Panos Panay était de passage à Paris le 17 octobre 2019. Le directeur produit pour Microsoft et responsable du développement des Duo et Neo a répondu à l’une de nos questions : pourquoi ne pas avoir utilisé d’écran pliable ?

Après avoir annoncé la nouvelle gamme Surface dans un événement à New York, Panos Panay a entamé un tour d’Europe pour faire la promotion des nouveaux produits et discuter des ambitions de Microsoft avec la presse. Point positif : Panay semble assez libre de son discours et n’est pas du genre à répondre avec les « nous ne commenterons pas » si habituels du monde de la tech.

Nous avons pu lui poser une question que beaucoup se posent depuis l’annonce des Surface Duo et Neo, engins pliables d’une nouvelle génération : pourquoi avoir choisi deux écrans plutôt qu’un écran flexible ? À l’heure où la technologie est déployée sur des appareils vendus dans le commerce, le choix de Microsoft interroge. Et pourtant, la réponse de Panay a énormément de sens.

Panos Panay et les Surface Duo et Neo // Source : Ulrich Rozier pour Numerama

Panos Panay et les Surface Duo et Neo

Source : Ulrich Rozier pour Numerama

L’écran pliable a-t-il du sens ?

« D’une part, nous avons fait des études de marché et nous avons remarqué qu’avoir plusieurs écrans multipliait la productivité de l’utilisateur », affirme-t-il. Pour lui, la capacité d’avoir une fenêtre sur chaque écran surpasse très nettement la possibilité d’étendre une fenêtre sur un grand écran, qui revient à faire du monotâche. Et même, cela va plus loin : avoir une fenêtre par écran permet de diviser l’attention. C’est comme cela que cela a été analysé sur les ordinateurs de bureau et c’est comme cela que Panay estime que cela fonctionnera sur le duo.

Mais Panay va plus loin : « Les écrans pliables sont limités, en réalité. Vous ne pouvez pas tout faire avec. Vous ne pouvez pas faire de rotation complète comme celle que nous avons sur les Duo et les Neo ». Et c’est effectivement un bon point : la charnière centrale des appareils de Microsoft permet de multiples configurations d’usage. Sur le petit Duo, vous pouvez par exemple le tenir à l’horizontale, avec le clavier tactile sous vos doigts et un écran complet sur la partie du haut. L’absence de liaison entre les deux écrans permet de bien mieux assigner une zone à un usage et de multiplier les interactions entre les deux zones. Un constat que nous ne pouvons qu’approuver : ce que nous avons vu sur place est bien plus attirant que ce que propose Samsung avec son Galaxy Fold, qui ne tire pas parti, à l’usage, d’un écran pliable.

Panos Panay et les Surface Duo et Neo // Source : Ulrich Rozier pour Numerama

Panos Panay et les Surface Duo et Neo

Source : Ulrich Rozier pour Numerama

« Pour moi, ce sont deux technologies complètement différentes qui n’ont absolument pas les mêmes usages. Elles n’ont presque aucun rapport. Ce sont des technologies impressionnantes, mais nous pensons que les deux écrans nous apportent plus de fiabilité et de polyvalence », conclut-il. Et autant les expériences de LG nous laissaient pantois, autant la tentative de Microsoft semble être parfaitement maîtrisée et justifiée.

 


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