Alors que les ventes étaient enfin au vert depuis le début de l’année, plusieurs constructeurs commencent à craindre, voire redouter, un ralentissement de la demande. Si l’inflation pouvait faire grimper les prix sur des véhicules, déjà plus chers que la moyenne, ce sont finalement les taux d’intérêt en hausse qui pourraient complètement perturber les stratégies établies par les constructeurs.
Plusieurs groupes ont déjà commencé à alerter sur le risque grandissant d’un effondrement des ventes de voitures électriques. Certains doivent même revoir en urgence leurs priorités d’investissements, pour ne pas boire la tasse. Au fur et à mesure que les carnets de commande se vident, l’inquiétude grandit.
Des prix pourtant d’apparence plus stables
Malgré l’inflation toujours présente, les prix des voitures électriques semblent s’être un peu stabilisés sur le dernier trimestre en France. Il y a bien moins d’augmentations à la rentrée 2023 que sur la même période l’année passée. Les pénuries et les hausses des matières premières étaient alors répercutées sur les tarifs de vente, notamment pour l’entrée de gamme des voitures électriques. Certaines marques ajustent toujours quelques prix à la hausse, mais le constat est bien moins massif que sur les 18 derniers mois.
Les mois de septembre et d’octobre ont même vu se multiplier les offres de remises, et pas uniquement pour les journées portes ouvertes. Des propositions alléchantes qui maquillent hélas un autre problème pour les acheteurs. Les taux d’intérêt ont grimpé et rendent le crédit particulièrement couteux. Ça coince du côté du financement !
Rares sont les acheteurs à pouvoir payer comptant une nouvelle voiture, c’est donc la douche froide au moment de concrétiser l’achat. Et si les constructeurs arrivent encore à proposer des loyers attractifs pour les locations (LOA/LLD), c’est souvent avec un gros travail d’équilibriste des organismes financiers pour arriver à tirer les montants vers le bas.
Elon Musk est le premier à avoir tiré le signal d’alarme
Ces taux d’intérêt élevés sont loin de ne se limiter qu’à nos frontières. C’est un constat mondial, suffisamment inquiétant pour que les constructeurs se voient obligés de changer leur fusil d’épaule. Ce sont les grands groupes américains qui ont été les premiers à avertir de la menace et à assumer de rétropédaler sur leurs projets d’expansion. Les groupes européens sont aussi confrontés à ce problème et doivent agir avec prudence.
Elon Musk a même particulièrement insisté sur la menace d’un ralentissement massif des ventes lors de la conférence des derniers résultats financiers. Un pessimisme qui s’est immédiatement répercuté sur une baisse du cours de l’action. Même Tesla doit lever le pied sur le développement de son usine mexicaine, qui devrait accueillir la production de la fameuse Tesla abordable. Un paradoxe, quand on sait que c’est ce produit qui est particulièrement attendu par le public, en quête de véhicules électriques moins chers.
Pendant ce temps, Toyota se réjouit de ne pas avoir misé toute sa stratégie sur le développement du véhicule électrique. Le groupe se sent bien moins menacé que les autres constructeurs, mais le ralentissement de la demande pourrait bien finir par affecter toute l’industrie automobile. Même si cela fragilise en priorité le marché de la voiture électrique.
Ce n’est pas le premier grain de sable de taille que l’industrie automobile doit affronter dans sa transition vers l’électrique. Après le covid, les pénuries et les guerres, ce ne sont quand même pas des taux d’intérêt qui vont les faire chuter. Enfin, on l’espère…
L’industrie automobile mondiale déchante face à une baisse de la demande qui pourrait les impacter à long terme. Alors pour ne rien manquer de l’actualité de la voiture électrique, abonnez-vous à notre newsletter gratuite et hebdomadaire Watt Else.
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