Kia possède sans doute l’un des portefeuilles électriques les plus fournis sur le marché. C’est simple, la marque a presque une voiture électrique sur chaque segment. Avant l’arrivée de l’EV2 en 2026, cette année 2025 est notamment marqué par le lancement de l’EV4, une berline au format compacte — comme il est relativement rare aujourd’hui — que Numerama avait pu découvrir en avant-première en février 2025.
C’est désormais l’heure des essais, et pour mettre à l’épreuve des journalistes sa nouveauté, le constructeur coréen a choisi la côte ensoleillée de Marbella (chance). Cependant, le soleil ne rayonne pas forcément en tous points à bord. Verdict.
Design extérieur de la Kia EV4 : une voiture qui fait du bien
Qu’il est plaisant d’essayer une nouvelle voiture électrique qui ne soit pas un SUV ! La Kia EV4 se distingue par son format de berline compacte au style futuriste à souhait. La face avant est caractérisée par la fameuse « Tiger Face » de la marque et ses grands crocs au niveau des projecteurs. Plutôt atypique pour ne pas dire singulier, mais cela a son charme.

Pour le reste, la silhouette ne fait en revanche pas dans les grandes courbes ni dans les angles, c’est très lisse (presque trop ?). De profil, on remarque que la silhouette est assez élancée avec un pare-brise bien incliné et une chute de toit très subtile. Cette dernière se coupe par un élément étrange peint en noir.

À l’arrière, la poupe est comme tronquée, les bordures sont largement occupées par des feux en forme de boomerang. L’EV4 est certes rangée dans la catégorie des compactes, elle n’en reste pas moins imposante avec 4,45 m de long, 1,86 m de large et 1,49 m de haut.
Design intérieur de la Kia EV4 : spacieux et confortable
Habitacle et finition
Si d’autres niveaux de finitions étaient proposés lors des essais, les seuls exemplaires restants étaient des modèles GT-Line, le plus haut de gamme. Un mal pour un bien, car la présentation de la Kia EV4 est soignée malgré la présence de quelques éléments plastiques pas vraiment flatteurs, notamment au niveau de la console centrale et des commandes sur les portières. J’ai également un peu de mal avec le levier de sélection de vitesse en bas à droite du volant, trop mastoc.

L’habitacle (identique à celui de l’EV3) est donc moderne, mais pas forcément des plus épurés. L’ambiance reste sereine, surtout dans cette configuration en similicuir noir et crème.
Confort et espace à bord
Au poste de conduite, la position est bonne, quoique le volant aurait pu être plus proche dans sa position la plus éloignée. Pour continuer sur le terrain de l’ergonomie, j’ai eu un peu de mal à me faire à la disposition du mobilier. Kia a voulu conserver des touches physiques, ce qui est tout à fait louable, mais l’exécution n’est pas aussi réussie.

Commençons par ce qui est le plus regrettable : cette barre de touches à retour haptiques sous l’écran central. On ne sait pas trop s’il faut appuyer fort ou juste effleurer, alors que le rétroéclairage (blanc) n’est pas suffisant pour bien distinguer chaque touche à cause de la couleur du tableau de bord. À voir sur d’autres finitions. L’autre point discutable est le positionnement de l’écran annexe entre l’instrumentation numérique et l’affichage principal. Servant à piloter certaines fonctions de la climatisation, il est caché par la couronne du volant et demande à se tourner légèrement pour le voir. Heureusement, la température et la vitesse de soufflerie sont accessibles facilement par des touches bien physiques (oui encore d’autres boutons).

Du côté des sièges avant, outre leur confort, j’apprécie leur appuie-tête en textile, très agréable pour se reposer. Comme nous l’avions expérimenté lors de notre découverte statique, les passagers arrière profitent d’un espace très généreux au niveau des jambes grâce à un empattement de 2,82 m. Le seul petit bémol serait qu’il est impossible de loger ses pieds sous le siège d’en face, dommage.
Aidée par son gabarit, la Kia EV4 surclasse ses concurrents avec un coffre de 435 litres. Par contre, ne comptez pas sur un sous-coffre profond et encore moins sur un frunk : il n’y en a pas.
Info-divertissement et aides à la conduite de la Kia EV4 : dans la moyenne
De série sur la compacte électrique, on trouve à bord trois écrans : une instrumentation numérique et un écran tactile central de 12,3 pouces chacun, ainsi que l’écran en sandwich de 5,3 pouces cité plus haut. Il faut bien se l’avouer, la réactivité du système d’info-divertissement est loin d’être à la hauteur de Tesla ou de Google Automotive. Même constat pour son design visuellement encore à l’ancienne et des menus que l’on trouve à la pelle.

Les différentes boucles d’essais proposées incluaient toutes des portions de voies rapides, l’occasion de voir ce que donnaient les aides à la conduite, en particulier la conduite semi-autonome de niveau 2. À noter que cet ensemble (régulateur de vitesse adaptatif, maintien dans la voie et changement automatique des voies) est de série sur la version GT-Line, mais en option sur les modèles plus accessibles (entre 700 € et 1 500 €).
L’activation de l’aide se fait d’une pression sur le volant et se montre plutôt efficace. J’ai eu parfois quelques écarts du centrage, mais cela reste une bonne surprise. Le régulateur de vitesse garde une bonne flexibilité avec les voitures qui nous précèdent et ne donnent pas de coups de frein brutaux, alors que le changement de voie est réactif. C’est honnêtement agréable.

