Le site officiel de Starlink est désormais traduit en français. Il s’agit de la première langue autre que l’anglais à être proposée, signe d’un lancement prochain dans l’hexagone.

Est-ce le signe d’une ouverture imminente de Starlink en France ? Le site officiel du service proposant un accès à Internet par satellite est désormais traduit en français, en plus de l’anglais. Il s’agit de la première langue supplémentaire prise en charge par le site, avant l’espagnol, pourtant largement répandue aux USA et plus généralement en Amérique centrale et latine, comme l’a relevé le site Business Insider le 7 mai 2021.

L’arrivée du français sur starlink.com est à rapprocher d’une autre actualité aperçue en début d’année : l’autorité de régulation des télécoms a autorisé la filiale de SpaceX à fonctionner en France et lui a octroyé des fréquences pour pouvoir établir des liaisons entre le territoire français et l’espace, là où se trouvent ses satellites — il y en désormais près de 1 500 en orbite autour de la Terre.

Le feu vert donné par le régulateur avait donné lieu à une levée de boucliers temporaire d’une partie de la classe politique. Plus exactement, le groupe parlementaire de La France Insoumise a cherché à obtenir un moratoire d’au moins un an, lors du débat sur le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets. Sans succès.

Starlink

Starlink se décline dorénavant en français sur le site officiel.

Qu’est-ce qu’est Starlink ?

Starlink souhaite opérer une constellation très dense et très fournie de petits satellites en orbite basse autour de la Terre, à quelques centaines de kilomètres d’altitude. Ces engins pourraient ensuite délivrer une connexion à Internet depuis l’espace, à condition d’avoir le bon équipement avec soi. Cela demande notamment une antenne satellite ayant un champ de vision dégagé vers le ciel — forcément.

Grâce à SpaceX, qui envoie régulièrement de nouveaux satellites Starlink, à un rythme très soutenu, Starlink sera en mesure de couvrir le gros de la planète d’ici la fin de l’année, selon des projections communiquées en début d’année par Elon Musk, le fondateur de la société. L’ensemble du globe sera couvert en 2022. À long terme, la flotte comportera des milliers voire des dizaines de milliers de satellites.

Si la société vise plutôt les régions peu ou mal desservies, ou totalement délassées en infrastructures de télécommunications, elle ne s’interdit évidemment pas de proposer ses offres dans des pays déjà bien couverts. Or, il s’avère que la France est déjà plutôt bien lotie, aussi bien en liaisons filaires qu’en communications mobiles. Dans ces conditions, le marché français parait difficile à conquérir.

Starlink parabole antenne

Starlink parabole antenne

Source : Starlink

Starlink peut-il s’insérer sur le marché français ?

C’est d’autant plus vrai que l’offre est assez peu compétitive : l’acquisition du kit Starlink coûte 499 euros, les frais d’envoi et de mise en service 59 euros et l’abonnement mensuel atteint 99 euros. Certes, Starlink met en avant de gros débits (300 Mbit/s en 2021), mais les formules en fibre optique aussi bien, voire mieux, à un prix nettement plus avantageux — et on peut aussi ajouter la 4G et la 5G.

Cela dit, l’offre Starlink peut avoir un intérêt. Ce n’est peut-être pas en métropole que son abonnement aura un véritable avenir — à la limite, en zone très montagneuse ou très rurale –, mais peut-être dans la France d’outre-mer, qui est toujours en décalage de quelques années par rapport à l’hexagone pour ce qui est du déploiement des télécoms — cela se voit par exemple avec la 5G.

Au-delà du marché franco-français, l’adaptation dans la langue de Molière du site officiel peut aussi préparer une arrivée dans bien d’autres régions du monde. Le français est en effet parlé ailleurs en Europe — en Belgique et en Suisse –, mais aussi au Québec (Starlink est en partie actif au Canada), en Afrique et en Océanie, deux régions du monde dont les réseaux télécoms sont moins développés.

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