déployer, ne serait-ce qu’à l’échelle des États-Unis tout entiers.

Pour autant, tout n’est pas à jeter. La conduite autonome FSD continue de progresser et suscite un réel engouement, y compris en Europe, où Tesla parvient à maintenir un discours technologique séduisant. Mais entre un système d’aide à la conduite réellement autorisé et un robotaxi opérationnel, l’écart reste immense malgré les discours du patron de la marque.

Fin 2025, Optimus n’est pas encore au point

Autre star des prises de parole d’Elon Musk : le robot humanoïde Optimus. Là encore, la promesse est claire. Des milliers, puis des millions de robots capables de travailler dans les usines, voire dans les foyers. Cela devait commencer en 2025 avec plusieurs milliers d’Optimus sortant des chaînes de production.

Tesla Optimus au coeur de la stratégie Tesla // Source : Tesla
Tesla Optimus au coeur de la stratégie Tesla. // Source : Tesla

Alors que 2026 démarre, la réalité est plus modeste. Les démonstrations existent, les progrès sont réels, mais le projet reste à un stade très expérimental. Optimus impressionne lors des présentations bien préparées, beaucoup moins lorsqu’il s’agit d’imaginer une industrialisation à court terme. Tesla n’est évidemment pas la seule entreprise à rêver de robots humanoïdes. Mais comme souvent, Elon Musk a placé la barre très haut, très vite, sans forcément avoir les capacités de concrétiser sa vision dans les délais prévus.

Quand Elon Musk prévoyait 20 à 30 % de croissance…

Enfin, impossible d’ignorer les déclarations d’une croissance annuelle pour 2025 prévue pour atteindre jusqu’à 30 %. La conjoncture ne s’annonçait pas vraiment favorable au moment de cette projection, ce qui n’a pas empêché Elon Musk de l’affirmer avec l’aplomb qu’on lui connaît. Hélas, Tesla s’apprête plutôt à enregistrer 8 % de baisse de ses ventes automobiles par rapport à 2024, qui était déjà à la baisse par rapport à 2023.

Le contexte n’aide pas : concurrence accrue, pression sur les prix, marché du véhicule électrique moins euphorique… Tesla reste un acteur majeur, mais n’échappe plus aux lois classiques de l’industrie automobile. Ce qui n’empêche pas Tesla de prévoir quand même de la croissance sur sa branche automobile pour les 4 prochaines années. Il faut oser.

Nul doute qu’en 2026, Elon Musk va encore promettre la lune et certains y croiront probablement. Tout ceci n’enlève pas le mérite du travail accompli par Tesla, mais les promesses fantasques de son patron ne semblent vraiment pas nécessaires.

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