Quand on part pour un long trajet en voiture 100 % électrique, la crainte de la panne sèche est vite oubliée par l’existence de bornes de recharge rapide. On a testé le réseau Ionity, en se demandant s’il était rentable de prendre l’abonnement mensuel. La réponse est oui.

C’est la principale interrogation quand on voyage en voiture 100 % électrique : mon autonomie est-elle suffisante pour enchaîner les kilomètres ? La réponse est non : aujourd’hui, les consommations, quand on dépasse les 130 km/h, ne permettent pas d’aller très loin (même avec une voiture efficiente et/ou équipée d’une grosse batterie). Mais, fort heureusement, en 2024, on trouve de nombreuses bornes de recharge et les constructeurs ont compris qu’il était primordial que les batteries fassent le plein rapidement.

C’est par exemple le cas du réseau Ionity, dont les bornes sont réparties un peu partout en Europe (et peuvent grimper à 350 kW). Selon la carte affichée sur le site officiel, le réseau s’appuie sur 3 626 points de charge rapide, répartis à 615 endroits (dont 155 en France). Pour mon premier long trajet en Volvo EX30, j’ai voulu tester les bornes Ionity, en me demandant si leur abonnement premium est intéressant ou non. La question n’est pas vraiment de savoir s’il l’est, mais plutôt à partir de quand.

Une borne du réseau Ionity // Source : Maxime Claudel pour Numerama
Une borne du réseau Ionity // Source : Maxime Claudel pour Numerama

Oui, il faut s’abonner à Ionity si on recharge sur une borne Ionity

Grâce aux infrastructures et technologies d’aujourd’hui, on peut parcourir 250 à 350 kilomètres sur une autoroute, entre deux arrêts inférieurs à 30 minutes. De quoi rendre le voyage moins pénible, quasiment proche d’une expérience en thermique (oui, on peut faire des arrêts plus courts si on le souhaite, mais il faudra toujours s’alimenter et se dégourdir les jambes).

Quand on a une Tesla, cette contrainte existe encore moins, puisque les voitures de la marque peuvent s’appuyer sur un réseau de superchargeurs propriétaires, intégrés à la planification de l’ordinateur de bord. On rentre alors sa destination et on se laisse guider aveuglément par le GPS. Quand on ne roule pas en Tesla, les choses se compliquent : il y a des dizaines d’opérateurs et il est parfois compliqué de ne se fier qu’à un seul (le planificateur de votre voiture ne fera aucune différence si vous rentrez la destination sans aucune préférence).

À titre personnel, je n’ai pas envie de m’éparpiller entre plusieurs opérateurs, quitte à adapter mon trajet en fonction de celui que j’ai choisi (Ionity, donc). Je n’ai pas envie d’arriver à une borne tierce sans savoir comment elle marche (et si elle va marcher). Je n’ai pas envie d’arriver à une borne sans savoir si ma carte de paiement va fonctionner ou s’il faudra passer par une énième application. Il existe des services qui rassemblent tout (comme le Pass Ulys), mais ils ne permettent pas d’oublier un autre grand défaut quand on s’éparpille : combien on paie ?

Ionity propose deux tarifs (en France) :

  • 0,59 € le kWh en plein ;
  • 0,39 € le kWh en réduit.

0,59 € le kWh, c’est très cher. C’est six fois le coût de ma recharge à domicile, sur une prise renforcée. 0,39 € constitue une somme beaucoup plus raisonnable, quand on part du principe que tout coûte plus cher sur une aire d’autoroute (hélas). Pour payer 0,39 €, il faut néanmoins prendre le Ionity Passport, facturé 5,99 € chaque mois. On notera que cet abonnement était encore proposé à 17,99 € début 2023 (avec engagement sur un an), puis à 11,99 € sans engagement. À titre de comparaison, un abonnement Tesla coûte 12,99 €. Un abonnement Fastned ? 11,99 €.

Volvo EX30 relié à une borne Ionity // Source : Maxime Claudel pour Numerama
Volvo EX30 relié à une borne Ionity // Source : Maxime Claudel pour Numerama

Pour mon premier long trajet à bord du Volvo EX30, ralliant mon domicile (près de Douai) à Fontainebleau (en passant par l’autoroute), je me suis chargé une fois à l’aller et une fois au retour, sur la même station Ionity. En tout, j’ai récupéré 51 kWh (un peu plus que ce dont j’avais vraiment besoin). J’en ai eu pour 19,91 €, auquel il faut ajouter les 5,99 € pour bénéficier du tarif réduit, soit 25,9 €. Au tarif plein, cela m’aurait coûté 30,9 €, soit 5 € de plus. En un trajet loin d’être long (500 kilomètres environ), l’abonnement mensuel est déjà rentabilisé. Bonne nouvelle : on peut résilier très facilement depuis l’application, en appuyant sur un bouton (nul besoin de contacter l’assistance). Ce qui veut dire que rien n’empêche de s’abonner pour un long trajet, de résilier puis de s’abonner pour un autre long trajet programmé quelques mois après.

À partir de combien de kWh rechargés l’abonnement est-il rentable ? Réponse dans ce tableau.

Sans abonnementAvec abonnement*
10 kWh5,9 €9,89 €
20 kWh11,8 €13,79 €
30 kWh17,7 €17,69 €
40 kWh23,6 €21,59 €
*prix obtenu en multipliant le nombre de kWh par 0,39, auquel on ajoute 5,99

Comme on peut le voir, l’abonnement Ionity Passport devient rentable à partir du 30e kWh rechargé, ce qui correspond à 200 kilomètres avec une voiture qui consommerait 15 kWh/100 sur autoroute (une voiture très efficiente, dès lors). Avec ce tarif hyper bas de 5,99 € par mois, s’abonner est une évidence.

Attention, il ne s’agit pas d’un test de qualité du réseau Ionity. Je n’ai pu me recharger qu’à une seule station (avec une expérience concluante). Nous ferons un test plus complet des bornes Ionity après plusieurs longs trajets.

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