Avec son écran externe de 3,4 pouces, le Galaxy Z Flip 5 est potentiellement le smartphone pliant le plus abouti à ce jour. Difficile de résister à son charme, même si Samsung ne réussit toujours pas à livrer un produit parfait.

Difficile de passer à côté si vous observez les publicités dans la rue ou regardez la télévision, Samsung mise plus que jamais sur son Galaxy Z Flip. La marque coréenne, qui est la première à avoir lancé un smartphone pliant en 2019, pense que le moment du téléphone à clapet est (re)venu. Toutes ses dernières campagnes marketing surfent sur le côté « cool » du smartphone pliant, auquel personne n’est censé pouvoir résister.

Avec son Galaxy Z Flip 5, lancé en août 2023, Samsung a de quoi croire en son produit. Son prix de 1 199 euros le rend encore inabordable pour beaucoup (et encore, il est en concurrence avec les iPhone 14 Plus et Galaxy S23+), mais le téléphone à clapet s’améliore sur de nombreux aspects. La promesse de la Samsung est la suivante : le Galaxy Z Flip 5 est simple à transporter, offre des nouvelles manières d’utiliser son smartphone et, surtout, est un objet que l’on est fier de posséder.

Un petit écran qui se prend pour une montre, alors qu’on voulait un téléphone

À première vue, le Galaxy Z Flip 5 ne tente pas de réinventer quoi que ce soit par rapport à ses prédécesseurs. Samsung reste sur un format qu’il maîtrise, à savoir un grand smartphone avec un écran de 6,7 pouces capable de se plier sur lui-même, comme le ferait un coquillage. L’objectif est de transporter un grand écran dans un encombrement réduit, capable de rentrer dans toutes les poches, y compris les plus petites.

En réalité, l’édition 2023 du smartphone-poudrier se distingue sur un point essentiel, et pas des moindres. Pour la première fois, il arbore un écran externe, ou écran de couverture, d’une taille suffisamment grande pour être pratique. Après les 1,1 pouce du premier modèle et les 1,9 pouce des deux suivants, voilà maintenant un « grand » écran de 3,4 pouces qui recouvre la quasi-totalité de la surface apparente du Z Flip 5 quand il est replié. Un changement plus que bienvenu, puisque l’écran externe des anciens Z Flip a très souvent été critiqué, à cause de sa trop petite taille qui le rendait inutile pour autre chose que la consultation de l’heure et des notifications.

Le widget météo sur le petit écran du Galaxy Z Flip 5 est beaucoup plus complet que sur les anciens modèles. // Source : Thomas Ancelle / Numerama
Le widget météo sur le petit écran du Galaxy Z Flip 5 est beaucoup plus complet que sur les anciens modèles. // Source : Thomas Ancelle / Numerama

Sur le papier, ce changement fait du Galaxy Z Flip 5 un appareil 2-en-1. Il est à la fois un grand smartphone comparable à n’importe quel autre terminal haut de gamme sous Android, et à la fois un mini-smartphone au format carré, beaucoup plus facile à manier et mignon. Une proposition similaire à celle de Motorola, qui a court-circuité Samsung avec son Razr 40 Ultra, avec un grand écran de couverture de 3,26 pouces.

Le Samsung à gauche, le Motorola à droite. // Source : Thomas Ancelle / Numerama
Le Samsung à gauche, le Motorola à droite. // Source : Thomas Ancelle / Numerama

Malheureusement, malgré notre excitation à l’annonce du Galaxy Z Flip 5, la réalité du test nous a rapidement fait comprendre que Samsung avait été, comme trop souvent ces dernières années, un peu trop frileux. Le Coréen ne va pas assez loin avec son écran externe, qu’il réduit à un usage secondaire. On a souvent eu l’impression d’avoir une montre connectée sur l’écran externe du Flip, alors que nous espérions profiter d’une vraie expérience smartphone, dans un format réduit. Pour vous aider à mieux comprendre ce que nous reprochons au petit écran du Z Flip 5, voici quelques-unes de nos observations :

  • L’écran externe permet d’accéder à ses notifications et aux réglages rapides, mais on ne peut pas faire grand-chose avec. Pour interagir avec une notification, il faut déplier le smartphone. Pour se connecter à des écouteurs Bluetooth, il faut ouvrir le smartphone. Pour lancer un morceau sur la plupart des services de streaming, il faut ouvrir le smartphone. Même certains réglages liés à l’écran externe, pour régler l’ordre d’apparition des widgets, forcent à déplier l’appareil…
  • Contrairement à Motorola, Samsung ne permet pas d’utiliser le clavier de son choix sur l’écran externe du Z Flip 5. Le clavier Gboard de Google ne fonctionne pas ici, il faut utiliser une version réduite du clavier de Samsung. Une nouvelle fois, cela incite à déplier le téléphone pour accéder au vrai clavier.
  • Certains boutons virtuels sont trop petits. Par exemple, si l’empreinte digitale ne fonctionne pas, le code numérique à l’écran force à se concentrer pour bien viser les nombres.
Le clavier du Samsung Galaxy Z Flip 5 // Source : Thomas Ancelle / Numerama
Le clavier du Samsung Galaxy Z Flip 5 est suffisamment grand pour être pratique, mais il est impossible de le changer. // Source : Thomas Ancelle / Numerama

Par défaut, Samsung propose plusieurs « widgets » compatibles avec son écran externe. Météo, contacts, nombre de pas, minuteur… C’est sympa, mais ce n’est pas ce que nous espérions retrouver sur le Z Flip 5.

