Si vous avez fait attention tout en haut de cet article, vous aurez remarqué que j’ai (Robin) de nouveau piraté l’édito Watt Else de votre chère et piquante Raphaëlle. En même temps, avec ce que je viens de vivre en début de semaine, il fallait bien que je vous raconte ça. Du 9 au 14 septembre se tient à Munich le salon IAA Mobility. Une troisième édition de cette fête de l’automobile qui m’aura véritablement marqué, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de ma grande première là-bas.
À en croire ma collègue et mes autres confrères, l’événement serait moins fastidieux que son aïeul le salon de Francfort. Pourtant, ce ne sont pas la vingtaine de kilomètres parcourus ou les 30 000 pas que j’ai accumulé en deux jours sur place qui pourraient aller dans ce sens. J’ai été lessivé, mais finalement agréablement surpris par cet IAA de Munich où les marques allemandes ne sont pas les seules à faire la fête.
Deux salons en un
Petite piqûre de rappel pour celles et ceux qui n’ont pas en tête le déroulement de l’IAA de Munich, le salon est en réalité divisé en deux parties : le « Summit » qui se tient dans un centre des expositions, et « l’Open Space » où les constructeurs envahissent le centre-ville munichois pour y exposer leurs dernières nouveautés.
Pour mon premier jour, le lundi qui était réservé à la presse, je suis allé à la Messe. Point de prière au programme, c’est juste le nom du parc des expos dont six halls étaient dédiés à l’IAA. Nous ne sommes pas tellement dépaysés, car nous avons affaire à un salon comme un autre, si ce n’est qu’il se destine avant-tout aux professionnels de l’industrie. De quoi rendre la visite sans saveur particulière, comme ce que témoignait ma collègue il y a deux ans.
La Chine a marqué son territoire
En revanche, j’ai été surpris par le nombre de marques chinoises présentent sur ces saintes terres de l’automobile en Europe. Certains constructeurs ont d’ailleurs vu les choses en grand comme Xpeng qui expose l’intégralité de sa gamme et qui a profité du salon pour dévoiler sa nouvelle berline P7… pour l’heure réservée uniquement à la Chine ! Un comble. En guise de pied de nez, la marque s’est tout de même offerte un stand juste en face de celui du groupe Volkswagen.
Dans son hall, Mercedes est entouré par Leapmotor, GAC, Aito et se retrouve même collé à Forthing (groupe Dongfeng). Au beau milieu des nombreux stands de start-up et autres acteurs automobiles obscurs du grand public, je me suis attardé vers une Avatr et quelques Deepal (groupe Changan).
Vous l’aurez compris, il y a plus de marques chinoises à Munich que de marques européennes. Et encore, je n’ai pas compté Volvo et Lotus qui appartiennent tous les deux au groupe chinois Geely… J’oublie Smart aussi, mais la marque possède la double nationalité.
Les Allemands contre-attaquent en centre-ville
Le cœur de la fête est irrévocablement le centre-ville de Munich. Des stands dressés dans les rues en plein air, libre d’accès pour tout le monde, c’est vraiment le pied (je vous ai dit qu’ils ont souffert ?). Cela aurait été encore plus sympathique si la pluie n’était pas venue nous faire un petit coucou dans l’après-midi, inondant au passage certains stands qui n’avaient pas envisagé une météo moins clémente. Organiser un salon à l’extérieur au mois de septembre en Allemagne, cela reste un pari risqué.
Quand les constructeurs allemands la jouent sobre à la Messe, ils mettent le paquet pour leur public à l’Open Space. Porsche a dressé un immense logo et une tente géante sur la place qu’il occupe en compagnie d’Audi, qui lui se la joue garage secret digne d’un James Bond. De son côté, BMW possède sans doute le plus grand stand et c’est tout à son honneur, en sachant que nous sommes dans son fief. Mais le plus impressionnant reste celui de Mercedes et sa devanture illuminée, évoquant la calandre du nouveau GLC électrique. Un dispositif impressionnant, qui plus est niché dans l’enceinte d’un bâtiment historique.
Sur l’avenue principale, Volkswagen assure la présence allemande en opérant une vraie petite base alors que la marque fait face à Smart et BYD. À propos des constructeurs chinois, hormis ces deux précités et Xpeng lui aussi présent sur la grande rue, les autres s’exposent sur une autre place historique, excentrée à environ 15 minutes à pied. Une subtile manière de dire : « vous ne méritez pas l’attention du public ».
Un bilan positif mais des points noirs
Je retiendrai de cet IAA de Munich une réelle volonté de renouer le lien avec le public en amenant directement et gratuitement chez eux une flopée de nouveautés automobiles. En revanche, la fête aurait été encore plus belle avec plus d’exemplaires à disposition des visiteurs. Je sais que l’espace est limitée, mais il faut se montrer dans certains cas très patient avant d’entrevoir ne serait-ce que le bout d’une calandre ou d’un feu stop tellement il y a du monde sur les stands.
C’est très compliqué pour travailler en tant que journaliste, et c’est tout aussi frustrant du point de vue du visiteur qui doit faire quand même la queue juste pour accéder à un seul stand.
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