Les derniers développements de la série The Mandalorian font naître une théorie : et si la série permettait de justifier le scénario très décrié de L’Ascension de Skywalker, en lui donnant de l’épaisseur ?

The Mandalorian va-t-il être l’occasion pour Lucasfilm et Disney de crédibiliser les choix scénaristiques de la troisième trilogie de Star Wars, qui ont fortement divisé le public ? En visionnant le troisième épisode de la saison 3 de la série, sortie le 15 mars, c’est l’impression qui a prédominé lors d’une scène, proposée juste après le prologue. On vous explique. Gare aux spoilers !

Grogu dans The Mandalorian // Source : Disney+
Grogu dans The Mandalorian // Source : Disney+

Le clonage, champ de recherche de l’Empire

Dans l’épisode, on quitte momentanément les péripéties du Mandalorien pour se focaliser sur la trajectoire d’un autre personnage, le Docteur Pershing. Vous l’avez déjà vu dans la série : il est apparu à quelques reprises dans les deux premières saisons. Mais cette fois, il a droit à toute l’attention des scénaristes, puisqu’il est au cœur des péripéties. On ne voit que lui, ou presque.

Au moment où on le retrouve, le Dr Pershing tient un discours de rédemption sur ses actes passés (c’est un ancien de l’Empire galactique, qui est désormais amené à travailler — sous surveillance — pour la Nouvelle République). Il défend néanmoins l’intérêt et la pertinence de ses travaux : à ses yeux, ils ont été détournés à des fins malveillantes, mais demeurent valides.

Très vite, on comprend que l’intéressé travaillait sur la technique du clonage. Après un drame personnel, le Dr Pershing s’est voué corps et âme à ce champ d’études. Il a notamment fondé ses travaux des Kaminoens, dont la compétence dans ce domaine était maximale : ce sont eux qui sont à l’origine de l’armée des clones de la République, dans la prélogie.

Le Dr Pershing en plein discours dans The Mandalorian // Source : Disney+
Le Dr Pershing en plein discours dans The Mandalorian. // Source : Disney+

Durant son discours, le Dr Pershing précise deux points : d’abord, un seul brin d’ADN suffit à cloner un individu. Ensuite, il est possible de combiner divers brins pour créer des répliques incorporant les meilleurs attributs des deux donneurs. Du moins, ce deuxième point était au centre des recherches du généticien. On ignore s’il y était parvenu à ce moment-là.

À ce moment de la série, nous sommes cinq ans après les évènements du Retour du Jedi, l’épisode VI des films de Star Wars. L’Empereur Palpatine a été vaincu : son corps a été précipité par Dark Vador dans un puits d’aération de l’Étoile de la Mort. Tout le monde le pense évidemment mort, que ce soit de la chute, ou bien de l’explosion de la station spatiale.

Et revoilà Palpatine, sans crier gare

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Pourtant, trente-deux ans après Le Retour du Jedi, Palpatine fait son retour. Plus exactement, c’est un clone du dictateur qui revient. Sa survie n’a jamais été évoquée depuis l’épisode VI. La nouvelle trilogie n’en parle qu’au troisième volet, sorti en 2019. Avant L’Ascension de Skywalker, cette réalité n’existe ni pour l’épisode VII (Le Réveil de la Force) ni pour l’épisode VIII (Les Derniers Jedi).

C’est lors troisième film que l’on apprend le stratagème de Palpatine : créer dans le plus grand des secrets des clones de lui-même, pour échapper à la mort. Ce plan, est-il indiqué, a été mis en place durant son règne sur la planète Exegol. On ignore les liens de Pershing avec ce projet. Toujours est-il que l’existence des travaux du généticien prouve l’intérêt de l’Empire pour le clonage.

Le prétexte du grand projet secret échafaudé au nez et à la barbe de tout le monde constitue la justification centrale pour faire revenir Palpatine d’entre les morts. Une pirouette scénaristique, pour certains. Un manque criant d’originalité pour d’autres, car reconvoquer une ancienne figure maléfique a été le signe, pour une partie du public, de la faiblesse du scénario de cette trilogie.

