On ne peut pas dire que BMW soit largué sur le segment des voitures électriques. Le constructeur allemand compte pas moins de sept modèles 100 % électriques et l’un d’entre eux va faire basculer la marque dans une tout autre dimension : le iX3. En amont de l’ouverture des portes du salon IAA de Munich, le SUV se renouvelle pour une seconde génération ce vendredi 5 septembre, faisant complètement table rase du passé.
Cette nouveauté est la première à adopter la très attendue plate-forme Neue Klasse. Que ce soit en termes d’architecture, de motorisation, d’aides à la conduite, d’info-divertissement ou d’autonomie, le nouveau BMW iX3 est une vraie révolution. La marque nous a invités à le découvrir en avant-première dans un studio non loin de son fief à Munich.
Le BMW iX3 ressemble à 90 % à son concept
Première bonne nouvelle : le nouveau BMW iX3 est vraiment fidèle à son concept Neue Klasse X présenté en mars 2024. Le SUV électrique affiche une carrure d’armoire à glace, musclée et futuriste. En témoigne ses dimensions généreuses : 4,78 m de long, 1,89 m de large et 1,63 m de haut. S’il se montre plus de long de 5 cm, il affiche 4 cm de moins en hauteur au profit d’un meilleur aérodynamisme.
Sans surprise, on retrouve à l’avant cette face avant caractéristique chez BMW avec des haricots. Cependant, la marque a fait le choix du néo-rétro (c’est dans l’air du temps) en imitant ceux inaugurés par une certaine berline baptisée Neue Klasse dans les années 1960. Les deux petits « kidneys » ont été intégrés dans la carrosserie dans un matériau façon plexiglas et avec du relief. Ils sont bien évidemment illuminés et sont cernés par les deux projecteurs LED, à la signature soignée.
Malgré sa carrure d’athlète, le iX3 affiche un Cx de 0,24. Même si le SCx reste le vrai indicateur de performance aérodynamique, cela donne une bonne idée. Cette seconde génération parait plus épurée, notamment grâce à des surfaces plus lisses et ses poignées affleurantes.
À l’arrière, la ressemblance avec le concept est toujours aussi frappante. Les deux feux occupent quasiment toute la largeur du hayon et débordent légèrement sur les flancs. Le BMW iX3 repose sur des jantes de 20 pouces de série et peut en option chausser du 21 ou 22 pouces.
Ambiance premium à bord du BMW iX3
Grimpons à bord pour découvrir, ou plutôt re-découvrir l’habitacle du nouveau BMW iX3. Le constructeur allemand avait déjà publié plusieurs teasers sur ce à quoi allait ressembler l’intérieur de ses futurs modèles, et c’est bien la nouvelle mouture du SUV qui l’inaugure !
Le conducteur fait face à un volant au dessin inédit, déroutant au premier abord puisque ses branches sont positionnées sur l’axe vertical. Les pouces trouvent naturellement leur place sur la jante soigneusement creusée pour. De part et d’autres du moyeu, les touches haptiques s’habillent d’un plastique transparent donnant un bel effet cristal. Pas forcément des plus pratiques pour l’ergonomie, mais flatteur pour la rétine.
La finition à bord est vraiment bonne, les matériaux sympathiques (1/3 sont recyclés), tandis que la sellerie ici de couleur blanche dégage une certaine sérénité et du raffinement. Pas de doute, nous avons bien affaire à un SUV premium. En revanche, j’ai trouvé l’assise des places arrière un peu ferme au niveau des fesses. À confirmer dans un exemplaire de grande série. Autre point regrettable, les sièges avant sont chauffants et massants de série, mais pas ventilés !
Sinon, l’empattement de 2,90 m offre un espace très généreux pour les passagers tant au niveau de la tête que les jambes. On peut également loger ses pieds sous le siège en face et ça on apprécie. En option, il est possible d’opter pour un toit panoramique occultant. Côté volume de chargement, le BMW iX3 revendique 520 litres pour le coffre (1 750 litres banquette rabattue), auxquels s’ajoutent les 58 litres du frunk.