Quid de l’accès à ses applications ? C’est, là encore, incompréhensible. Moins de 10 applications sont compatibles avec l’écran de couverture, et certains choix n’ont aucun sens (Netflix sur 3,4 pouces, sérieusement ?). L’accès au widget « applications » nécessite d’ailleurs de se rendre dans les réglages « Labs » du téléphone, cachés dans les « fonctions avancées ». On sent que Samsung ne savait pas trop où aller avec les applications, d’où sa frilosité.

Pour activer les applications sur l'écran externe, il faut bidouiller. Il y a les applications officielles à gauche, et celles que l'on peut ajouter en installant un logiciel soi même à droite.
Pour activer les applications sur l’écran externe, il faut bidouiller. Il y a les applications officielles à gauche, et celles que l’on peut ajouter en installant un logiciel soi même à droite. // Source : Numerama

Autre preuve, qui va dans notre sens : dans le Galaxy Store, en téléchargeant l’application Good Lock (l’app utilisée par Samsung pour ses tests) et en installant la surcouche MultiStar, on peut débloquer dans un menu caché (appelé « I <3 Galaxy foldables », ça ne s’invente pas) un widget. Celui-ci permet d’installer toutes ses applications sur l’écran externe, y compris des jeux ou des logiciels tiers (Instagram, Messenger, TikTok, Uber, Google Home…). Une fois installé, tout fonctionne parfaitement, comme nous l’aurions souhaité par défaut.

Notre conclusion est la suivante : Samsung ne savait pas quoi faire au lancement et a choisi la pire option, à savoir brider le logiciel de son Galaxy Z Flip 5. Nous sommes prêts à parier qu’une future mise à jour du téléphone activera le support de toutes les applications sur l’écran externe du smartphone. Mais, en l’état, on a juste une grosse montre connectée, avec des widgets simplement plus beaux que l’année dernière (et un clavier pour répondre aux messages, quand même). Comme le Z Flip 4, le Z Flip 5 est fait pour être déplié, même s’il a le potentiel de devenir l’appareil 2-en-1 dont on rêve tant.

Un format toujours aussi pratique, avec une belle amélioration

Passé l’écran externe, le Galaxy Z Flip 5 est conforme aux précédentes générations du smartphone pliant de Samsung. C’est un appareil extrêmement plaisant à utiliser, grâce à sa taille et sa qualité de fabrication. Samsung sait comment fabriquer d’excellents produits, aussi bien d’un point de vue matériel que logiciel.

En guise d’exemple, il y a une chose que Samsung propose et que nous n’avons retrouvée sur aucun autre smartphone pliant concurrent : la possibilité de convertir n’importe quelle application pour s’adapter aux propriétés uniques de l’appareil. Prenons l’application de myCANAL qui, contrairement à YouTube, n’est pas pensée pour le « Flex Mode » de Samsung, qui permet d’utiliser le smartphone à moitié plié, comme un ordinateur portable, pour regarder une vidéo avec les deux mains libres.

Grâce à Samsung, un petit bouton en bas à gauche de l’écran apparaît quand on plie le smartphone dans myCANAL. Un simple appui permet de faire basculer l’application en haut de l’écran, avec un trackpad à la place en bas. C’est très ingénieux, puisque cela permet d’exploiter pleinement son Z Flip 5, sans forcer les développeurs à repartir de zéro.

Samsung Galaxy Z Flip 5 // Source : Thomas Ancelle / Numerama
Grâce à l’ingéniosité de Samsung, myCANAL bascule sur le haut de l’écran en quelques secondes. // Source : Thomas Ancelle / Numerama

D’un point de vue du matériel, Samsung profite de cette génération 2023 pour régler un des deux problèmes posés par le format pliant de ses appareils : le fait qu’ils ne pouvaient pas se replier totalement. Les Galaxy Z sortis entre 2019 et 2022 se fermaient en V, avec une épaisseur variable d’un bout à l’autre du smartphone. Le Z Flip 5 de 2023 se plie lui symétriquement, grâce à une charnière en goutte d’eau, qui protège son écran tout en lui permettant de se tordre plus. De quoi rendre le produit encore plus sexy. Il faut être de mauvaise foi pour penser qu’un Z Flip 5 est trop gros pour être facile à transporter… En poche, aucun appareil ne sait se faire aussi discret.

