La vidéo publiée sur X par Tesla le 16 mai dure à peine une minute, mais elle en dit long sur les progrès réalisés sur la conduite autonome. Une Tesla Model 3 équipée du système FSD supervisé s’engage sans broncher dans l’un des cauchemars des auto-écoles et de certains conducteurs : la place de l’Étoile à Paris.
Le plus célèbre rond-point de France dessert douze avenues, sans marquage clair pour définir les voies, avec des deux-roues qui surgissent de partout et des priorités compliquées à gérer… Déjà redoutée par les conducteurs aguerris, cette place est sans doute un casse-tête pour les ingénieurs en conduite autonome.
Une démonstration symbolique au cœur de Paris
Après Amsterdam et ses vélos, c’est dans les rues parisiennes que Tesla a décidé de prouver que son système Full Self-Driving supervisé n’a pas froid aux yeux. En plus de la vidéo de la place de l’Etoile, Tesla a aussi mis en ligne une version plus longue de sa conduite autonome dans Paris. Le résultat est plutôt convaincant à première vue : trajectoire fluide, anticipation correcte, bon placement et évitement des autres usagers, gestion des angles morts…
L’algorithme Tesla commence à maîtriser les codes implicites de la conduite à l’européenne, surtout dans une jungle urbaine comme Paris, entre vélos, piétons, travaux, stationnement en double file et autres véhicules de toutes tailles qui font n’importe quoi. Cette démonstration permet de dire qu’un conducteur humain n’aurait pas forcément fait mieux.
En attente du changement réglementaire en Europe
Tesla espère obtenir l’autorisation de déployer le FSD supervisé en Europe. Le constructeur permet déjà à ses clients d’utiliser la conduite autonome (supervisée) aux États-Unis, Canada, Mexique et Chine, même si le gouvernement de ce dernier pays a quelque peu rétropédalé.
Pour le moment, le constructeur est confronté à une réglementation européenne encore hostile à la conduite autonome. Si la conduite autonome de niveau 3 est autorisée, les autres niveaux restent bloqués en phase de test par l’UE et les pays membres.
Contrairement à d’autres acteurs du secteur qui misent sur les capteurs LiDAR et les cartes HD, Tesla doit en plus défendre sa vision qui s’appuie uniquement sur les caméras et l’intelligence artificielle embarquée. Une approche que Tesla juge plus évolutive et économiquement viable, même si elle continue de diviser les experts. La marque le précise d’ailleurs dans son communiqué : le FSD est encore supervisé, ce qui signifie que le conducteur reste légalement responsable à tout moment.
En attendant la réaction des régulateurs européens, Tesla continue de sillonner les routes pour affiner son système et organise du lobbying en faveur de la conduite autonome, chiffres à l’appui. L’arrivée effective du FSD supervisé dans les véhicules des propriétaires de Tesla ne dépend plus que du feu vert réglementaire, mais est-ce une question de jours, de mois ou d’années avant que les clients y aient accès ? C’est encore indéterminé.
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