Un habitacle ultra-connecté et interactif pour le BMW iX3
Pas d’écran dédié pour le conducteur, le cockpit du iX3 occupe toute la largeur du pare-brise, ce que BMW appelle le « Panoramic Vision ». Une projection d’image d’une diagonale de 110 cm, divisée en trois parties. Hormis celle pour les informations essentielles à la conduite (à gauche), les deux autres sont personnalisables via des widgets. Via l’écran tactile, on peut choisir quelles informations (trois par zone) on souhaite avoir devant nos yeux. C’est bien réalisé. Un affichage tête haute en 3D peut venir compléter la panoplie en option.
À propos de l’écran au centre de la planche de bord, ce dernier offre une très belle résolution et mesure 18 pouces, soit 3,4 pouces de plus que celui d’une Tesla Model 3 ou d’un Model Y. D’ailleurs, le nouveau iX3 n’a rien à envier aux modèles américains concernant la fluidité de son système d’info-divertissement baptisé BMW OS X. La navigation dans les menus se fait aisément, tandis que l’on dispose d’un accès rapide aux fonctionnalités fréquemment utilisées à gauche de l’écran.
On retrouve un planificateur d’itinéraire ainsi qu’une multitude d’applications de divertissement (Spotify, Disney+, YouTube…). Pour ceux préférant l’intégration de leur smartphone, Apple CarPlay et Android Auto sont livrés de série. Cela va sans dire, mais les mises à jour OTA (à distance) sont de la partie.
Jusqu’à 805 km d’autonomie avec le BMW iX3
BMW inaugure sa fameuse plate-forme Neue Klasse sur le nouveau iX3 et introduit par la même occasion la sixième génération de sa motorisation électrique eDrive. Première nouveauté : les cellules adoptent le format cylindrique offrant 20 % de densité énergétique en plus. Celles-ci sont directement intégrées dans le pack de batterie (cell-to-pack), lui-même devenu une partie structurelle de la voiture (cell-to-body).
Dans sa version de lancement 50 xDrive, le iX3 embarque une grosse batterie de 108 kWh (utiles) offrant jusqu’à 805 km d’autonomie selon le cycle WLTP. Impressionnant.
La deuxième nouveauté apportée par cette nouvelle plateforme est le passage à une architecture 800 V. Cela se traduit par des temps de recharge 30 % plus rapide, et ce, à une puissance maximale de 400 kW. Résultat, le 10 à 80 % demande 21 minutes. Il faut bien souligner qu’un tel exercice permet de récupérer ici un peu plus de 75 kWh, soit déjà la capacité d’une bonne batterie. Il est ainsi possible de gagner 372 km d’autonomie en 10 minutes. Dans une vidéo de présentation diffusée pendant la conférence de lancement, on a pu apercevoir que la puissance de charge était toujours de 237 kW à 52 %, gage d’une courbe de recharge intéressante.
BMW indique également que le iX3 peut se brancher à des bornes rapides bridées à 400 V via un convertisseur embarqué. Désormais répandu, le SUV est compatible (en option) avec les fonctions V2L (Vehicle-to-load), V2G (vehicle-to-grid) et V2H (vehicle-to-home).
Côté motorisation, la version 50 xDrive — à quatre roues motrices — s’appuie donc sur deux moteurs électriques qui cumulent au total la puissance de 470 ch. Suffisant pour expédier le 0 à 100 km/h en seulement 4,9 s alors que le SUV bavarois accuse 2 360 kg sur la balance.
Malgré un poids important et une cavalerie généreuse, BMW annonce une consommation autour de 15 kWh/100 km, dont nous ne manquerons pas de vérifier lors des premiers essais.
Les caractéristiques techniques du BMW iX3 50 xDrive
| Caractéristique | Donnée |
|---|---|
| Puissance | 470 ch / 645 Nm |
| Transmission | Intégrale |
| Accélération (0 à 100 km/h) | 4,9 secondes |
| Vitesse maximale | 210 km/h |
| Consommation | 15 kWh / 100 km |
| Poids | 2 360 kg |
| Capacité batterie (utile) | 108 kWh |
| Autonomie (WLTP) | 805 km |
| Recharge DC (courant continu) | 10 à 80 % en 21 min / 350 km en 10 min |
| Recharge AC (courant alternatif) | 0 à 100 % en 11 h (11 kW) / 5h45 (22 kW, en option) |
| Puissance de recharge maximale | 400 kW |
Une conduite engagée et dopée à l’IA
L’autre nouveauté majeure du BMW iX3 est qu’il est bâti autour de ses ordinateurs embarqués principaux, présents au nombre de quatre. C’est ce qu’on appelle un SDV pour Software Defined Vehicles, traduisez voiture définie par le logiciel. Le constructeur allemand met à l’honneur deux de ces fameux « super cerveaux », qui s’occupent chacun d’un aspect de la voiture : la conduite et les ADAS.
