Le Cybertruck n’est vraiment pas un véhicule électrique comme les autres ; c’était le souhait d’Elon Musk à son lancement. Sauf que Tesla se trouve aujourd’hui confronté à des défis industriels de taille.

Lors de la présentation du Cybertruck en 2019, Elon Musk savait-il réellement dans quelle galère il s’embarquait ? Le pickup de Tesla n’est pas qu’un design détonnant, c’est aussi une toute nouvelle manière de concevoir un véhicule électrique. Alors que la date des premières livraisons de l’engin aux clients est prévue pour le 30 novembre, Elon Musk et l’équipe dirigeante de Tesla ont partagé quelques détails supplémentaires lors de la réunion sur les résultats financiers du 3e trimestre du 18 octobre.

Ces réunions sont souvent l’occasion de glaner des informations sur les projets en cours et à venir. Elon Musk y a fait quelques déclarations sur le Tesla Cybertruck et la conduite autonome qui ne passent pas vraiment inaperçues.

« Le Cybertruck est d’une complexité unique »

Elon Musk maintient toujours que le Cybertruck est un produit « extraordinaire ». Il enfonce même le clou en affirmant qu’il s’agirait de leur « meilleur produit ». Pour autant, le patron de Tesla veut que le public et les investisseurs réalisent bien à quel point le projet est difficile à mener, et surtout à industrialiser pour une production à grande échelle.

Photo de famille du premier Cybertruck produit // Source : Tesla
Photo de famille du premier Cybertruck produit // Source : Tesla

« Il est 10 000 % plus difficile d’arriver à une production en série que de créer un prototype, et il est encore plus difficile d’atteindre un flux de trésorerie positif » précise-t-il. Elon Musk semble reprocher aux observateurs de croire qu’une fois le prototype réalisé, le gros du travail serait fait. L’homme d’affaires ne peut pourtant s’en prendre qu’à lui-même, car c’est lui qui a promis en 2019 l’arrivée du Cybertruck à peine plus d’un an après sa présentation. Ce qui était un engagement impossible à tenir. Elon Musk a très certainement largement sous-estimé les conséquences de ses promesses.

Forcément, face aux difficultés de mise sur le marché d’un tel engin, Elon Musk se retrouve un peu contraint d’avouer : « Nous avons creusé notre propre tombe avec Cybertruck. »

Il faut dire que les contraintes techniques sont élevées, comme le précisait un autre représentant Tesla en ironisant sur la situation : « Nous n’avons pas eu besoin d’inventer une nouvelle génération d’acier inoxydable, ni d’avoir des moulages de 9 000 tonnes pour les pièces, ni le plus grand emboutissage à chaud du monde… »

La porte arrière ressort du reste du Cybertruck // Source : Extrait vidéo Tesla
crash test du Cybertruck // Source : Extrait vidéo Tesla

Même si le Cybertruck est un produit assez exceptionnel, l’objectif de production de Tesla reste le même que pour les autres modèles : « Faire tout notre possible pour simplifier ce véhicule afin d’atteindre un niveau d’unités par minute sans précédent dans l’industrie automobile. »

Au moins 18 mois de production pour être rentable

Ce qui intéresse les investisseurs, c’est la rentabilité du projet. Alors, quand Elon Musk annonce qu’il faudra attendre au moins 2025 avant que le Cybertruck ramène une trésorerie positive, cela refroidit un peu l’atmosphère.

Pour les rassurer, Elon Musk a un autre argument : « La demande est extraordinaire. Nous avons plus d’un million de personnes qui ont réservé la voiture. Ce n’est donc pas un problème de demande, mais nous devons la fabriquer à un prix abordable, ce qui est extrêmement difficile. »

Tesla prévoit de produire environ 250 000 Cybertruck par an dans un premier temps, mais ce volume ne sera pas atteint avant l’année prochaine.

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