Après deux ans d’installation en Europe du Nord en mode « startup », la marque Zeekr est désormais prête à s’attaquer aux grands marchés européens : l’Allemagne, la France, l’Espagne, l’Italie, le Royaume-Uni… Selon Automotive News Europe, ce 27 novembre 2025, plusieurs lancements sont déjà planifiés courant 2026.
La marque capitalise sur ses modèles premium aux prix compétitifs et des ventes en hausse pour tenter de convertir les conducteurs de véhicules allemands. Mais son succès dépendra de sa capacité à s’imposer sur un marché très concurrentiel et exigeant. La marque a-t-elle suffisamment saisi les goûts des clients européens pour les séduire ?
Pourquoi Zeekr mise gros sur l’Europe
Comme de nombreux constructeurs chinois, le groupe Geely a besoin de renforcer sa position à l’international pour survivre à la guerre commerciale qui se déroule sur le marché chinois. Le marché européen reste une bouée de sauvetage pour les finances de certains constructeurs. C’est cependant un peu différent pour le groupe Geely, qui a déjà investi dans des marques européennes implantées (Volvo, Polestar, Lotus) pour asseoir sa stratégie.
Zeekr a néanmoins adopté une stratégie prudente de conquête. Elle s’est familiarisée avec la clientèle en s’implantant dans les pays du nord qui sont favorables aux véhicules électriques. Depuis 2023, la marque s’est déjà lancée en Suède, en Norvège, au Danemark et aux Pays-Bas, ce qui lui a permis de prendre le pouls de l’Europe avant de s’attaquer aux plus gros marchés en matière de volumes, qui sont aussi les plus difficiles à conquérir.
En 2024, les données statistiques Jato ont enregistré 2 154 véhicules Zeekr immatriculés dans toute l’Europe. Durant les 8 premiers mois de 2025, ce sont 2 568 modèles Zeekr qui ont rejoint des clients européens, soit plus que ce que réalisent Nio ou Ora (de Great Wall Motors). Zeekr espère bien voir ces statistiques croître rapidement en se lançant dès le début de l’année 2026 en Allemagne, puis au second semestre en France, en Italie et en Espagne. L’arrivée au Royaume-Uni est prévue un peu après en 2027, le temps pour la marque d’homologuer des modèles avec conduite à droite.
Pour chaque pays, Zeekr va chercher la meilleure méthode de vente : par des distributeurs ou de la vente directe. En France, la filiale Zeekr est déjà créée et cherche à constituer son réseau de distributeurs.
Ce que l’arrivée de Zeekr pourrait changer en France
Ce n’est pas parce que la marque a réussi à séduire quelques acheteurs dans les pays nordiques que cela est gagné d’avance sur le marché français. Zeekr va non seulement devoir convaincre qu’il n’est pas qu’un constructeur chinois de plus, mais va devoir également surpasser les autres constructeurs chinois qui ont commencé à faire leur trou dans l’esprit des Français : Xpeng et BYD, notamment, sont sur le même créneau. Ces deux constructeurs vont bientôt disposer d’une production européenne qui va leur faire gagner des points et leur permettre d’éviter la surtaxe européenne.
Il va aussi falloir créer de la notoriété alors que d’autres constructeurs chinois se lancent également en 2026, comme Chery avec les marques Jaecoo et Omoda ou encore GAC.
Lothar Schupet, PDG par intérim de Zeekr Europe, indique que les clients de Zeekr sont principalement « d’anciens propriétaires de modèles à moteur thermique fabriqués par Audi, BMW et Mercedes-Benz », mais que la marque arrive aussi à attirer « d’anciens possesseurs de voitures électriques de Tesla et de Volkswagen » pour une montée en gamme. Tout ceci reste une cible relativement limitée en France, par rapport à nos voisins allemands.
La marque a des arguments en matière de technologie pour attirer la clientèle. Néanmoins, elle commercialise des modèles premium assez grands, qui ne rentrent pas dans les critères de l’éco-score, donc qui n’auront aucun soutien pour le marché des particuliers, pas plus que celui des véhicules de société. Le démarrage risque d’être plus compliqué que prévu, mais l’on est curieux de découvrir comment la marque va s’adapter à des marchés où le budget automobile est plus restreint comme en France, Italie et Espagne. Verdict en 2026.
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