Dans un document envoyé aux autorités financières américaines, Elon Musk détaille son projet de rachat de Twitter. Les négociations n’ont toujours pas commencé, mais le milliardaire apparaît déterminé à aller au bout.

Elon Musk semble bel et bien convaincu qu’il doit racheter Twitter. Si on pouvait imaginer que l’homme d’affaires renoncerait rapidement à son projet face aux mesures prises par Twitter pour se protéger d’un rachat hostile, il semblerait bien que le patron de Tesla et de SpaceX soit toujours très intéressé par le réseau social. La preuve, le 20 avril, Elon Musk a déposé auprès des autorités financières américaines un document détaillant son projet. Il emprunterait 25,5 milliards de dollars à Morgan Stanley Senior Funding, puis atteindrait les 46,5 milliards promis à Twitter en ajoutant 21 milliards de sa fortune personnelle.

Logo de Twitter. // Source : Nino Barbey pour Numerama
Twitter, dans le collimateur d’Elon Musk. // Source : Nino Barbey pour Numerama

Elon Musk met la pression à Twitter

Dans ce document déposé à la SEC (l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers), nous apprenons quelques informations sur l’avancement du projet. Il est notamment indiqué que « Twitter n’a pas répondu à la proposition » du 13 avril, mais qu’Elon Musk, actuel propriétaire de 9,2 % de l’entreprise, se dit « prêt à démarrer des négociations immédiatement ». Dans l’hypothèse où Twitter ne répondrait pas, il est indiqué que « le déclarant étudie la possibilité de lancer une offre publique d’achat pour acquérir toutes les actions ordinaires en circulation » mais qu’il n’a « pas encore décidé de le faire ». Un joli coup de pression sur Twitter, désormais au courant que la négociation est préférable.

Pour financer son projet (Elon Musk promet 46,5 milliards à Twitter, soit 54,20 dollars par action), un montage financier compliqué serait mis en place. 21 milliards de dollars viendraient de la fortune personnelle d’Elon Musk, le reste proviendrait de plusieurs prêts (un emprunt de 13 milliards divisé en quatre prêts, un autre de 12,5 milliards) de la banque Morgan Stanley Senior Funding. Dans l’hypothèse où le deal se déroulerait de cette manière, il est indiqué que l’action Twitter serait retirée de la bourse de New York.

Toujours pour accentuer la pression sur Twitter, Elon Musk s’amuse de nouveau à tweeter sur l’entreprise ces derniers jours. Il propose de vérifier l’identité de tous les utilisateurs pour éviter les spams, sans prendre en compte certaines spécificités du pseudonymat — à moins qu’il ne fasse encore que troller, comme à son habitude.

Un rachat progressivement plausible

Pourquoi Elon Musk se donne-t-il autant de mal pour un rachat jugé improbable ? Petit à petit, l’hypothèse de voir le patron de Twitter à la tête du réseau social devient de plus en plus envisageable. Si Elon Musk était mal engagé au début, les déclarations publiques de certaines personnes importantes, comme le fondateur de Twitter qui a déclaré que son conseil d’administration paralysait l’entreprise, apporte de la crédibilité à l’offre d’Elon Musk qui dit justement vouloir sortir le réseau social de cette mauvaise direction. Si l’hypothèse de voir un homme seul régner sur un réseau social pose évidemment toujours beaucoup de problèmes, elle n’est désormais plus vue comme impossible.

Quelle sera la suite ? Twitter communiquera ses résultats financiers pour le premier trimestre 2022 ce jeudi 28 avril. D’ici là, il est fort probable qu’une réponse officielle à la première offre de Musk soit donnée. Nous pourrons alors découvrir l’état d’esprit de Twitter, prêt à discuter ou disposé à faire la guerre.

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