Le budget de l’Inde pour la mission Chandrayaan-3 sur la Lune peut sembler modeste. Certains films sur le thème de l’espace ont coûté plus cher que cette véritable sonde spatiale.

Une nouvelle page de l’histoire spatiale s’est écrite le mercredi 23 août 2023 : pour la première fois, l’Inde est parvenue à atterrir sur la Lune. Depuis cette arrivée en douceur sur la Lune, tout se passe comme prévu : le rover Pragyan a été déployé et roule sur la surface de l’astre. L’enjeu est important pour l’Inde, qui a investi pour devenir le quatrième pays à se poser sur la Lune, et le premier à y atterrir très proche du pôle sud.

Toutefois, la somme allouée à la mission semble presque « dérisoire » quand on la compare aux investissements colossaux réalisés pour certains blockbusters… sur le thème de l’espace. C’est la comparaison dont se sont amusés plusieurs médias, comme The Economic Times ou la newsletter Morning Brew : l’Inde a moins dépensé pour envoyer une sonde sur la Lune que Warner Bros pour réaliser le film Gravity. La comparaison vaut aussi avec Interstellar ou Seul sur Mars.

Interstellar et Seul sur Mars ont chacun coûté plus cher que Chandrayaan-3

Le budget de l’Inde pour retenter un atterrissage sur la Lune était en réalité assez serré : l’ISRO, l’agence spatiale indienne, a dépensé 75 millions de dollars pour la mission Chandrayaan-3. À titre de comparaison, voici le budget de plusieurs films consacrés au thème de l’espace :

  • Gravity (Warner Bros), sorti en 2013, a coûté 100 millions de dollars
  • Interstellar (Warner Bros), sorti en 2014, a coûté 165 millions de dollars,
  • Seul sur Mars (Scott Free Productions), sorti en 2015, a coûté 108 millions de dollars.
Seul sur Mars. // Source : 20th Century Fox
Les patates de Seul sur Mars, un film à 108 millions de dollars. // Source : 20th Century Fox

Sur le réseau social X (Twitter), les internautes se sont amusés de la comparaison entre le budget de ces films et celui de la mission indienne.

Au-delà de cette comparaison qui prête à sourire, l’Inde se démarque par la réussite d’une mission dont le budget est relativement faible, par rapport aux dépenses d’autres missions spatiales. En 2022, la Chine avait dépensé 12 milliards de dollars pour son programme spatial. Aux États-Unis, la Nasa aurait un budget d’environ 93 milliards de dollars pour le programme Artémis — il s’agit certes d’un programme habité, qui s’étend jusqu’en 2025, mais cela donne une bonne idée des écarts de budget. La Russie aurait dépensé environ 200 millions de dollars pour la mission Luna-25, qui s’est crashée sur la Lune le 20 août.

La manière dont l’ISRO est parvenue à atteindre son objectif lunaire, malgré un budget moins colossal que ses homologues, sera peut-être mise à l’épreuve à l’avenir. L’agence spatiale indienne a beaucoup de projets. Elle doit lancer sa première mission d’observation du Soleil, ADITYA-L1, en septembre 2023. L’Inde se prépare également à LUPEX, une autre mission d’exploration lunaire organisée avec le Japon.

Surtout, l’Inde compte bien envoyer un jour un astronaute dans l’espace par ses propres moyens, avec le projet Gaganyaan, qui impliquerait le développement d’un vaisseau spatial pouvant être habité par trois passagers. Ambitieux, et assurément, très coûteux.

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