La Commission européenne aimerait que Bluesky tienne mieux compte des règles en vigueur sur le Vieux Continent. Or, pour l’heure, le réseau social, qui connait un succès important depuis quelques jours, n’est pas tout à fait dans les clous.

Il y a encore quelques mois, on pouvait se demander si Bluesky n’allait pas mourir, en raison du départ du fondateur Jack Dorsey (également créateur de Twitter) et d’une faible audience. La plateforme ne semblait fréquentée que par des technophiles. Le grand public, lui, ne paraissait pas vraiment au courant de l’existence de cet énième réseau social.

Mais depuis un mois, Bluesky ne présente plus du tout le même visage. Le site connait une croissance rapide, à tel point qu’il menace même Threads, un autre site communautaire soutenu par Facebook pour concurrencer X (ex-Twitter). La pression de Bluesky est telle qu’il a même forcé la direction de Threads à changer son algorithme d’affichage.

Source : Canva/Montage Numerama
Source : Canva/Montage Numerama

Une hausse qui ravit celles et ceux qui espèrent le succès de Bluesky, et qui illustre la lassitude d’une partie des internautes à l’égard de la direction qui est donnée à X par Elon Musk — depuis 2022, l’entrepreneur milliardaire en est le propriétaire. Bluesky est perçu comme un havre de tranquillité, loin des clashs permanents de X.

Sans pour autant supprimer leur compte X, de nombreux internautes ont choisi de donner sa chance à Bluesky. Celles et ceux sur X ont sans doute vu un exode notable survenir, avec des internautes annonçant leur désir d’aller voir ailleurs. Des médias et des institutions suivent aussi le mouvement en s’installant sur cette alternative.

Bluesky n’est pas encore dans les clous des règles de l’UE

Mais à grandes audiences, grandes responsabilités. Or, d’après le Financial Times dans son édition du 25 novembre, Bluesky ne semble pas encore tout à fait s’apercevoir du nouveau statut qu’il est en train d’acquérir, et, donc, des nouvelles obligations auxquelles il lui faudra se soumettre. Surtout si certains seuils de fréquentation sont franchis.

En particulier, la Commission européenne aimerait bien savoir d’une part le nombre d’utilisateurs que Bluesky a dans l’Union européenne et d’autre part où elle est légalement établie. C’est une règle qui s’impose à tout le monde. Or, Bruxelles constate que « Cette règle n’est pas respectée » par Bluesky en date du 25 novembre 2024.

Le Digital Services Act s'attaque aux GAFAM et aux autres géants du web.  // Source : Numerama
Le Digital Services Act s’attaque aux GAFAM et aux autres géants du web. // Source : Numerama

Dans le cadre du Digital Services Act (DSA), il existe notamment des règles supplémentaires qui s’appliquent aux géants du net. Celles-ci interviennent lorsqu’une plateforme attire à elle au moins 45 millions d’utilisateurs de l’UE par mois (un seuil qui représente 10 % de la population européenne). Des règles, mais aussi des sanctions spécifiques.

Même sans atteindre le cap particulier des 45 millions d’utilisateurs de l’UE, dont Bluesky est encore loin, le Digital Services Act s’applique malgré tout sur d’autres aspects. Et surtout, la Commission européenne attend que soit désigné un représentant de l’entreprise basé dans l’UE, de façon à pouvoir un point de contact sur divers sujets.

Signe que Bluesky n’est pas encore un géant du net, mais qu’il en prend le chemin, il a été rapporté que le nombre d’inscriptions a dépassé la barre des 20 millions le 20 novembre. Au global, Threads est encore devant, avec 275 millions d’usagers actifs mensuels. Mais pour ce qui est de l’audience au jour le jour, Bluesky a réussi à doubler Threads dernièrement.

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