Après une année 2025 riche, que pouvons-nous attendre de 2026 du côté de la science ? Entre événements annoncés et progrès espérés, un petit aperçu de ce à quoi pourrait ressembler l’année à venir en matière de recherche.

La divination est un exercice périlleux, mais nous allons tout de même essayer de voir ce qui nous attend pour l’année 2026 sur le plan scientifique. Si certaines dates sont attendues, voire assurées, d’autres percées sont un peu moins certaines. Cela n’empêche pas, cependant, d’avoir quelques indices sur la suite des évènements.

Fusion nucléaire : des avancées continues

L’année 2025 a été marquée par d’impressionnants développements autour de la fusion nucléaire, notamment cette équipe française qui a réussi à maintenir un plasma stable pendant 22 minutes, un record. Mais le mythe d’une énergie propre et illimitée est encore loin de devenir une réalité.

Uniquement aux États-Unis, les investissements dans ce secteur atteignent les 10 milliards de dollars, et même le géant de l’intelligence artificielle, Nvidia, se lance aussi dans la course, ce qui peut faire croire à des progrès à venir, au vu de la consommation d’électricité en forte hausse à travers le monde.

Si les recherches concernent surtout les technologies du type tokamak ou stellarator, d’autres pans sont étudiés, particulièrement autour des capacités de simulation du plasma, afin d’avoir une idée plus précise de comment s’y prendre pour atteindre le but recherché.

IA : adieu le texte, place aux « World Models »

L’intelligence artificielle a sans doute été un pan majeur de la science en 2025, et d’ailleurs dans les quelques années précédentes également. 2026 ne devrait pas échapper à la règle. On s’attend à des progrès sur les performances des grands modèles de langage, mais aussi des IA génératives capables de mieux raisonner.

Chez Meta, on annonce même la fin du modèle de langage au profit du « world model », un nouveau programme capable d’engranger un million d’heures de vidéo et autant d’images, ce qui le rendrait capable de prédire des actions, et ainsi servir d’outil crucial pour la robotique.

Vera C. Rubin : la plus grande caméra du monde entre en scène

Dès sa mise en service en 2025, l’observatoire Vera C. Rubin a surpris les spécialistes avec des données d’une qualité invraisemblable, en partie grâce à sa caméra ultra-haute-définition, la plus grande caméra du monde, qui va scanner le ciel de l’hémisphère sud pendant les dix prochaines années.

Au-delà de ses recherches portant sur les galaxies et les autres objets les plus lointains de nous, qui remontent aux débuts de l’Univers, le télescope chilien pourra aussi détecter des astres beaucoup plus proches comme des astéroïdes et des comètes.

Une des images prises par la caméra du télescope. // Source : Observatoire Vera-C.-Rubin
Une des images prises par la caméra du télescope. // Source : Observatoire Vera-C.-Rubin

Parmi les espoirs qui l’entourent, il y a la possibilité de détecter de nombreux objets venus d’un autre système solaire, à l’instar de la comète 3I/Atlas qui a marqué les six derniers mois de 2025. Peut-être sommes-nous entourés d’astres venus d’ailleurs sans le savoir.

SpaceX : l’année de vérité pour le Starship

« Starship part pour Mars fin 2026 ». La promesse est signée Elon Musk, il y a moins d’un an. Et si nous sommes désormais habitués aux déclarations beaucoup trop optimistes du fondateur de SpaceX, il y a toujours de quoi être surpris.

2026 pourrait être une année importante pour le Starship, même si un voyage vers la planète rouge semble assez peu probable. Pour commencer, il faudrait réussir le vol 12 attendu en début d’année. Ce qui s’avère déjà délicat après la perte d’un booster pendant un test au sol.

