Ce n’est un secret pour personne, l’essor de la voiture électrique a créé un véritable séisme chez les constructeurs automobiles, chacun y allant de sa propre stratégie pour s’adapter au mieux à cette transition. Évidemment, tout le monde ne va pas à la même vitesse et de nombreuses marques ont mis du temps à trouver la bonne recette.
Parmi les mauvais élèves de la voiture électrique, on retrouve entre autres les constructeurs premium. Du moins, c’est ce qu’on pouvait dire avant que les Allemands comme BMW et Mercedes ne se réveillent. Les dernières nouveautés telles que le iX3, officialisé ce 5 septembre 2025, et la CLA s’annoncent prometteuses et montrent qu’il ne fallait pas enterrer trop vite les marques traditionnelles. Voici pourquoi il reste du savoir-faire automobile en Europe.
Autonomie et recharge : le haut du panier
Chez BMW, le nouvel iX3 peut se targuer d’être le SUV électrique avec la plus grosse autonomie : jusqu’à 805 km WLTP. Une endurance colossale pour ce bébé de 4,78 m de long fournie par une batterie de 108 kWh. Au sein de ce pack, le constructeur bavarois est passé sur de nouvelles cellules cylindriques, à la densité énergétique 20 % supérieure par rapport à l’ancienne génération. Si la fabrication n’est pas « maison » (CATL et EVE Energy s’en chargent), leur conception ainsi que leur assemblage dans le pack sont faits par la marque.
Du côté de Mercedes, la CLA n’embarque pas de cellules cylindriques, mais revendique tout de même 792 km d’autonomie, extraits d’une batterie de 85 kWh.
Autre point technologique crucial sur lequel les deux marques allemandes montrent qu’elles sont loin d’être à la traîne : la recharge. Que ce soit la Mercedes CLA ou le BMW iX3, toutes deux s’appuient sur une architecture 800 V. Résultat, l’exercice du 10 à 80 % ne demande que 22 minutes pour la berline et 21 minutes pour le SUV. Plutôt impressionnant quand on connait la capacité des batteries. Sur ce point, les marques chinoises restent devant : Xpeng propose déjà un temps de 12 minutes sur le G6 et Smart une quinzaine de minutes sur le #5.
Toutefois, cette avance pourrait disparaitre, comme l’a prouvé Mercedes avec son concept de tous les records AMG GT XX, préfigurant un modèle de série prévu pour 2026. Le bolide électrique supporte une puissance maximale de 850 kW, ce qui lui permet de regagner 400 km d’autonomie en 5 minutes seulement.
BMW a conçu sa voiture électrique autour du logiciel
On entend souvent dire que les voitures électriques sont de véritables ordinateurs sur roues. En réalité, cette affirmation est partiellement vraie, puisqu’elle ne s’applique qu’aux voitures que l’on appelle SDV pour Software Defined Vehicles, traduisez « Véhicules Définis par le Logiciel ». Grosso modo, le logiciel est pensé en premier séparément, puis la voiture est conçue autour de ce système.
BMW a ainsi adopté cette démarche pour le nouvel iX3 et pourra la reproduire sur ses futurs modèles. Ce système nerveux comprend notamment quatre super-ordinateurs s’occupant de la dynamique de conduite, de la conduite autonome, de l’infodivertissement et des fonctions de base du véhicule. En plus d’augmenter considérablement la réactivité de l’ensemble du système (BMW annonce une puissance de calcul 20 fois plus performante), cette nouvelle architecture offre une meilleure sécurité informatique et une meilleure facilité à recevoir des mises à jour à distance.
Ce qui ne change pas en revanche avec les constructeurs allemands premium, c’est la fâcheuse tendance à rendre optionnelles certaines fonctionnalités de la voiture qui sont de série chez d’autres. On peut citer, par exemple, le chauffage du volant. Toutefois, BMW aurait enfin compris l’électromobilité et propose de série son planificateur d’itinéraire, alors que c’était un service payant au bout d’un certain temps.
La conduite autonome prend de plus en plus de place
Grâce à un logiciel plus poussé et un ordinateur dédié à cette fonction, la conduite autonome chez BMW fait un grand bond en avant. Le nouvel iX3 est notamment compatible avec la conduite autonome de niveau 2+ : la voiture peut se conduire seule, sans avoir à garder les mains sur le volant, mais il faut être prêt à reprendre le contrôle en cas de besoin. Tesla fait de même avec son FSD. Depuis 2022, Mercedes propose le Drive Pilot (niveau 3).
Cette avancée dans la conduite autonome est non seulement une bonne nouvelle pour les futurs propriétaires d’un BMW iX3, mais c’est aussi une bonne nouvelle pour la réglementation autour de cette aide à la conduite en Europe. Si de plus en plus de marques européennes prennent sérieusement le pli de la conduite autonome, peut-être que les choses changeront enfin en sa faveur.
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