Vue au salon de Shanghai, la Firefly EV de Nio pourrait être perçue comme une menace sérieuse pour la Renault 5. Vraiment ?

Le constructeur chinois Nio a déjà entamé sa conquête du marché européen avec sa marque éponyme, mais pas en France. Pour le moment, le résultat n’est pas très probant pour ses modèles haut de gamme. Qu’à cela ne tienne, l’entreprise veut tenter d’autres approches avec sa citadine électrique de sa sous-marque Firefly et avec les modèles d’Onvo, bien que leur lancement ait été retardé.

Au salon de Shanghai, cette Firefly EV était l’un des modèles incontournables de l’édition 2025. Le monde se pressait pour s’en approcher et monter à bord. C’est ce que nous avons également fait pour juger de la qualité de celle que l’on présente comme une rivale de notre star nationale : la Renault 5.

Une citadine électrique avec quelques arguments pour convaincre

Nio, jusqu’ici connu pour ses grandes berlines et SUV premium en Chine, change totalement de registre avec Firefly, une marque pensée pour le segment des citadines compactes. Longue de 4 mètres, la Firefly s’inscrit pile dans la catégorie des citadines du segment B, avec une promesse : offrir le raffinement et les technologies Nio à un prix agressif pour sa grille tarifaire.

Feux de la Firefly EV (Nio)  // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Feux de la Firefly EV (Nio). // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Le design extérieur du modèle est particulièrement original avec ses feux ronds distinctifs. C’est une configuration inédite avec six feux à l’avant comme à l’arrière. Néanmoins, cet élément peut laisser perplexe : cela donne une allure d’araignée à cette auto, et je ne suis pas convaincue que cela plaise à tout le monde.

Cette Firefly semble surtout s’être inspirée de la Honda e pour le reste de ses courbes extérieures : une forme d’hommage à un modèle disparu prématurément. An salon de Shanghai ce modèle tranche enfin avec les clones que l’on retrouve de stand en stand, même si les photos ne lui rendent pas toujours justice. En plus, les nouveautés en matière de citadine se font rares en Chine.

Intérieur de la Firefly EV (Nio)  // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
L’intérieur de la Firefly EV (Nio). // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Si l’extérieur surprend, l’intérieur n’a rien d’exubérant : une planche de bord épurée, de grands écrans, un volant un peu original. C’est dans l’air du temps, mais face à une R5, cet intérieur apparaît simpliste. La Française a tellement plus de charme sur ce terrain. Comme sur la Hyundai Inster, les deux sièges avant semblent reliés pour former comme une banquette. Les matériaux sont travaillés pour ne pas donner l’impression qu’ils sont trop bas de gamme, mais il ne faut pas y regarder de trop près.

L’espace à bord est plutôt bien optimisé. Selon les données du constructeur, le coffre de cette Fireflyest supérieur à celui de la R5 (environ 404 litres pour la Firefly à vérifier). Le modèle chinois intègre un frunk (un coffre à l’avant) particulièrement profond de 92 litres, de quoi facilement y loger une valise cabine. Face à la R5, elle peut se défendre.

Frunk de 92 L de la Firefly EV (Nio)  // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Le frunk de 92 L de la Firefly EV (Nio). // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

De la technologie en provenance de Nio

Le modèle a été conçu dès l’origine pour utiliser le service de batteries interchangeables, une spécialité maison. Nio mise sur cet atout pour séduire les utilisateurs européens habitués aux contraintes de la recharge classique.

Place à l'arrière de la Firefly EV (Nio)  // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
La place à l’arrière de la Firefly EV (Nio). // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

En attendant, le modèle peut néanmoins se recharger jusqu’à 100 kW avec un 10 à 80 % en 29 minutes. Elle embarque d’ailleurs une batterie LFP (lithium-fer-phosphate) d’une capacité d’environ 42 kWh pouvant permettre jusqu’à 330 km wltp, ce qui est légèrement inférieur à ce que les clients européens recherchent habituellement.

La sécurité a été prise très au sérieux par la marque, comme dans ses autres modèles plus haut de gamme. Avec toutes les aides à la conduite embarquées, le modèle devrait arriver sur le continent européen avec un tarif de 30 000 €, moins de 20 000 € en Chine. Ce n’est donc pas sur le tarif que la Firefly entend faire la différence.

Coffre arrière de la Firefly EV (Nio)  // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Le coffre arrière de la Firefly EV (Nio). // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Firefly en Europe, mais pas en France ?

Les premières livraisons ont commencé début mai en Chine, selon Carnewschina. Nio prévoit de lancer la Firefly dans plusieurs pays européens à partir de l’été 2025, mais la France ne fait pas partie de la première vague de commercialisation. Les pays concernés sont :

  • Pays-Bas ;
  • Norvège ;
  • Danemark ;
  • Portugal ;
  • Belgique ;
  • Luxembourg ;
  • Autriche ;
  • Pologne.

À ces marchés européens, dont certains commercialisent déjà la marque Nio, s’ajoutent d’autres pays hors Europe comme le Costa Rica, le Népal, Singapour, la Nouvelle-Zélande, l’Uruguay et la Colombie.

Délire rally de la Firefly EV (Nio)  // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Délire rally de la Firefly EV (Nio). // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Alors, est-ce vraiment une concurrente redoutable pour la Renault 5 ? Difficile à dire avec certitude, mais la R5 doit pouvoir dormir sur ses deux oreilles. La Firefly va certainement réussir à détourner quelques clients qui veulent de l’originalité et de la technologie, et ce surtout dans les pays où Renault n’a pas d’emprise, mais elle aura du mal à s’imposer sur des marchés plus latins.

La Renault 5 doit toutefois se méfier d’une autre citadine chinoise qui va se lancer au mois de mai. BYD arrive avec son bestseller Seagull, renommée en France : Dolphin Surf. Et celle-ci pourrait être un peu plus dangereuse pour nos citadines européennes, aussi bien chez Renault que chez Stellantis.

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