Après s’être posée sans heurts très près du pôle sud de la Lune, la mission indienne Chandrayaan-3 a réussi à déployer le petit rover Pragyan. L’astromobile roule sur la Lune, mais pour quoi faire ?

L’Inde est devenue le quatrième pays à se poser à se poser sur la Lune, le 23 août 2023 : aux alentours de 14h (heure de Paris), l’atterrisseur de Chandrayaan-3 a atterri à proximité du pôle sud lunaire. L’ISRO, l’agence spatiale indienne, avait tout prévu pour faire vivre en temps réel cette étape clé de la mission Chandrayaan-3, désormais inscrite dans l’histoire de la conquête spatiale.

« Le rover de Chandrayaan-3 est descendu de l’atterrisseur et l’Inde s’est promenée sur la Lune ! », a fièrement annoncé le compte X (Twitter) de l’ISRO le 24 août. Pour l’instant, l’agence spatiale n’a pas publié de photos de l’astromobile, baptisé Pragyan, en train de rouler sur la surface lunaire. La dernière image officielle partagée par l’ISRO montre partiellement le site d’atterrissage de Chandrayaan-3, avec un morceau de l’atterrisseur et son ombre projetée sur le sol.

Pas de temps à perdre pour le rover indien sur la Lune

Le temps est déjà compté pour la mission indienne, à peine arrivée sur place. Comme le rappelle le médiateur scientifique Pierre Henriquet sur X, Chandrayaan-3 a été conçue pour fonctionner uniquement une journée lunaire, soit environ 2 semaines terrestres. Il était donc important pour l’ISRO de ne pas perdre de temps avant de déployer son engin roulant sur la Lune.

À quoi serviront les déambulations de Pragyan ? Le rover de la mission Chandrayaan-3 doit d’abord démontrer que l’Inde est capable de réaliser « un déplacement en toute sécurité sur la surface lunaire », peut-on lire sur le site de l’ISRO. Pour la conception de Pragyan, l’Inde s’est inspirée d’un rover américain, Sojourner, qui avait été déployé par la Nasa sur Mars en 1997 — il était alors le premier véhicule roulant utilisé sur une autre planète du système solaire. Pragyan pèse environ 26 kg et avance sur 6 roues.

Le rover de Chandrayaan-3 sur la Lune, vue d'artiste. // Source : Capture d'écran YouTube Industan Times
Le rover de Chandrayaan-3 sur la Lune, vue d’artiste. // Source : Capture d’écran YouTube Industan Times

Des analyses chimiques au programme

Son objectif est également scientifique, avec des analyses chimiques à mener sur la Lune. Le rover embarque des caméras, installées sur sa face avant, ainsi que deux instruments : un spectroscope laser LIBS et un spectroscope X à particule alpha APIXS, qui doivent servir à « déterminer la composition élémentaire à proximité du site d’atterrissage » (le premier instrument étudiant la surface lunaire et le second les roches).

Pour l’Inde, l’atterrissage de Chandrayaan-3 et le déploiement du rover sont des réussites très importantes. Après le crash de la mission Chandrayaan-2 en 2019, les attentes étaient grandes. Les progrès de Chandrayaan-3 sont d’autant plus scrutés, après l’échec tout récent d’une autre mission lunaire : 3 jours avant l’atterrissage de l’Inde sur la Lune, la Russie a perdu sa mission Luna-25. Même en 2023, des décennies après les toutes premières missions lunaires, il reste difficile de se poser sur la Lune.

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