En 1983, Sally Ride devient la première Américaine à voyager dans l’espace. La jeune astronaute décolle pour une mission d’une semaine à bord de la navette spatiale Challenger en compagnie de cinq hommes. Et si les Soviétiques avaient déjà envoyé des femmes en orbite, la Nasa s’interroge : comment fonctionne le corps féminin par rapport à celui d’un homme, en particulier dans l’espace ?
Les grands pontes de l’agence spatiale américaine demandent alors de l’aide à Sally Ride : comment pourrait-on développer un kit de maquillage spatial ? Car six jours, c’est quand même long sans prendre soin de soi… Et surtout, est-ce qu’une centaine de tampons suffiront pour une semaine de voyage ?
La coupe : une alternative viable aux protections traditionnelles
Bref, si ces souvenirs peuvent provoquer, au mieux, quelques haussements de sourcils, près d’un demi-siècle plus tard, la question des règles dans l’espace n’est toujours pas réglée. Une étude parue dans la revue NPJ Women’s Health a donc été menée pour y remédier avec une coupe menstruelle surnommée AstroCup.

Le but était de savoir si cette technique, qui s’est répandue rapidement sur Terre ces dernières années, pourrait également fonctionner dans l’espace. Elle possède de nombreuses qualités, notamment le fait d’être réutilisable, ce qui réduit énormément les besoins en charge utile pour des missions de plusieurs mois qui nécessiteraient de prévoir une certaine quantité de tampons ou de serviettes.
En revanche, il y a un hic : en l’absence de gravité, la gestion des différents fluides est beaucoup plus complexe que sur Terre, ce qui risque de rendre l’utilisation pour le moins délicate par les personnes concernées.
Un vol de dix minutes réussi
AstroCup n’a pas directement été testée par des astronautes dans la station spatiale, mais le dispositif a bien voyagé en altitude où il a été soumis à différents tests pour s’assurer de sa viabilité. En tout, quatre coupes ont été créées à cette occasion, deux sont restées sur Terre pour servir de point de repère, et deux ont décollé en 2022 pour un vol d’essai soumis aux vibrations. Elles ont alors été remplies avec soit de l’eau, soit du glycérol, un liquide souvent utilisé pour sa viscosité comparable à celle du sang.
Ensuite, les coupes ont été observées avec soin pendant les près de 10 minutes qu’a duré la mission. Depuis le lancement avec l’accélération inhérente, jusqu’à trois km d’altitude, puis le retour sur Terre et l’atterrissage assuré par des parachutes. Durant ce laps de temps, les coupes étaient soumises à d’importantes vibrations qui auraient pu endommager les matériaux.

Puis l’équipe a récupéré le tout et a pu passer aux analyses. Il s’avère que les coupes testées ont remarquablement bien fonctionné. Elles n’ont pas été abîmées pendant le vol, et aucune fuite de liquide, qu’il s’agisse d’eau ou de glycérol, n’a été constatée. Même après le vol sur le plus long terme, aucune dégradation n’a été observée.
De nombreuses étapes toujours à valider
L’expérience est donc un succès, mais les autrices préviennent : « Il s’agissait d’un vol de courte durée, alors que des missions sur la Lune ou Mars se comptent en jours, voire en mois. Les performances des coupes sur un seul vol sont encourageantes, mais un usage plus étendu reste à tester. »
En clair, si la coupe peut avoir l’air d’une solution idéale pour le problème des règles dans l’espace, il faudrait davantage de tests en situation réelle, mais aussi la prise en compte de problèmes bien plus concrets, notamment pour savoir comment la mettre et la retirer en microgravité.
En attendant, la gestion des règles pour les missions à bord de l’ISS reste un défi. Certaines astronautes préfèrent trouver des moyens de bloquer leur cycle momentanément, tandis que d’autres font avec, ce qui implique de se servir de toilettes mal adaptées, avec l’inconfort que cela suppose.
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