Se dirige-t-on vers une crise économique mondiale ? Les unes après les autres, les grandes entreprises tech semblent se préparer à ce scénario. Toutes publient des résultats décevants et indiquent s’attendre à pire dans un contexte de guerre en Ukraine, de Covid-19 toujours présent, de pénurie des composants et de prix en hausse partout dans le monde. Les « GAFAM », qui ont battu des records pendant la pandémie, paraissent moins confiants qu’autrefois et comptent diminuer leurs embauches en attendant de pouvoir mesurer la réalité de la situation, tout en resserrant la vis sur certains points comme le télétravail.
Chez Meta aussi, on s’attend à vivre des mois difficiles. Dans un long article très bien documenté, The Verge raconte la séance de questions/réponses organisée par Mark Zuckerberg le 30 juin. Le patron de Facebook, qui ne se prêtait plus à cet exercice depuis plusieurs mois, est très pessimiste.
Un appel aux démissions qui dérange
« De manière réaliste, il y a probablement un tas de personnes dans l’entreprise qui ne devraient pas être ici ». Cette petite phrase, prononcée par Mark Zuckerberg pour expliquer que son entreprise doit se préparer à une période compliquée, n’a pas été appréciée par les employés de Meta. « Je pense que certains d’entre vous pourraient dire que cet endroit n’est pas pour eux. Et cette auto-sélection me convient » rajoute le créateur de l’entreprise, qui espère vraisemblablement que des employés partiront d’eux-mêmes pour ne pas avoir à licencier.
Cette phrase traduit l’ambiance globale chez Meta où la majorité des employés n’est désormais plus convaincue que l’entreprise aura un bel avenir, alors que l’ascension de TikTok et les dégâts causés par la politique anti-tracking d’Apple ont toujours un impact aujourd’hui. Meta a perdu subitement des milliards de dollars et ses projets pour se relancer, comme le métavers, ne payeront probablement pas avant la fin de la décennie (s’ils payent un jour). Le groupe vient d’ailleurs d’augmenter le prix de son casque de réalité virtuelle le plus populaire, le Quest 2, alors qu’elle espérait jusque-là rendre la VR accessible.
Sur Workplace, le Facebook réservé aux employés de Meta, la prise de parole de Mark Zuckerberg a suscité de vives réactions : « Je ne vois pas les gens autour de moi se relâcher ou quoi que ce soit » confesse un employé. « Honnêtement, entendre « certains d’entre vous n’ont pas leur place ici » de la part d’un leader au lieu de « Voici les défis, rassemblons-nous et surmontons-les » est décourageant et n’est peut-être pas la meilleure façon de faire passer ce message ». L’autorité de Mark Zuckerberg, qui a d’ailleurs annulé certains congés et se montre moins ouvert au télétravail, est contestée. Certains s’inquiètent aussi de la nouvelle politique de Meta qui embauche moins de stagiaires qu’avant, au risque de laisser les jeunes talents partir chez la concurrence.
Les défis de Meta
Malgré tout, 77 % des employés de Meta continueraient de recommander l’entreprise en tant que lieu de travail, preuve que tout n’est pas 100 % négatif. Les employés s’inquiètent tout de même de la nouvelle culture de travail voulue par Zuckerberg qui, autrefois militant du télétravail, dénonce désormais des employés qui prendraient des rendez-vous personnels en pleine journée et ne travailleraient plus efficacement. La période d’instabilité économique inquiète Meta qui, dans le meilleur des cas, s’attend à une embellie dans un an.
Dans les prochains mois, Meta devrait aussi connaître un important remaniement dans sa direction. Mark Zuckerberg restera, mais ses bras droits vont changer. Sheryl Sandberg s’en va, après 14 ans dans le fauteuil de numéro 2. Meta, de son côté, va continuer de tout miser sur un métavers qu’il imagine comme successeur de l’Internet moderne.
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