Avec la montée en puissance de la fibre optique, quel avenir pour le réseau cuivre, sur lequel se déploie l’ADSL ? Aucun à long terme, si l’on en croit les plans stratégiques qu’a présenté Orange le 4 décembre et qui couvrent la période de 2020 – 2025. L’opérateur historique prévoit en effet de délaisser graduellement le réseau cuivre au cours de la décennie qui vient, puisque celui-ci n’est plus en mesure de suivre la montée en débit face à des lignes de transmission bien plus performantes.
L’opérateur historique promet que cette transition, qui ne démarrera véritablement qu’en 2023, « se fera de manière très progressive », en tenant compte de la réalité du terrain. La bascule s’étalera sur sept ans, selon les estimations d’Orange. En parallèle, évidemment, le déploiement de la fibre optique se poursuivra. Selon l’observatoire du régulateur des télécoms, on dénombre, au troisième trimestre 2019, plus de 16,7 millions de locaux raccordables en fibre optique (mais seuls 6,4 millions accès sont actifs).
Entretenir le réseau cuivre d’ici là
En attendant 2030, Orange « continuera d’optimiser son réseau cuivre en France », ce qui nécessitera aussi de l’entretenir. Un point sur lequel l’autorité chargée de contrôler le plein respect de la règlementation a parfois exprimé une vive insatisfaction. Il y a un peu plus d’un an, l’ARCEP a mis en demeure l’opérateur pour une qualité de service insuffisante du réseau cuivre, ce qui a entraîné une dégradation pour le service universel, qui relève du service public.
À la suite de cette mise en demeure, Orange s’était exprimé pour expliquer les facteurs, essentiellement externes selon le groupe (intempéries, vols de câbles, travaux de voirie qui sectionnent les lignes, etc.) de cette dégradation, et s’était engagé à redresser la barre le plus vite possible. De son côté, le président de l’ARCEP avait reconnu la position délicate de l’entreprise, qui doit gérer et entretenir plusieurs réseaux en parallèle, alors que l’un d’eux sera abandonné à long terme.
Une bascule à organiser
Au cours de l’été, l’ARCEP relevait que « l’ensemble des opérateurs ont clairement fait le choix de la fibre optique » et que cette tendance, « globale », requiert de réfléchir aux moyens de la développer davantage, mais aussi de se pencher sur la « préparation d’un passage de témoin désormais plausible entre le cuivre et la fibre optique »… à condition que ces nouvelles lignes de transmission soient capables de prendre la succession « de manière pleine et entière ».
En particulier, ajoutait le régulateur, il faut s’assurer que cette bascule n’affecte en aucune façon le niveau de service actuel, qui doit demeurer « satisfaisant » et se donner un cadre pour organiser la fermeture éventuelle du réseau cuivre. L’autorité a rappelé que celui-ci « continue d’accueillir la plus grande partie des utilisateurs et sa qualité de service reste un enjeu structurel, a fortiori dans les zones dépourvues de réseaux fibre optique ». Hors de question, donc, d’agir précipitamment.
La bascule du réseau cuivre, sur lequel est disponible l’ADSL, vers la fibre optique se voit aussi dans un autre dossier : celui de la fin prochaine du téléphone fixe historique.
En effet, le réseau téléphonique commuté (RTC), c’est-à-dire le réseau historique d’Orange, repose sur des paires de fils de cuivre. À la place, Orange souhaite vendre des boîtiers qui font transiter les communications téléphoniques à travers par le réseau IP (Internet Protocol). En somme, pour le dire vite, de les faire passer par Internet, parce qu’Orange explique avoir de plus en plus de mal à s’occuper du RTC. Or, la fibre optique pourra tout à fait accueillir les communications téléphoniques fixes par IP.
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