Quand on regarde la gamme 100 % électrique actuelle de Nissan, on ne peut pas dire qu’il s’agit de la plus développée du marché. Le constructeur japonais propose deux modèles : un SUV, l’Ariya, ainsi que la nouvelle génération de Micra, clônée de la Renault 5 E-Tech.
Et la célèbre Leaf dans tout ça ? Disparue officiellement en mars 2024, celle qui fut la pionnière des voitures électriques (plus de 700 000 exemplaires vendus depuis 2010) signe son grand retour pour cet automne 2025. Le modèle se met enfin à la page d’un point technologique et se métamorphose complètement en adoptant un look de crossover. Après une première découverte en juin, l’heure est désormais aux essais ! Numerama est parti faire les premiers tours de roues dans la région de Copenhague, au Danemark.

Design extérieur de la Nissan Leaf : une métamorphose réussie
Comme vous avez pu le constater, la Nissan Leaf a grandement évolué depuis ses deux générations précédentes. Un énième SUV, me direz-vous ? Effectivement, la marque nippone n’a pas cherché à être à contre-courant des tendances avec cette silhouette, mais le résultat n’est finalement pas si déplaisant. Ce dernier serait même encore plus chouette dans une autre teinte que ce bleu « Aoba », qui veut dire feuillage en japonais. Feuillage… Leaf… Feuille en anglais… Bref, la boucle est bouclée.

Lorsque l’on regarde dans le rétro, on ne peut pas nier que les anciennes générations de l’électrique japonaise possédaient un physique des plus atypiques. Cette nouvelle carrosserie de SUV est dorénavant plus homogène, tout en ne manquant pas d’originalité. À l’arrière, Nissan joue légèrement la carte du néo-rétro avec un petit becquet, tandis que la signature lumineuse en 3D apporte une touche de modernité.

Qui dit passage au format SUV, dit dimensions en hausse ? Eh bien, c’est tout le contraire, car la nouvelle Leaf a perdu 14 cm en longueur dans l’opération et mesure désormais 4,35 m de long. Par ailleurs, elle prend seulement 1 cm de plus en hauteur (1,55 m) et à peine 3 cm en largeur (1,81 m).
Design intérieur de la Nissan Leaf : plus épuré mais encore un peu chargé
Après avoir ouvert la porte, nous faisons face à une sellerie au mélange des couleurs pour le moins original : blanc et mauve. Et comme si cela ne suffisait pas, un textile vient recouvrir la partie supérieure de la planche de bord ainsi que le haut des portes. Toujours est-il que l’ensemble du mobilier se présente bien et la finition à bord est correcte.
En revanche, je suis vraiment perplexe sur l’intégration du sélecteur de vitesse au milieu du tableau de bord. La partie sur laquelle sont placées les touches « P, R, N, D » est faite intégralement en plastique dur, de piètre qualité. Cela dénote avec le reste de l’habitacle, dommage. Un commodo spécifique derrière le volant aurait été moins disgracieux.

À ce sujet, le volant offre une bonne prise en main, mais est véritablement surchargé de boutons et mériterait une petite cure de simplification. Par exemple, la molette de droite est notamment redondante avec les touches fléchées qui l’entourent. De l’autre côté, on appréciera la présence de palettes permettant de régler à la volée la récupération au freinage.

L’habitacle orienté vers la zénitude se ressent aussi dans la position de conduite, très relaxe. Les sièges avant offrent un bon maintien et sont d’un confort correct. Les passagers à l’arrière ne devront pas être trop grands sous peine de manquer d’espace et d’avoir les genoux trop hauts, alors qu’il est difficile de placer ses pieds sous le siège en face. On placera la limite à 1,80 m. Enfin, pour ce qui est du coffre, Nissan annonce 437 litres sous la norme VDA, soit 2 litres de plus que la génération précédente.
Info-divertissement et aides à la conduite de la Nissan Leaf : efficace et réactif
Nissan a fait l’excellent choix de s’appuyer sur Android Automotive pour développer son système d’info-divertissement. Résultat, l’écran tactile de 14,3 pouces répond au doigt et à l’œil, tandis que l’on accède à l’éventail d’applications du Google Play Store ainsi qu’à l’efficace commande vocale. Sans oublier la navigation via Google Maps qui inclut l’indispensable planification d’itinéraire, fonctionnant de concert avec le préconditionnement de la batterie avant la recharge.

Alors que la qualité d’affichage des écrans est vraiment bonne, les menus restent — comme chez beaucoup — très fournis. En l’occurrence, l’instrumentation numérique face au conducteur (de 14,3 pouces également) est personnalisable avec de nombreux affichages. Certains paraissent bien futiles et on s’y perdrait presque. La possibilité d’afficher la navigation sur cet écran reste un bonus très appréciable. Le système audio Bose offre une bonne sonorisation à bord, alors qu’un haut-parleur intégré à l’appui-tête conducteur permet d’avoir ses appels et les instructions de navigation au plus proche.
Du côté des aides à la conduite, la Leaf embarque 8 caméras pour une vue à 360° à l’affichage correct. Quelques rapides passages sur des voies rapides nous ont permis d’évaluer la conduite autonome (régulateur de vitesse + maintien dans la voie). Cette dernière se montre plutôt performante, avec peu de louvoiement. En revanche, le crossover est dépourvu de changement de voie automatique, dommage.

