Cinquante ans après le premier pas d’un humain sur la Lune, la conquête de notre satellite connaît un regain d’intérêt. La NASA vient d’annoncer 12 projets de recherches scientifiques.

Avec son programme Artémis, la NASA compte bien reconquérir la Lune. Trois grandes phases sont prévues : un vol non-habité en 2020 ; des astronautes sur le sol lunaire en 2024 ; puis une base permanente et autonome autour de 2028.

C’est pour la deuxième phase de 2024 que l’agence spatiale américaine a annoncé début juillet pas moins de 12 projets de recherches. Leur but commun : faire avancer notre compréhension de la lune tout en testant des hypothèses scientifiques et des innovations technologiques. Les résultats permettront de préparer au mieux l’arrivée des astronautes et leur installation. La NASA précise aussi que ces projets pourront trouver des applications plus larges encore pour l’exploration de Mars et au-delà.

La NASA prévoit d'envoyer des cargos scientifiques sur la Lune en prévision de l'arrivée d'astronautes en 2024. // Source : NASA

La NASA prévoit d'envoyer des cargos scientifiques sur la Lune en prévision de l'arrivée d'astronautes en 2024.

Source : NASA

Le matériel sera transporté à l’aide du Commercial Lunar Payload Services, une série de contrats avec des entreprises privées auxquelles la NASA sous-traitera les cargos de transport lunaires.

Des instruments pour explorer la Lune

Afin de mieux comprendre la physique de notre satellite, la sonde LISTER permettra de mesurer les niveaux de chaleur à l’intérieur de la Lune. Cet instrument pourra percer 2 à 3 mètres dans le régolithe (la matière qui compose le sol lunaire), une capacité essentielle pour capter toutes les variations thermiques en fonction de la profondeur.

Parmi les nombreux projets, on trouve aussi un rover : MoonRanger. Petit, rapide, autonome, la mission de ce nouveau venu sera de cartographier en 3D et en haute qualité  tous les terrains sur lesquels il passe. Il pourra explorer les lieux jusqu’à 1 km de son centre de contrôle.

Ces deux instruments et les autres annoncés permettent en tout cas d’entrevoir encore un peu plus les contours du programme Artémis. Ce dernier semble ambitieux, ne serait-ce qu’au niveau du budget alloué : Donald Trump a accordé une rallonge de 1,6 milliard de dollars pour ce retour sur la Lune.

Les 10 autres projets annoncés :

  • Heimdall : système flexible de caméras (doté d’un enregistreur vidéo et de quatre caméras spécialisées). Grâce à Heimdall, il sera possible de modéliser les propriétés du régolithe lunaire, pour caractériser et cartographier la géologie de la surface. Une mission qui permettra notamment de bien choisir les sites d’alunissage,
  • Lunar Demonstration of a Reconfigurable, Radiation Tolerant Computer System :  matériel informatique capable de supporter les radiations du soleil (très fortes sur la Lune en raison de l’absence d’atmosphère),
  • Regolith Adherence Characterization (RAC) Payload : étude du régolithe lunaire concernant la façon dont il adhère à divers matériaux exposés à l’environnement lunaire, et ce à différentes phases de vol,
  • The Lunar Magnetotelluric Sounder : sonde dédiée à l’analyse du champ magnétique lunaire, pour caractériser la structure et la composition du manteau,
  • The Lunar Surface Electromagnetics Experiment (LuSEE) : expérience visant à mesurer les phénomènes électromagnétiques à la surface de la Lune. Il s’agit d’une reconversion d’anciens matériels issus des missions Parker Solar Probe et MAVEN ainsi que de l’instrument STEREO/Waves,
  • The Lunar Environment heliospheric X-ray Imager (LEXI) : scanner générant une imagerie de l’interaction entre la magnétosphère terrestre et le vent solaire,
  • Next Generation Lunar Retroreflectors (NGLR) : nouveaux rétroflecteurs qui serviront de cibles aux lasers terrestres pour mesurer avec précision la distance Terre-Lune,
  • The Lunar Compact InfraRed Imaging System (L-CIRiS) : ce système va déployer un radiomètre, qui mesurera les longueurs d’onde infrarouges de la lumière, notamment pour cartographier la distribution de température sur la surface lunaire,
  • PlanetVac : technologie permettant de prélever le régolithe lunaire, puis de le transférer soit dans d’autres instruments d’analyse, soit dans un conteneur (qui sera renvoyé sur Terre par une navette,
  • SAMPLR: Sample Acquisition, Morphology Filtering, and Probing of Lunar Regolith : il s’agit encore d’un appareil de prélèvement du régolithe, mais pourvu d’un bras robotique (qui s’avère être une pièce de rechange de la mission Mars Exploration Rover).

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