Le premier, baptisé « Heart of Joy », traiterait les informations jusqu’à dix fois plus vite que les unités de contrôle traditionnelles. Dans la pratique, cela permet d’offrir un comportement s’adaptant aux conditions routières et à la conduite adoptée par le conducteur. BMW dit avoir soigneusement étudié la question du freinage, un point souvent critique sur les voitures électriques. Ainsi, « dans une conduite du quotidien, 98 % du freinage se fait uniquement par récupération d’énergie », promet la marque.
Le second ordinateur ne porte pas de petit nom et régit les aides à la conduite. On retiendra surtout que le BMW iX3 est prêt pour la conduite autonome de niveau 2+, c’est-à-dire sans devoir garder les mains sur le volant, mais en restant attentif à la route. Un système semblable au fameux FSD de Tesla, indisponible en Europe.
D’après le constructeur, l’utilisation de l’intelligence artificielle dans ce calculateur permet d’obtenir des aides moins intrusives. Par exemple, le régulateur de vitesse adaptatif ne se désactive pas nécessairement par la moindre pression sur la pédale, mais va rester activé sauf en cas de freinage appuyé. BMW appelle ça le « freinage collaboratif ».
Quand sera disponible le BMW iX3 et à quel prix ?
Avec ce nouvel iX3, BMW frappe un gros coup sur le segment des SUV électriques dits « compacts » (ça ne veut plus rien dire). Sur le papier, l’Allemand se place au sommet de la chaîne alimentaire avec une technologie aboutie, des caractéristiques vraiment alléchantes et une ambiance premium.
Le prix est à la hauteur de son positionnement, puisque le BMW iX3 s’affiche à partir de 71 950 € dans cette version 50 xDrive. L’addition grimpe à 75 550 € en finition M Sport et jusqu’à 78 250 € pour le niveau M Sport Pro. Ça commence à faire.
Du côté de la concurrence, il se place tout naturellement face au Tesla Model Y Grande Autonomie, transmission intégrale vendue 52 990 €. Cependant, le SUV américain n’offre pas le raffinement de l’Allemand, ni son autonomie gargantuesque. Le iX3 aura aussi forte affaire avec son compatriote, le nouveau Mercedes GLC électrique.
Les commandes sont déjà ouvertes, les premières livraisons sont attendues pour le mois de mars 2026. D’autres versions plus abordables sont au programme, notamment une entrée de gamme estimée sous les 47 000 € afin de profiter du coup de pouce CEE de l’État (ex-bonus écologique). Car oui, le iX3 est assemblé en Europe, à l’usine BMW de Debrecen, en Hongrie.
Notre premier avis sur le BMW iX3
Avec cette deuxième génération d’iX3, BMW montre que les constructeurs traditionnels n’ont rien à envier aux nouveaux acteurs comme Tesla (entendons-nous sur « nouveau ») ou une marque chinoise telle que Xpeng. Le design du SUV allemand fait mouche en mélangeant les clins d’œil historique et une esthétique moderne. L’ambiance est particulièrement soignée à bord, le système d’info-divertissement est plaisant à utiliser, tandis que l’espace ne manque pas.
Côté technique, le BMW iX3 offre parmi ce qu’il y a de mieux sur le marché : la plus grosse autonomie pour un SUV et une recharge véloce. Le constructeur bavarois promet de rester fidèle à sa philosophie du plaisir de conduire grâce à son électronique inédite de « Software Defined Vehicles ». Bref, il ne restera plus qu’à en prendre le volant pour voir si cet iX3 peut confirmer le titre de roi des SUV électriques.
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