Il n’empêche que la vigilance pour le conducteur est absolument intransigeante. Un regard un peu trop appuyé sur le compteur et la sirène retentit. Les aides telles que la caméra 360° ou l’affichage des angles morts dans l’instrumentation (pratique) font partie du pack comprenant la conduite niveau 2, de série sur notre modèle d’essai.
Au volant de la Kia EV4 : un comportement étrange
Agréable à conduire sur voies rapides, la Kia EV4 montre un tout autre visage dès lors que les routes serpentent plus. Je n’attendais évidemment pas une once de dynamisme prononcé de la part de la berline compacte (la version GT sera là pour ça), mais je ne m’attendais pas non plus à un comportement aussi aléatoire, presque dangereux.

Tout va pour le mieux en conduite coulée, dans les grandes courbes où l’on est même gratifié d’une bonne stabilité. Une qualité qui se perd très vite sur les petites routes de l’arrière-pays andalou en raison notamment d’une masse (1 910 kg) qui se fait sentir. L’auto s’écrase dans chaque virage un peu serré et nous balance d’un bout à l’autre par un gros mouvement de caisse à la sortie.
Cela irait mieux si la direction n’était pas aussi incohérente : parfois trop dure quand il ne faut pas, sinon vraiment souple et sans retour d’information. J’ai même eu droit à une légère perte du train avant — dépassé par les évènements — qui m’a envoyé un peu trop tout droit. Il est bon de souligner que je roulais aux alentours des 50 km/h sur cette portion…

Le train arrière est anormalement joueur comme si nous étions au volant d’une propulsion, alors que l’EV4 est une traction ! Ma pire frayeur lors de cet essai restera lorsque j’ai failli perdre cette poupe après avoir rebondi sur une bosse dans un virage. La faute à un amortissement arrière doté d’une détente excessive.
C’est dommage, car la conduite reste plutôt agréable sur des routes moins sinueuses, avec une bonne filtration des aspérités et une insonorisation correcte. J’émets par ailleurs quelques doutes sur les pneumatiques spécifiquement développés pour le modèle. Avec seulement 204 ch, on arrive à faire patiner les roues avant sans faire d’accélérations brusques.
Autonomie et consommation de la Kia EV4 : à revérifier
Que ce soit sur les voies rapides ou certaines routes secondaires, pas moyen d’obtenir une consommation pertinente en raison du trafic assez fourni dans les environs de Marbella. J’ai ainsi oscillé entre 17 et 21 kWh/100 km selon la topologie du terrain, la plus haute consommation ayant été relevé après un dénivelé positif. Kia annonce une consommation de 15,8 kWh/100 km pour la version GT-Line avec la batterie 81,4 kWh (NMC), notre modèle d’essai.

Suite à nos relevés, l’autonomie réelle serait comprise entre 390 et 480 km. Peu étonnant en sachant que la donnée WLTP est de 584 km pour la version GT-Line. À noter que la version la plus endurante de la compacte électrique peut grimper à 625 km d’autonomie grâce à des jantes de 17 pouces (vs 19 pouces ici).
Côté recharge, la marque annonce un 10 à 80 % réalisé en 31 minutes à une puissance maximale de 128 kW.
Prix et concurrence de la Kia EV4 : bien placée
Affichée à partir de 46 990 €, notre version GT-Line de la Kia EV4 se place tout juste sous le seuil maximal d’obtention du coup de pouce CEE (entre 3 100 € et 4 200 €), lequel peut-être augmenté de 1 000 € grâce à la surbonification de l’État. En effet, les deux batteries disponibles fournies par LG sont assemblées en Pologne. En finition d’accès, le modèle à grande batterie (81,4 kWh) démarre à 42 890 € et comptez 38 290 € pour celui à petit accumulateur (58,3 kWh).

La concurrence est plutôt musclée en face : Renault Mégane E-Tech, Volkswagen ID.3 ou encore MG4. Comparée à ces compactes, la Kia EV4 est une belle proposition avec un équipement fourni, une habitabilité excellente et une meilleure autonomie à la clé, mais la conduite pêche un peu.
Kia EV4 (58,3 kWh) | Kia EV4 (81,4 kWh) | |
---|---|---|
Autonomie (WLTP) | 425 à 440 km | 584 à 625 km |
Prix | À partir de 38 290 € | À partir de 42 890 € |
Le verdict

Kia EV4
Voir la ficheOn a aimé
- Format berline compacte
- L’espace à bord généreux (surtout à l’arrière)
- Aides à la conduite efficaces
- Confortable dans la plupart des situations
On a moins aimé
- Amortissement arrière mal calibré
- Direction floue
- Sensation de lourdeur dans les virages
- Système d’info-divertissement vieillot
- Motricité discutable
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