Lucasfilm
Il était censé être mort, mais non. // Source : Lucasfilm

Ce manque de cohérence et d’homogénéité dans l’histoire des trois films a diverses explications. Du côté de la production, le passage d’un cinéaste à l’autre a donné le sentiment que chacun écrivait son propre récit, sans tenir vraiment compte des développements précédents. Pour ne rien arranger, l’épisode IX, qui a fait revenir Palpatine, a souffert d’un changement de réalisateur.

L’épisode VII a été réalisé par J. J. Abrams. Il a fait de Snoke le grand méchant de son récit. L’épisode VIII a été confié à Rian Johnson. C’est avec ce film que le cinéaste tue Snoke. Arrive l’épisode IX. Colin Trevorrow, qui travaillait depuis deux ans sur ce film, est remercié en 2017 pour des « différends créatifs » — la réécriture de son script par un tiers ne lui aurait pas plu.

J. J. Abrams est alors appelé au secours et doit reprendre le projet en 2017, avec la difficulté de trouver un nouvel antagoniste autour duquel construire un récit, puisque Snoke n’est plus. Kylo Ren (incarné par Adam Driver) aurait-il pu remplir ce rôle de grand méchant ? Peut-être. Cette piste, si elle a existé, a été abandonnée au profit d’un retour de Palpatine.

Ce manque d’unité entre les trois épisodes est l’un des reproches les plus fréquents que l’on peut lire sur la troisième trilogie (au box-office, les films ont fait de moins en moins bien : plus de deux milliards de dollars pour le premier, moitié moins pour le troisième). Le retour de Palpatine constitue un autre grief — l’acteur l’incarnant, Ian McDiarmid, croyait un retour impossible.

Donner de l’épaisseur à L’Ascension de Skywalker ?

Voilà donc le contexte dans lequel s’inscrit l’épisode 3 du troisième épisode de The Mandalorian. Il se situe chronologiquement entre l’épisode VI (la mort de Palpatine) et l’épisode IX (son retour en clone), mais après L’Ascension de Skywalker dans le planning des sorties, et donc après les critiques autour des ratés scénaristiques de la troisième trilogie.

Développer la série autour du clonage peut, à cette aune, apparaître comme une manière de donner de l’épaisseur à l’intrigue de l’épisode IX, qui, pour une partie du public, semblait venir un peu de nulle part. Montrer que l’Empire travaillait bien sur le clonage, pour expliquer qu’un retour de Palpatine n’est pas absurde dans ces circonstances. Cela rappelle une retconcontinuité rétroactive.

clone Palpatine
Le clone de Palpatine. // Source : Lucasfilm

Plusieurs internautes flairent aussi le coup : « Toute cette histoire de docteur sera un effort pour expliquer d’une manière ou d’une autre que Palpatine est revenu’ », écrit par exemple TomakaTom. « Cela fait probablement partie du retour de Palpatine et de la montée en puissance du Premier Ordre », dit endkafe. Et il y a bien d’autres avis du même genre sur le net.

Cette théorie est évidemment discutable et incertaine. Cependant, on savait déjà, dans The Mandalorian, l’intérêt du Dr Pershing pour Grogu, un personnage sensible à la Force. Rappelons que le généticien avait mis une prime sur la tête du petit bonhomme. À l’époque, il était question d’utiliser son sang dans des cobayes pour leur conférer des pouvoirs avec la Force.

Ce point conforte cette hypothèse : peut-être que Grogu devait servir ou a pu servir dans l’optique du masterplan de Palpatine. Peut-être ne le saura-t-on jamais. Peut-être cela sera-t-il dévoilé plus tard dans la série. Cela pourrait avoir du sens pour démontrer au public qu’il y a bien une continuité dans Star Wars, même si on a parfois l’impression que ça va dans tous les sens.

Source : Montage Numerama

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