Au volant de la Nissan Leaf : une conduite sereine et un comportement étrange au freinage
Nous avions à disposition la motorisation la plus généreuse de la Nissan Leaf avec un moteur de 217 ch et une batterie de 75 kWh. Sur la route, le crossover montre un comportement tout à fait neutre, et c’est loin d’être un défaut puisque la voiture se veut équilibrée et rassurante. La marque a trouvé le juste milieu entre souplesse et fermeté pour la direction, consistante comme il faut. En ville, les manœuvres sont facilitées par un bon rayon de braquage.

Cela n’empêche pas la Leaf de pouvoir être dynamique dans les virages quand on la pousse un peu plus franchement. Néanmoins, l’accélération reste très souple avec un 0 à 100 km/h réalisé en 7,6 s. Si l’auto est orientée vers la conduite zen, elle fait légèrement tâche à sa philosophie en raison d’une suspension manquant de filtration. Résultat, le confort à bord est réduit lors de passage sur des petites aspérités de la chaussée. On notera également une insonorisation perfectible, avec des bruits d’air assez présents dans la cabine à partir de 110 km/h. À part ça, la Leaf est quand même confortable dans le reste des situations.
Nissan met un point d’honneur sur ses différents niveaux de récupération au freinage et sur son système « e-Pedal ». Ce dernier est tout simplement un mode One Pedal, sauf que… il ne permet pas l’arrêt complet du véhicule. Bizarre. Au lever de pied, la Leaf freine jusqu’à une très basse vitesse puis va continuer de rouler, lentement mais sûrement. Avons-nous mal compris ? La marque est pourtant claire et promet bien une conduite « à une seule pédale. »

Il existe aussi un mode de récupération « Auto » qui s’active par une pression prolongée sur l’une des palettes au volant. Cette fonction s’adapte au véhicule en face ainsi qu’à la route (signalisation, virage, rond-point…) pour plus ou moins appuyer le freinage régénératif, mais sans aller à l’arrêt complet non plus. Finalement, on préfèrera juste jouer des palettes, ce qui est le plus agréable.
Autonomie et consommation de la Nissan Leaf : plutôt sobre
Comme évoqué plus haut, la Nissan Leaf embarque une batterie de 75 kWh. De quoi revendiquer une autonomie de 622 km WLTP, ou jusqu’à 330 km sur autoroute à 130 km/h, affirme le constructeur japonais. Dans la réalité, nous avons relevé une consommation moyenne d’environ 19 kWh/100 km (à 110 km/h), soit presque 400 km d’autonomie. À vitesse plus élevée, la promesse de Nissan semble donc atteignable.

Il est bon de souligner que les routes autour de Copenhague ne sont pas vraiment connues pour leurs reliefs prononcés. Les consommations sont ainsi plutôt avantageuses et nous avons établi une moyenne mixte de 15 kWh/100 km. L’autonomie réelle tournerait autour des 500 km.
Pour ce qui est de la recharge, la marque annonce 30 minutes pour passer de 20 à 80 % de batterie sur borne rapide, à une puissance maximale de 150 kW. On a connu mieux. À noter qu’une plus petite batterie de 52 kWh sera aussi au catalogue. Elle est associée à un moteur électrique de 177 ch et affiche une autonomie de 440 km (224 km sur autoroute).
Prix et concurrence de la Nissan Leaf : il faudra attendre
Pour notre essai, nous avions à disposition la finition la plus haut de gamme baptisée Evolve qui comprend notamment un toit panoramique opacifiant (comme le Renault Scénic E-Tech), les sièges en cuir synthétique, la sono Bose et les sièges avant électriques avec fonction massage pour le conducteur. Problème, Nissan n’a pas encore communiqué sur les prix…

On retiendra uniquement que l’entrée de gamme « Engage » avec la batterie de 52 kWh sera proposée à partir de 36 000 €. À ce prix, l’équipement est correct : pas de système Google, mais la réplication smartphone sur des écrans plus petits (12,3 pouces), la caméra 360° et la conduite autonome de niveau 2. Toutes les versions devraient être éligibles au coup de pouce CEE ainsi qu’à la bonification de la batterie (sous réserve de validation de l’ADEME).
Nissan ambitionne d’être « dans le top 3 » des voitures électriques compactes. La Leaf se trouve à mi-chemin entre les Renault Mégane et Scénic électriques, tandis que les autres concurrents s’appellent Kia EV3, Peugeot E-2008 ou encore MG4. Pour un prix similaire, on pense également au nouveau Tesla Model Y Standard qui offre largement plus, y compris par la taille.
Le verdict

Nissan Leaf 3 (2026)
Voir la ficheOn a aimé
- Comportement neutre et rassurant
- Design original
- Confort général
- Autonomie prometteuse
On a moins aimé
- Pièce en plastique dur pour les vitesses fait tache
- Insonorisation perfectible
- Trop d’affichages possible pour l’écran conducteur
- Comportement étrange du mode One Pedal
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