En avril 2025, quatre grands réseaux de recharge européens ont uni leurs forces pour simplifier l’usage de la voiture électrique, en visant un niveau de facilité comparable à celui d’un véhicule thermique. Electra, Ionity, Fastned et Atlante ont ainsi créé ce qu’ils avaient nommée la Spark Alliance pour travailler de concert à simplifier la vie des électromobilistes. Cette union vient de changer de nom le 18 novembre 2025, pour ChargeLeague afin de mieux coller à leur raison d’être : la recharge ultra-rapide.
Aurélien de Meaux, cofondateur et PDG d’Electra, a expliqué à Numerama quelles étaient les nouvelles ambitions de ChargeLeague pour 2026. Un élément, en particulier, devrait retenir l’attention des utilisateurs.
Un abonnement valable sur les trois autres réseaux
C’était une fonctionnalité que nous avions suggérée aux opérateurs, alors même qu’ils officialisaient leur association en avril. Avant d’en arriver à un abonnement partagé, les réseaux devaient franchir une première étape : intégrer les stations des autres membres dans leurs propres applications. Cette brique technique a aussi permis de payer la recharge Fastned via l’app Electra, au tarif public et sans commission. Les utilisateurs n’avaient ainsi plus besoin de jongler avec quatre applications pour recharger dans une station ChargeLeague.
Pour les utilisateurs réguliers de ces réseaux, cette solution n’était pas suffisante. Chaque opérateur réserve ses meilleurs tarifs à ses propres abonnés. Impossible, par exemple, d’obtenir un tarif Electra avantageux via l’app Ionity. Beaucoup ont pris l’habitude de multiplier les abonnements pour réduire la facture, notamment sur autoroute. C’est une pratique rentable, mais quelque peu fastidieuse, qui pourrait bientôt disparaître.
Les réseaux ont écouté les clients et cherché une solution. S’ils ne peuvent pas réellement proposer un forfait unique, « à cause des lois antitrust, visant à protéger les clients d’ententes de la concurrence sur des tarifs communs », comme nous l’expliquait Aurélien de Meaux, ils vont proposer une offre « cross-opérateur ». Par exemple, votre abonnement Electra+ à 9,99 € vous permettra de bénéficier d’un tarif préférentiel également chez Ionity, Fastned et Atlante. Cela pourrait éviter d’avoir à multiplier les abonnements pour faire baisser la facture de recharge.
Il restera à chacun de trouver qui fait la meilleure proposition, selon votre localisation et la couverture du secteur par les opérateurs concernés. Il va également falloir patienter encore un peu, l’officialisation de ces offres ayant lieu opérateur par opérateur, probablement en décembre pour Electra.
L’abonnement reste optionnel, il sert simplement à obtenir des tarifs réduits, souvent rentabilisés dès une première recharge. Il s’agit aussi d’offres sans engagement : si vous avez besoin de voyager et de vous charger sur ces réseaux pour Noël, vous pourrez vous abonner pour un mois et désactiver la formule après.
La ChargeLeague pourrait accueillir de nouveaux membres
En 2026, les quatre opérateurs pourraient intégrer d’autres acteurs à la ChargeLeague : « Deux ou trois », selon Aurélien de Meaux. Il est encore bien trop tôt pour savoir quelles entreprises du secteur pourraient rejoindre cette alliance. Plusieurs opérateurs ont manifesté leur intérêt, mais ils devront répondre aux critères de qualité, de complémentarité et d’intégration technologique exigés par les membres.
La ChargeLeague avait tout intérêt à ne se construire qu’avec 4 acteurs. « C’est déjà beaucoup de boulot pour se mettre d’accord à 4 », nous indiquait Aurélien de Meaux. Avant de préciser : « Il sera plus simple pour les futurs membres de se greffer sur l’existant. »
Le Plug&Charge est toujours dans les tuyaux
Les ambitions ne manquent pas, mais certains projets mettent un peu plus de temps que prévu. Il faut dire que les opérateurs sont déjà très occupés à gérer leur propre croissance. « On reste des concurrents, même si l’on se voit régulièrement », nous rappelait Aurélien de Meaux.
Alors qu’au lancement de la Spark Alliance, le Plug&Charge commun était estimé pour fin 2025, le projet est repoussé à 2026. L’idée est qu’un véhicule qui a fait la procédure pour s’authentifier auprès de l’un des 4 opérateurs soit automatiquement reconnu par les autres réseaux. Cela permettrait aux utilisateurs de n’avoir qu’à se brancher pour que la charge soit automatiquement lancée, un peu comme cela se passe pour les Tesla sur les Superchargeurs de la marque.
« On investit du temps, de l’argent, de l’énergie et des ressources pour que l’utilisateur n’ait pas à supporter la complexité » : un message qui tient à cœur à Aurélien de Meaux, et par extension aux autres membres. La ChargeLeague veut vraiment simplifier la vie des automobilistes qui roulent en voiture électrique, et on ne peut que l’encourager dans ce sens.
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