Appelés « middens » en anglais, et pouvant être traduit par « tertres » en français, ces accumulations énormes de déchets ayant traversé les âges depuis la Préhistoire sont fréquemment aperçus en Angleterre. Ils forment maintenant des monticules ou des buttes. Six d’entre eux ont été analysés et contiennent des déchets provenant de grands festins.
Une étude, réalisée par des chercheurs de l’Université anglaise de Cardiff et parue ce 10 septembre 2025 dans la revue Cell Press, indique que, le plus souvent, les peuples avaient voyagé de très loin pour se rassembler et festoyer ensemble.
Des analyses chimiques de pointe
Cette étude est la plus importante dans son genre. Les archéologues ont analysé les restes provenant de six tertres du Wiltshire et de la vallée de la Tamise, avec des techniques d’analyse chimique de pointe qui ont permis de déterminer la région d’origine des animaux mangés.

Comment est-ce possible ? Chaque environnement particulier de chaque région présente une composition chimique différente dont on retrouve les composants dans l’eau et la nourriture locale.

Une fois ingérés par les animaux de la zone en question, ces marqueurs se retrouvent dans leurs os. Et, c’est en les analysant que les chercheurs peuvent restituer la région d’origine des animaux abattus pour le festin.
Les festins préhistoriques les plus importants en Grande-Bretagne
Ces tertres, qui sont donc à l’origine d’énormes tas de déchets provenant des restes de grands festins, sont devenus de petites collines intégrées au paysage. « Nos résultats montrent que chaque tertre avait une composition distincte de restes d’animaux, certains étant remplis de moutons élevés localement et d’autres de porcs ou de bovins provenant de loin », explique l’autrice principale de l’étude, Carmen Esposito dans un communiqué de presse.
Le plus grand de ces tertres, situé à Potterne dans le Wiltshire, fait l’équivalent en taille de 5 terrains de football et conserve environ 15 millions de fragments d’os d’animaux.
Dans cette petite localité, le porc était manifestement très apprécié pour sa viande, et les animaux provenaient de plusieurs régions s’étendant jusque dans le nord de l’Angleterre. Il s’agissait donc, d’après les chercheurs, d’un « lieu de rencontre pour les producteurs locaux et extérieurs ».
En contre-exemple, le site d’East Chisenbury situé à 16 km de Stonehenge, contient, lui, plein de restes d’animaux, principalement des moutons provenant pour la plupart des environs.

« Nous pensons que cela démontre que chaque tertre était un élément central du paysage, essentiel au maintien d’économies régionales spécifiques, à l’expression des identités et au maintien des relations entre les communautés », continue Carmen Esposito.
Le co-auteur de l’étude, Richard Madgwick, conclut en soulignant : « Ces événements sont puissants pour établir et consolider les relations au sein des communautés et entre elles, aujourd’hui comme par le passé. »
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