Le patron de Renault change d’approche pour concevoir les futurs véhicules électrique avec sa nouvelle filiale Ampère. Une solution qui devrait permettre de produire des voitures plus abordables en étant rentable. C’est le sujet du dernier édito de la newsletter Watt Else du 16 novembre.

En séparant ses activités thermiques et électriques en deux branches indépendantes, Renault a pris des risques, mais le groupe fait surtout un énorme pas en avant. De ce projet fou est né Ampère, la partie de l’entreprise qui se concentre sur la voiture électrique et le software, et qui va particulièrement nous intéresser dans les années à venir. Sur le papier, Ampère est passé en quelques semaines de 0 à 11 000 employés, dont 35 % d’ingénieurs, difficile de faire une croissance plus rapide. Et ce n’est que le début. 

Le 15 novembre, Luca de Meo (CEO de Renault Group) et Thierry Piéton (CFO) ont tenu une conférence, de plus de 2 heures 30 quand même, visant à rassurer les investisseurs en présentant la feuille de route d’Ampère. Pour résumer tout cela en deux mots : le programme est chargé et ambitieux, mais quelle claque ! 

« S’ils le font, on peut le faire » 

Sans cracher sur les 125 ans d’histoire de la marque, Luca de Meo a bien compris qu’il était nécessaire de dynamiter les anciennes organisations (en silos), qui ralentissent les développements des voitures. Il veut combiner la puissance du groupe automobile international et historique, en lui redonnant l’agilité d’un « pure player » (comme Tesla). C’est la recette Ampère.

Présentation du concept Renault Twingo (2026) // Source : extrait vidéo de la conférence Ampère
Présentation du concept Renault Twingo (2026) // Source : extrait vidéo de la conférence Ampère

L’entreprise va réduire ses temps de développement de 50 %. Elle va s’appuyer sur les partenariats avec Qualcomm et Google pour avancer vite et proposer des véhicules qui pourront recevoir des mises à jour constantes pour s’améliorer. Ampère veut combler le retard pris par les constructeurs historiques sur la conception de « téléphones mobiles sur roues », comme le soulignait Luca de Meo. Le patron a bien compris une chose avec la partie logicielle : « Les nouveaux services sont la cerise sur le gâteau ». C’est une manière de gagner de l’argent avec des apps et services supplémentaires, bien après la vente de la voiture.

La marque annonce aussi pouvoir produire deux fois moins cher que les autres constructeurs européens et se positionner au même niveau de prix que la concurrence chinoise. D’ici à 2026, Ampère pourrait avoir rattrapé Tesla, non pas sur les volumes des ventes, mais sur la manière de concevoir une génération de voitures électriques aussi efficacement que le leader en la matière : nombre de pièces restreint, gain du temps d’assemblage et baisse des coûts de production. Tout en développant des usines plus propres. 

1 modèle, puis 4… puis 7… 

Forcément, pour réussir à atteindre les objectifs financiers promis pour 2031, il va falloir fabriquer des voitures électriques qui se vendent bien. Mégane n’a pas vraiment le succès attendu pour la marque, mais c’est un peu le modèle brouillon. C’est ce qui vient après qui devrait poser les vrais jalons de la transformation. 

Gamme des modèles électriques d'Ampère (Renault) // Source : Renault Group
Gamme des modèles électriques d’Ampère (Renault) // Source : Renault Group

Le nouveau Scénic électrique est une première étape pour débuter 2024, mais c’est surtout Renault 5 et Renault 4 qui devraient être le symbole de la transformation de l’entreprise vers des voitures électriques plus abordables. Enfin, en 2026, la future Twingo sera le véritable « game changer », si l’on en croit Luca de Meo qui est « confiant du potentiel de l’auto ». À partir de ces modèles, Ampère aura mis en place toute sa stratégie logicielle et de réduction de coûts de production.

En un peu plus de sept ans, Ampère va passer de 1 à 7 modèles, et de 45 000 unités vendues à environ 1 million de ventes. Le tout devrait générer des marges opérationnelles de 10 % et un chiffre d’affaires supérieur à 25 milliards d’euros. 

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