La PlayStation Portal arrive dans le commerce. Cette simili-console portable, qui n’en est pas vraiment une, a beaucoup intrigué depuis sa présentation ce printemps. Les premiers avis sur la machine arrivent. Revue de presse.

C’est la surprise de l’année, du côté de la PlayStation. Au printemps 2023, Sony a levé le voile sur une vraie-fausse console portable, baptisée PlayStation Portal. Si mois plus tard, voilà que l’appareil fait ses débuts commerciaux. L’engin est vendu à partir du 15 novembre, pour 220 euros. Un prix qui cache une particularité : il faut absolument posséder une PlayStation 5.

En effet, le PlayStation Portal est incapable de fonctionner seul, comme une PSP ou une PSVita (ou même une Switch). C’est en fait une sorte d’écran déporté qui diffuse la partie lancée sur la PS5. Ne comptez pas sur la possibilité de jouer hors ligne ou de miser sur le cloud gaming. Malgré ces restrictions, est-ce que le produit vaut le coup avant d’envisager de l’acheter ?

Les premiers avis sur la PlayStation Portal

À deux jours du lancement officiel de la machine, les premiers retours de la presse commencent à fleurir sur le net. C’est le cas des quatre publications anglophones que sont Polygon, The Verge, Kotaku et PC Mag. Tour d’horizon des impressions de nos confrères d’un appareil qui, de prime abord, n’a pas l’air de faire plus qu’un banal smartphone utilisant Remote Play.

Pour les journalistes de Kotaku qui ont eu en main le PlayStation Portal, la qualité visuelle de l’écran est correcte : « Il ne s’agit pas d’un OLED haut de gamme, mais l’écran LED en haute définition de 8 pouces est net et éclatant ». PCMag est moins conciliant : « L’écran fonctionne comme prévu, mais la résolution HD est plus floue que celle de la plupart des appareils mobiles modernes. »

« Sur le papier, [l’écran] n’est pas impressionnant. Comparé à l’OLED Switch (349,99 $), au Razer Edge (399,99 $) et à de nombreux téléphones actuels, il est encore moins impressionnant », tacle PC Mag. L’écran est même jugé médiocre. Or, compte tenu des spécificités du Portal, qui ne fait guère autre chose qu’afficher des images transmises depuis la PS5, c’est un point faible.

Le PlayStation Portal // Source : Sony
Le PlayStation Portal // Source : Sony

Concernant la connectivité, Kotaku a trouvé le système stable. « Au cours de plusieurs jours de tests, je n’ai rencontré qu’un seul problème de connexion », note le testeur. Polygon prévient que, justement, il faut prendre garde à avoir une connexion Internet performante et un réseau Wi-Fi solide « pour avoir une expérience décente avec la plupart des jeux. »

En raison de sa nature « portable », le PlayStation Portal a un enjeu d’autonomie. Elle devrait convenir largement dans la plupart des cas, estime Kotaku : « J’ai joué pendant environ six heures avec une seule charge et il me reste encore une barre d’autonomie ». Et comme c’est une console surtout pensée et marketée pour du jeu à domicile, c’est bien suffisant.

En revanche, les performances techniques du PlayStation Portal sont anecdotiques. La raison ? La PlayStation 5 fait tout le travail, ce que confirme The Verge : « Ces spécifications n’ont rien d’extraordinaire, mais il ne faut pas oublier que c’est la PS5 qui fait tout le travail ». En la matière, le seul vrai job du Portal, c’est d’avoir un bel écran et une bonne connectivité.

« Ces spécifications n’ont rien d’extraordinaire, mais il ne faut pas oublier que c’est la PS5 qui fait tout le travail »

The Verge

Il faut toutefois noter l’excellente prise en main que l’on a du Portal, un point que PC Mag reconnaît bien volontiers : « Les commandes sont, comme on peut s’y attendre, excellentes, car le Portal réutilise le matériel d’une manette déjà fantastique ». Elle est dans le prolongement de la manette DualSense, conçue par la PS5, considérée comme le meilleur contrôleur jamais conçu par Sony.

Polygon relève aussi une « bonne prise en main », qui permet facilement de « passer autant de temps avec le Portal qu’avec une manette DualSense classique ». Kotaku a quand même noté des poignées « légèrement plus courtes », ce qui « demande un peu de temps pour s’y habituer ». Le testeur explique avoir dû ajuster sa prise en main de temps à autre.

The Verge pointe toutefois une mise en garde à long terme : « Comme il s’agit d’un DualSense standard, ses sticks analogiques risquent de dériver après des mois ou des années d’utilisation intensive ou prolongée ». Autrement dit, le Portal récupère certes les mérites de la conception du DualSense, mais il en hérite aussi les soucis.

Une console à acheter ? Pas sûr

Écran, connectivité, prise en main sont sans doute les trois principaux critères que l’on peut retenir du Portal, compte tenu de ses caractéristiques propres. Est-ce un achat pertinent ? Les avis des médias avancent quelque peu en ordre dispersé. La réponse finale dépend sans doute à la fois de la profondeur de votre porte-monnaie et de votre passion pour PlayStation.

Pour PC Mag, c’est clairement non : le Portal est un appareil « étrangement limité » qui n’a pas réellement sa place en 2023. Il « aurait eu plus de sens il y a 10 ans, lorsque la Wii U était sortie et que son concept était comparable », ajoute le site, qui questionne : comment peut-on prendre cet appareil alors que n’importe quelle manette Bluetooth et n’importe quel smartphone ?

« Je ne vois pas de cas d’utilisation raisonnable pour le Portal qui ne serait pas plus économique, et avec un meilleur écran, avec beaucoup d’autres appareils. En fin de compte, le Portal n’est qu’un écran coincé entre une manette, et pour 200 euros, il devrait être plus que cela », tranche PC Mag. Une position très différente de Kotaku, qui le considère comme un achat plausible.

PlayStation Portal. // Source : Sony
PlayStation Portal. // Source : Sony

« Il s’agit d’un bon choix de cadeau à moins de 200 euros pour le joueur dans votre vie qui monopolise toujours la télévision », écrit le testeur, qui reconnaît espérer des améliorations dans les semaines et les mois à venir. Mais pour l’essentiel, il déclare avoir « été très impressionné par le temps que passé avec Portal jusqu’à présent. »

The Verge partage un avis relativement analogue, avec toutefois une réserve. « Cet appareil est principalement destiné aux inconditionnels de la PlayStation qui veulent un outil simple et dédié pour diffuser des jeux en streaming dans leur maison ». Si la TV occupée ou pour jouer ailleurs, dans la chambre ou la salle de bain. Néanmoins, le prix est jugé excessif.

Polygon, enfin, imagine surtout le coup d’après. « Peut-être que la Portal est un banc d’essai », se demande la publication. Le journaliste estime que ce pourrait être un pas dans le monde des jeux portables, avec, pourquoi pas, une miniaturisation telle de la PS5 pour devenir l’héritière de la Portal. Après tout, la mode est aux jeux et aux consoles portables haut de gamme.

La PlayStation Portal est-elle alors un galop d’essai, une manière de tâter le terrain et de jauger la réponse du marché, à moindres frais, avec une machine qui accueille finalement peu de hardware ? Peut-être. Polygon met en tout cas une bille sur cette hypothèse. Et suggère qu’il vaut sûrement mieux garder ces 200 euros pour la Portal d’après. Si elle voit le jour.

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