Ce vol très attendu doit être le premier du Starship v3, un nouveau modèle légèrement modifié qui n’a pas encore pu faire ses preuves. Et ce alors que la confiance des investisseurs et du gouvernement américain en SpaceX est en berne. Il a même été demandé de revoir les missions lunaires impliquant le Starship au profit d’autres technologies plus sûres. Dans ce contexte, il faudrait que 2026 soit une année de rebond pour l’entreprise afin d’éviter la catastrophe.

Artémis II : le retour des humains sur la Lune, ou presque

Chez Artémis II, pas besoin de Starship ! La première mission lunaire habitée depuis plus d’un demi-siècle doit avoir lieu en ce début d’année. Les quatre astronautes ne se poseront pas sur notre satellite, mais vont bel et bien partir à bord du vaisseau Orion, faire un tour autour de la Lune et revenir sur Terre.

L'équipage d'Artémis II. // Source : James Blair (photo recadrée et modifiée avec Canva)
L’équipage d’Artémis II. // Source : James Blair (photo recadrée et modifiée avec Canva)

Hautement symbolique, Artémis II est le premier segment habité du programme américain Artémis qui prévoit, non seulement, le retour des vols habités vers la Lune, mais aussi et surtout, sur le plus long terme, une installation durable via une base lunaire. À moins que la Chine n’y parvienne en premier. C’est une possibilité à prendre au sérieux.

Le spectacle de l’année : une éclipse totale en Europe

Parmi les événements de cette liste, certains sont loin d’être assurés d’avoir lieu en 2026, mais ici, on est sur une valeur sûre : une éclipse. Nous allons bel et bien connaître une éclipse totale de Soleil le 12 août prochain.

Cela signifie que la Lune passera exactement devant le Soleil et le masquera entièrement… Mais ce spectacle ne sera pas complètement visible depuis la France métropolitaine ! D’ici, nous verrons un léger croissant de Soleil se détacher, ce qui gâchera un peu le phénomène.

En revanche, il sera possible de voir une véritable éclipse totale depuis la Russie, puis le Groenland, la côte ouest de l’Islande, puis le nord de l’Espagne, jusqu’aux Baléares. De quoi avoir quelques mois de marge pour planifier vos prochaines vacances d’été.

CRISPR-Cas9 : les ciseaux génétiques face à leur destin

Annoncé comme une révolution depuis maintenant plus d’une décennie, l’outil de manipulation génétique CRISPR-Cas9 devrait connaître une avancée conséquente durant l’année 2026.

Cette technique parfois surnommée « ciseaux génétiques » qui consiste en une manipulation de certaines séquences du génome est au centre de grandes ambitions pour la médecine et l’année prochaine verra le lancement de deux essais cliniques très attendus.

Le ciseau génétique. // Source : Pixabay, montage Numerama
Le ciseau génétique. // Source : Pixabay, montage Numerama

Cela concerne notamment les traitements des enfants en bas âge qui souffrent de sévères maladies génétiques. Des travaux qui avaient déjà été couronnés de succès en 2025 avec le cas KJ Muldoon, un enfant atteint d’une maladie rare sauvé grâce à cette méthode. D’autres tests sur le même protocole doivent donc avoir lieu, comme à Philadelphie.

Une simple prise de sang pour dépister le cancer ?

2026 pourrait signer une avancée majeure dans la lutte contre le cancer. Cela concerne une expérimentation au Royaume-Uni qui doit rendre ses conclusions en cours d’année. Il s’agit de l’identification de petits morceaux d’ADN qui se retrouvent dans le sang lorsqu’un organisme contient des cellules cancéreuses.

Cela pourrait être détecté avec une seule prise de sang couvrant une cinquantaine de types de cancer, et ce, avant même le début des premiers symptômes. Pour l’instant, 140 000 participants ont été impliqués dans un premier essai clinique, et s’il est prometteur, on s’attend à un déploiement rapide des tests dans différents hôpitaux du pays.

Entre conquête spatiale, intelligence artificielle et médecine de précision, 2026 s’annonce donc comme une année charnière. Rendez-vous dans douze mois pour voir si ces promesses ont été tenues.

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