Si l’on pensait que Ford venait de se réveiller sur l’électrique, la marque de Dearborn a annoncé le lundi 15 décembre 2025 qu’elle allait finalement opérer un revirement quasi total sur sa stratégie, rapporte le Wall Street Journal. Cette décision s’accompagne évidemment d’une lourde perte financière : 19,5 milliards de dollars, soit environ 16,6 milliards d’euros.
Pour autant, le constructeur américain assure ne faire qu’un pas de côté et ne délaisse définitivement pas la motorisation à électrons. Le prochain modèle phare que le PDG de Ford, Jim Farley, décrivait comme la nouvelle Model T restera bien 100 % électrique.
Ford Focus (lol) sur l’hybride et des EREV
Il est bon de préciser que ce changement de stratégie important concerne son marché principal, à savoir l’Amérique du Nord. La filiale européenne de la marque a toujours son chantier personnel à attaquer.
Pour Ford, l’objectif est de se retirer des activités déficitaires et de redéployer les capitaux destinés aux grosses voitures électriques vers des modèles plus rentables : « Au lieu d’investir des milliards dans l’avenir en sachant que ces gros véhicules électriques ne seront jamais rentables, nous changeons de cap », a déclaré Jim Farley, lors d’une interview.
Pas question de retourner au 100 % thermique, en revanche, le constructeur préfère désormais miser sur l’hybride ainsi que les voitures électriques… à prolongateur d’autonomie (EREV).
En l’occurrence, son fameux pick-up électrique F150 Lightning — qui n’aura pas connu un succès fulgurant — gagnera bientôt un moteur thermique en guise de générateur. Ford annonce que d’ici à 2030, environ la moitié de son volume mondial sera composée de véhicules hybrides, EREV et électriques, sans préciser la répartition exacte.
Comme évoqué en introduction, rien n’est perdu pour le 100 % électrique. La firme a déclaré qu’elle était toujours en bonne voie pour produire un nouveau pick-up électrique, mais plus petit que le F150 et surtout moins cher. Celui-ci doit arriver d’ici à 2027 et devrait être vendu à 30 000 dollars. Un véhicule familial (oui) plus abordable, « c’est désormais le cœur de notre stratégie en matière de véhicules électriques aux États-Unis », a affirmé le patron de Ford.
Le climat de Trump fait reculer les constructeurs
Un tel changement de stratégie n’a rien d’anodin. Il résulte de la politique actuelle de Donald Trump, qui a déclaré la guerre aux voitures électriques (il est déjà loin, le temps où le Président était acoquiné avec Musk) pour redonner une gloire aux motorisations d’antan.
Fin des subventions ou encore baisse des restrictions sur les normes antipollution, Trump balaye ce qui favorisait la transition électrique. La demande n’est tout simplement plus au rendez-vous, alors que les ventes de voitures électriques aux États-Unis ont chuté d’environ 40 % en novembre, rapporte Reuters.
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