GM doit mettre un coup de frein dans son plan pour surpasser Tesla avec ses voitures électriques

Est-ce que la patronne de GM, Mary Barra, a visé un peu trop haut pour le développement de la voiture électrique chez GM ?  Il est souvent reproché aux constructeurs traditionnels de ne pas avoir réagi assez vite pour évoluer vers le 100 % électrique. General Motors (GM) s’est pourtant donné les moyens de ses ambitions, mais cela n’a pas porté ses fruits.

GM se retrouve actuellement dans une période tumultueuse : grèves toujours en cours de l’UAW, taux d’intérêt en hausse qui freinent les achats de voitures, abandon de projets avec Honda pour des nouveautés électriques, retards sur les travaux d’usines, taxis autonomes Cruise à l’arrêt… La fin de l’année s’annonce plutôt corsée pour le géant américain, qui dévisse en bourse face à cette situation, comme le souligne Reuters le 25 octobre.

GM doit revoir ses priorités

Depuis 2020, l’entreprise a investi plus de 35 milliards de dollars pour développer des modèles électriques, construire un réseau d’usines pour les voitures et les batteries. Les ambitions de la patronne de la marque étaient claires : surpasser Tesla.

Sauf que le contexte économique aux États-Unis n’est plus vraiment à la fête. Malgré les aides de l’Inflation Reduction Act (IRA), visant à favoriser l’achat de voitures électriques produites aux USA, ce n’est pas suffisant pour compenser des taux d’intérêts qui s’envolent. Un sujet qui touche également Tesla et les autres constructeurs locaux.

Mary Barra s’est donc résignée à réduire drastiquement la voilure, le temps de laisser passer la tempête. GM va baisser les volumes de production de ses voitures électriques pour mieux s’adapter à la demande sans faire de stocks inutiles. Cela évitera à la marque de devoir solder ses invendus. Les marges seront maintenues à un niveau faible à moyen selon les produits.

Des véhicules abordables développés avec Honda abandonnés

GM et de Honda avaient officialisé en 2022 un développement conjoint de véhicules électriques abordables. Un investissement de 5 milliards de dollars accompagnait ce projet d’envergure sur les prochaines années. L’alliance avec Honda sur les véhicules électriques est désormais abandonnée, d’un commun accord entre les deux participants.

D’autres projets vont être aussi ralentis ou revus avec des attentes moins hautes. Les ingénieurs de GM doivent plancher sur la réduction des coûts pour les futures voitures électriques. Cela pourrait passer par exemple par une adoption du Gigacasting pour réduire le nombre de pièces nécessaires à l’assemblage d’un véhicule.

L’arrivée en Europe menacée ?

GM a l’intention de vendre ses modèles électriques en Europe à partir de 2024. Parmi les décisions annoncées par la patronne de GM, rien ne laisse supposer que les plans ont changé pour l’Europe. La marque a besoin de trouver de nouveaux marchés pour ses voitures électriques, et même si les modèles ne répondent pas vraiment à la demande européenne, la marque veut tenter un retour gagnant.

La prise de risque serait limitée, car finalement la marque opterait essentiellement pour de la vente par internet, sans avoir à recréer un réseau de distribution de zéro.

Maintenant, la grève en cours dans les usines américaines pourrait quand même retarder les plans initiaux de GM sur ce point.

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