La Nasa vient de dévoiler les deux combinaisons spatiales qui serviront aux astronautes lors du retour sur la Lune en 2024. Elles intègrent des améliorations conséquentes depuis les missions Apollo.

Depuis que le programme Artémis a été dévoilé par l’Agence spatiale américaine, chaque semaine apporte son lot de nouvelles informations sur cette reconquête de la Lune. Nous connaissons aussi bien l’orbite de la nouvelle station spatiale, que les 12 projets scientifiques prévus. Ce 15 octobre 2019, ce sont les toutes nouvelles combinaisons des astronautes qui ont été dévoilées par la Nasa.

Sur la scène de présentation, c’est une femme qui est d’abord entrée sur scène, munie du tout nouvel équipement, et qui a rejoint l’administrateur de la Nasa Jim Bridenstine. Le message est plus clair que jamais : ce sera une humaine qui reposera pour la première fois un pied sur la Lune, en 2024. « La première femme sur la surface de la Lune sera une Américaine dans cinq ans », avait affirmé Jim Bridenstine en avril 2018. Rappelons également que le nom du programme est évocateur : Apollo, le nom d’un dieu, est remplacé par Artémis, une déesse.

C'est l'ingénieure Kristine Davis qui portait la nouvelle combinaison spatiale. // Source : Nasa

C'est l'ingénieure Kristine Davis qui portait la nouvelle combinaison spatiale.

Source : Nasa

Une combinaison qui tient compte des erreurs passées

Parmi les images iconiques des missions Apollo, on retrouve énormément de vidéos d’astronautes en train de déraper ou de tomber. Les combinaisons spatiales sont historiquement bien loin de ce que l’on retrouve dans les séries de science-fiction : elles sont grosses, lourdes, il est difficile de bouger avec. Cet aspect est l’un des premiers à avoir été amélioré pour cette nouvelle « xEMU », plus confortable, plus maniable.

Pour preuve, l’ingénieure Kristine Davis, qui portait l’équipement sur lequel elle a travaillé, a effectué plusieurs mouvements sur scène. Bouger les bras facilement, se toucher la tête, plier les jambes, se baisser pour ramasser un caillou… voilà autant d’actions qui seront désormais possibles sans risquer de se ratatiner sur le régolithe lunaire. Les améliorations sont visibles à la fois au regard des anciens équipements Apollo, mais aussi de ceux actuellement disponibles sur l’ISS.

Ce ne sont pas les seules améliorations. La combinaison sera également adaptable à la plupart des tailles et gabarits : une problématique importante, car cette absence de diversité dans les formats avait empêché la première sortie extravéhiculaire 100 % féminine sur l’ISS, il y a quelques mois (ce moment historique devrait finalement avoir lieu cette semaine, le 17 ou 18 octobre).

Une combinaison spatiale est un accessoire de survie : en l’occurrence, elle a été conçue pour résister aux radiations autant que pour résister à des températures comprises entre -156 et 121 degrés. Cela permettra aux astronautes de se rendre dans bien plus de zones sur la Lune (pôle Sud, pôle Nord, zones équatoriales…). Les éléments de survie améliorés concernent aussi l’air : grâce à une meilleure technologie d’épuration du dioxyde de carbone, les astronautes pourront passer jusqu’à 8h, voire 9h, sur la Lune. Quant à la poussière lunaire très corrosive, pour y faire face, l’équipement a été pensé pour être davantage hermétique que lors des missions Apollo.

Cette nouvelle combinaison a enfin l’avantage d’être améliorable. Les équipements sont interchangeables sur place, il n’y aura donc pas besoin avant longtemps de tout repenser entièrement. Les astronautes pourront intégrer dans la xEMU les nouvelles technologies et autres innovations développées au fil du temps.

Une deuxième combinaison de survie pour le voyage

Sur la scène de la Nasa, il n’y avait pas une seule combinaison, mais bien deux. Celle que nous venons de décrire, aux couleurs américaines bleu et rouge, est dédiée à l’exploration sur la surface lunaire uniquement. Son nom, xEMU, correspond à Exploration Extravehicular Mobility Unit. La seconde combinaison, entièrement orange, est quant à elle dédiée aux phases décollage / atterrissage / retour sur Terre via le vaisseau Orion.

Le chef du projet Orion Crew Survival Suit, Dustin Gohmert, portait la combinaison. À gauche, l'administrateur de la Nasa, Jim Bridenstine. // Source : Nasa

Le chef du projet Orion Crew Survival Suit, Dustin Gohmert, portait la combinaison. À gauche, l'administrateur de la Nasa, Jim Bridenstine.

Source : Nasa

Nommée Orion Crew Survival Suit, elle est beaucoup plus fine et légère. Si elle est résistante aux radiations et aux températures extrêmes, elle l’est beaucoup moins que la xEMU. En revanche, là aussi la survie est assurée. En cas de dépressurisation accidentelle de la capsule Orion, cette combinaison orange pourra fournir de l’oxygène et une protection aux astronautes, jusqu’à six jours continus.

Un dernier aspect pour le moins marquant dans la présentation de ces deux nouvelles combinaisons spatiales : Mars est régulièrement évoquée. La planète rouge est depuis le début fortement présente dans la communication autour du programme Artémis, ne serait-ce que dans le logo dévoilé récemment. L’équipement semble ainsi avoir été conçu pour de longues missions habitées dans l’espace, loin de la Terre et, potentiellement, loin de la Lune. « Notre plan est d’aller sur Mars. Notre plan est d’avoir des gens qui travaillent énormément dans ces combinaisons spatiales… alors ces équipements doivent être confortables », précise l’administrateur de la Nasa.


Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !