C’est la douche froide : pour la première fois de son histoire, les résultats de Meta, la maison mère de Facebook, sont dans le rouge. L’entreprise a partagé les résultats du deuxième trimestre 2022 le 27 juillet, et a annoncé que son chiffre d’affaires pour la période, de 28,8 milliards de dollars, avait baissé de 1% par rapport à 2021.
L’entreprise de Mark Zuckerberg traverse une période extrêmement difficile, dans un contexte de récession mondiale et alors que les révélations de Frances Haugen à l’occasion des Facebook Files, fin 2021, ont à nouveau porté un coup à sa réputation. Mais le pire pourrait cependant toujours être à venir pour Meta.
Des pertes de plusieurs milliards
Le chiffre d’affaires de Meta n’est pas le seul indicateur dans le rouge : l’entreprise a aussi enregistré une chute de son bénéfice net de 36 %, à 6,7 milliards de dollars. La section « Reality Labs », qui produit les casques de réalité virtuelle du groupe et qui est en charge du développement du métaverse, a également enregistré une perte de 2,8 milliards de dollars pendant ce trimestre.
Ces mauvais résultats étaient attendus. « Ils reflètent la faible demande publicitaire que nous avons expérimentée pendant le deuxième trimestre », a indiqué le directeur financier du groupe dans le communiqué de presse. « Nous nous attendons également à ce que les résultats de Reality Labs soient encore plus faibles au prochain trimestre », est-il précisé.
L’étendue des pertes de Meta et les sombres perspectives pour son futur sont deux facteurs très inquiétants pour le groupe. Le directeur financier a même annoncé qu’en prévision d’un « environnement économique difficile », les recrutements au sein de Meta avaient été réduits. La seule bonne nouvelle que le groupe peut retenir de ce trimestre reste l’augmentation du nombre d’utilisateurs de ses services. Alors qu’en février, Facebook avait annoncé avoir perdu une partie de ses utilisateurs, la tendance semble avoir été inversée : le nombre d’utilisateurs quotidien de Facebook augmenté de 3%, à 1,97 milliard.
Le plus dur est probablement à venir
Mais cette bonne nouvelle ne va sans doute pas suffire pour sauver le groupe, qui doit faire face à plusieurs challenges. Le premier concerne ses revenus, durement touchés par le mécanisme d’App tracking transparency mis en place par Apple, qui permet aux propriétaires d’iPhone de limiter le pistage des applications — et donc, le suivi publicitaire des annonceurs. The Verge estime que le réseau social a perdu 10 milliards à cause de cette mesure.
Autre point noir : le métaverse, sur lequel repose désormais une grande partie des ambitions de Mark Zuckerberg, n’est pas prêt. Outre le fait que Reality Labs accumule les pertes, le groupe a calculé que la section ne serait pas rentable avant au moins la fin de la décennie. Il faut donc encore s’attendre à des pertes sur le long terme avant que Meta ne puisse espérer voir des bénéfices — s’il y en a un jour.
Enfin, la grande menace sur Facebook et Instagram vient de TikTok, qui grignote de plus en plus de parts de marché sur les utilisateurs les plus jeunes. Afin d’y répondre, Meta a pris la décision de faire d’Instagram un réseau de plus en plus centré sur la vidéo et sur les recommandations, en essayant de mettre au point son propre algorithme pour concurrencer celui de TikTok. Seulement, la mesure divise, et certaines des plus grandes stars du réseau social, Kim Kardashian et Kylie Jenner, l’ont ouvertement critiqué.
Pour répondre à tous ces challenges, Mark Zuckerberg n’a pour l’instant pas présenté de nouveau business plan, ni annoncé une grande réorientation. Il a, par contre, gentiment appelé ses employés les moins motivés à démissionner, car « il y a probablement un tas de personnes dans l’entreprise qui ne devraient pas être ici », comme il l’a annoncé lors d’un meeting. Pas sûr que mettre plus de pression sur les épaules des employés de Meta soit la meilleure réponse à tous ces problèmes — mais au moins, les choses sont claires.
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