Numéro 1 des robotaxis aux États-Unis, Waymo a récemment publié des chiffres sur les accidents causés par ses voitures. Le résultat devrait être un électrochoc pour les autorités publiques : la conduite autonome diminue de 91 % le risque de gros accidents et de 96 % les collisions dans les intersections.

La conduite autonome est-elle l’avenir de la route ? Aujourd’hui, le débat n’est pas tranché. Malgré d’impressionnants progrès technologiques en très peu de temps, avec désormais des robotaxis en libre accès dans plusieurs grandes villes aux États-Unis et en Chine, de très nombreuses personnes s’opposent à cette technologie. Les arguments qui reviennent souvent sont un refus formel de confier sa vie à un robot et la nécessité que la conduite reste une liberté humaine. Le débat a encore plus de retard en Europe où il n’existe pas de cadre règlementaire pour permettre l’usage de véhicules sans chauffeur.

Faut-il se méfier des voitures autonomes ? Les chiffres récemment partagés par Waymo (Google), qui propose des taxis autonomes dans plusieurs grandes villes américaines (et bientôt Londres), sont tout simplement impressionnants. La conduite autonome réduit considérablement les dangers sur la route : les humains sont bien moins prudents.

91 % de gros accidents en moins : les taxis autonomes fluidifient la route et protègent tout le monde

Dans son rapport sur la sécurité, Waymo s’intéresse à la fiabilité de sa technologie, qu’il présente généralement comme « le chauffeur le plus expérimenté au monde ». Seule la sécurité est évoquée : les autres éléments en faveur des véhicules autonomes comme la réduction du nombre de véhicules individuels, le désencombrement des places de stationnement et l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap ne sont pas évoqués.

En juin 2025, Waymo indique que ses véhicules avaient parcouru, au total, 154,5 millions de kilomètres en mode sans conducteur (personne au volant). Phoenix (74,6 km), San Francisco (48,1 km) et Los Angeles (26,5 km) étaient les trois villes les plus représentées, ce qui suggère un léger biais dans l’entraînement : on ne compare que des grandes villes américaines. En Europe, Tesla est celui qui a le plus d’avance grâce aux capteurs dans ses voitures : sa technologie FSD est prête pour des villes comme Paris.

La diminution des accidents entre Waymo et la moyenne des humains.
La diminution des accidents entre Waymo et la moyenne des humains. // Source : Waymo

Dans les villes où Waymo opère, les équipes de l’entreprise ont comparé leurs propres statistiques avec la moyenne des automobilistes humains. Les résultats sont tout bonnement une ode à la conduite autonome. Un taxi autonome a :

  • 91 % d’accidents entraînant des blessures graves ou mortelles en moins (soit 20 accidents évités sur une même période).
  • 80 % d’accidents avec blessures signalées en moins (soit 304 évités).
  • 79 % d’accidents avec déploiement d’airbag en moins (soit 125 évités).

Autres chiffres qui vont dans le sens de la conduite autonome. Waymo a :

  • 92 % de collisions avec blessures impliquant des piétons en moins.
  • 89 % de collisions avec blessures impliquant des motocyclistes en moins.
  • 78 % de collisions avec blessure impliquant des cyclistes en moins.
La moyenne des accidents dans chaque grande ville.
La moyenne des accidents dans chaque grande ville. // Source : Waymo

Malgré ses millions de kilomètres parcourus, Waymo a un taux d’accidents nettement inférieur aux humains : en moyenne, un véhicule autonome a un gros accident une fois tous les 80 millions de kilomètres, versus une fois tous les 7 millions de kilomètres pour un humain.

Dans une ville comme San Francisco, avec beaucoup de panneaux STOP, des intersections compliquées, des petites ruelles et des montées, qui se rapproche plus de l’Europe que les autres mégalopoles américaines, Waymo a un accident tous les 23 millions de kilomètres, quand l’humain en a un tous les 3,4 millions de kilomètres.

96 % de collisions en moins sur les intersections : le respect des règles par le taxi autonome fait la différence.
96 % de collisions en moins sur les intersections : le respect des règles par le taxi autonome fait la différence. // Source : Waymo

À noter que ces données ne concernent que les accidents « graves », avec un choc. Les véhicules autonomes, comme les automobilistes, peuvent être soumis à des problèmes plus réguliers comme des rétroviseurs percutés ou des erreurs de route. Mais Waymo indique être aussi meilleur sur cet aspect : la plupart des collisions sont causées par une action humaine, comme un passager qui ouvre sa portière trop vite.

Parmi les victoires technologiques nettes : les collisions aux croisements (refus de priorité, feux grillés), qui arrivent souvent en ville, sont réduites de 96 % par Waymo. C’est souvent le type d’accident le plus dangereux en ville. La conduite autonome réduit aussi de 96 % le risque pour un conducteur seul de heurter la route ou un poteau, de 92 % le risque de heurter un piéton et de 89 % un deux roues.

Faut-il interdire la conduite humaine et passer en conduite autonome totale ?

Dans une tribune publiée dans le New York Times, le neurochirurgien Jonathan Slotkin se pose une question qui risque de heurter beaucoup de monde : est-il venu le temps de renoncer à la conduite humaine ? Le docteur explique qu’il opère de nombreuses personnes après de graves accidents, souvent sans aucune chance de survie. Selon lui, les données de Waymo sont formelles : il est éthiquement impossible de continuer de prétendre que la conduite autonome est une expérimentation. Les chiffres sont clairs : elle fonctionne et peut sauver des milliers de vies.

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Le docteur Jonathan Slotkin revient notamment sur certaines idées reçues sur la conduite autonome, accusée par ses détracteurs de tuer aussi des personnes. Il note qu’il y a eu deux décès et un blessé grave dans des Waymo, mais que dans les trois cas, le véhicule humain était fautif (un conducteur grillant un feu rouge, un autre propulsant une voiture sur le Waymo).

Sa tribune se termine par un appel aux pouvoirs publics : il est temps que le gouvernement américain exige un rapport sur les accidents et les kilomètres parcourus, pour avoir ses propres données. Les villes qui s’opposent à la conduite autonome sont selon lui complices de la mortalité automobile : si 30 % du parc devient autonome, les accidents pourraient considérablement être réduits. « Il est temps d’arrêter de traiter cela comme un pari technologique futuriste et de commencer à le traiter comme une intervention de santé publique », conclut le docteur.

L’Europe nous lit-elle ?

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