Plié, le Samsung Galaxy Z Flip 5 est parfaitement plat. Cela embellit sa finition. // Source : Thomas Ancelle / Numerama
Plié, le Samsung Galaxy Z Flip 5 est parfaitement plat. Cela embellit sa finition. // Source : Thomas Ancelle / Numerama

Il ne faut pas sous-estimer le Galaxy Z Flip 5

Enfin, nous voulions évoquer les performances. À 1 199 euros, le Galaxy Z Flip 5 est-il cher pour son design, ou pour ce qu’il a dans le ventre ?

La réponse va vous décevoir, puisqu’il s’agit des deux. Le Galaxy Z Flip 5 coûterait certainement moins cher avec un seul écran qui ne se plie pas, mais ses composants sont aussi dignes du haut de gamme. Processeur Snapdragon 8 Gen 2, compatibilité 5G, support des réseaux Wi-Fi 6E (on a testé, avec un test de débit au-dessus des 950 Mbps dès le premier essai), recharge sans-fil dans les deux sens, écran très lumineux… Il fut un temps où l’achat d’un téléphone pliant s’accompagnait de sacrifices techniques, ce n’est presque plus le cas aujourd’hui.

Quand il est déplié, le Samsung Galaxy Z Flip 5 a l'air d'un smartphone normal. Il est tout aussi complet. // Source : Thomas Ancelle / Numerama
Quand il est déplié, le Samsung Galaxy Z Flip 5 a l’air d’un smartphone normal. Il est tout aussi complet. // Source : Thomas Ancelle / Numerama

Pourquoi presque ? Parce que, photographiquement, le Galaxy Z Flip 5 est un cran au-dessus de ce que l’on trouve habituellement à cette gamme de prix. En comparaison avec l’incroyable Galaxy S23 Ultra de Samsung, le meilleur smartphone pour la photo aujourd’hui, le double module caméra du Flip fait grise mine. Ses photos sont honorables, mais on attend au moins un zoom optique x2 ou x3 dans un appareil aussi cher aujourd’hui. C’est son seul point véritablement négatif.

Grand-angle Ultra-grand angle

Quid de l’autonomie, longtemps un point faible des Galaxy Z Flip ? Nous avons terminé toutes nos journées de test entre 35 et 15 % d’autonomie restante, en le rechargeant chaque nuit. Ce n’est pas incroyable, mais c’est loin d’être mauvais.

Bien sûr, il y a encore quelques points sur lesquels Samsung peut s’améliorer. Le pli au milieu de l’écran, toujours visible quand il y a beaucoup de lumière et gênant au toucher, devrait être une des priorités de la marque coréenne. Nous ne serions aussi pas contre une refonte de certains éléments esthétiques, comme le centre de notifications, qui n’est vraiment pas très beau sur les smartphones Samsung… Mais, ce ne sont que des détails, la réalité est que le Galaxy Z Flip 5 est aussi cool qu’excellent (et le sera encore plus le jour où son écran externe sera débridé).

Prix et disponibilité du Samsung Galaxy Z Flip 5

Le Samsung Galaxy Z Flip 5 est commercialisé à partir de 1 199 euros, avec 256 Go de stockage. La version la plus chère, avec 512 Go, coûte 1 339 euros. 

Le verdict

Pendant longtemps, choisir un téléphone pliant pouvait s’apparenter à un caprice. Ces produits, y compris ceux de Samsung, étaient trop imparfaits pour pouvoir parfaitement remplacer un téléphone « normal ». Mais l’envie d’être plus « cool » pouvait justifier le fait de passer à la caisse.

Avec le Galaxy Z Flip 5, Samsung se rapproche du moment où ses smartphones pliants seront vraiment parfaits. Pratique, ultra-performant et presque sans défauts (le pli au milieu de l’écran en reste un), le Galaxy Z Flip 5 est un excellent smartphone haut de gamme, que l’on peut sans problème recommander à quiconque hésiterait avec un smartphone haut de gamme plus classique. Dommage qu’il ne passe pas sous les barres des 1 000 euros, mais son prix de 1 199 euros n’en fait pas non plus un ovni dans sa catégorie, d’autant plus qu’il faut s’attendre à d’importantes baisses de prix.

Notre principale déception avec ce produit concerne son écran de couverture, sur le papier extrêmement prometteur, mais volontairement limité par Samsung d’un point de vue du logiciel. Si une future mise à jour de One UI fait de l’Android du petit écran un vrai système d’exploitation, et non pas une page dédié à l’affichage de widgets, alors le Galaxy Z Flip 5 deviendra réellement imbattable. En attendant, il donne l’impression que Samsung n’est pas allé au bout de son idée.

Source : Numerama

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