Désormais, il n’est plus possible de prendre des abonnements Internet qui exploitent le réseau cuivre. Du moins est-ce vrai dans certaines communes françaises à compter de ce 31 janvier 2024. Cette date marque le début d’une transition de grande ampleur, qui consiste à délaisser le vieux réseau téléphonique, au profit de la fibre optique.
Un vaste mouvement rappelé par Laure de La Raudière, la présidente de l’Autorité de régulation des communications électroniques (le gendarme des télécoms) –, lors de ses vœux le 23 janvier. Un « changement d’époque », a-t-elle souligné, avec la fibre optique devenant la « nouvelle infrastructure et nouvel accès Internet de référence ».
Le réseau téléphonique commuté (RTC), aussi appelé réseau cuivre, date des années 60. C’est aussi sur lui que repose le « téléphone fixe historique », qui tire aussi sa révérence au profit du réseau IP.
La bascule qui débute ce jour couvre spécifiquement 210 000 locaux répartis dans 162 communes partout en France. Pour cette étape, c’est la fermeture commerciale qui a lieu. Un an plus tard suivra la fermeture technique pour ces mêmes locaux. Par la suite, d’autres communes vont, elles aussi, emprunter le même chemin.
Pour savoir si la fermeture du réseau cuivre concerne votre commune, le gouvernement met à disposition un site web sur lequel il est possible de faire une recherche par code postal. Dans certains cas, la date est déjà renseignée. Dans d’autres, pas encore. L’objectif est de clore ce vaste chantier d’ici à 2030.
À la place de l’ADSL, cap sur la fibre (et la 5G et l’Internet par satellite)
Pour les personnes concernées, la fin de l’Internet par réseau cuivre signifie donc la fin des offres établies sur l’ADSL. À la place, les abonnements qui leur sont proposés reposent sur la fibre optique, mais aussi la 5G ou même l’Internet par satellite. Diverses options sont possibles pour pallier la fin du réseau cuivre de l’ADSL.
Outre l’ADSL, plusieurs autres technologies de communication ont profité du réseau cuivre. Le VDSL et le SDSL, mais aussi le téléphone fixe, le fax, le minitel, la télématique et la télévision, rappelle Orange. Un réseau ancien, qui a plusieurs dizaines d’années d’activité à son service, mais qui ne colle plus aux usages et aux évolutions techniques.
Le retrait progressif de l’ancien réseau est la conséquence d’un changement d’ère. Début 2022, le régulateur observait que la fibre optique doublait pour la première fois l’ADSL en nombre d’accès à Internet en France. Et selon les chiffres de septembre 2023, presque deux tiers (64 %) des abonnements à Internet en haut et très haut débit sont en fibre.
La montée en puissance de la fibre optique offre une opportunité de se dégager d’un réseau qualifié de « vieillissant » par les pouvoirs publics. « Il nécessite des réparations plus fréquentes, et ne permet plus une qualité de connexion Internet suffisante pour accompagner les usages du quotidien », souligne Bercy.
En tant qu’opérateur historique, Orange planche depuis des années sur la fin de l’ADSL. Fin 2023, l’entreprise présentait les grandes lignes de son plan pour délaisser graduellement le réseau cuivre. Comme il possède cette infrastructure, c’est sur lui que reposent des obligations comme le service universel des communications électroniques.
Avant de se lancer, Orange a effectué une première expérimentation de fermeture en mars 2021, avec la commune de Lévis-Saint-Nom — déjà intégralement fibrée depuis 2016. Puis un second test a été lancé dans six autres communes, avec un processus qui s’est achevé en mars 2023.
Mi-2022, Orange avait adressé au gendarme des télécoms un plan de fermeture du réseau cuivre avec un calendrier prévisionnel. Chaque année jusqu’en 2030, de plus en plus de communes françaises devront ainsi être « débranchées » du réseau cuivre. En tout, la manœuvre va concerner 42 millions de locaux.
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